Chapitre dix-huit

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RYDER.

Je suis vraiment un imbécile par moment. C'était insensé de l'avoir embrassée sans réfléchir, je ne comprends pas ce qui m'a poussé à agir ainsi. En même temps, je suis aussi stupide de ne pas avoir poursuivi cet instant. Mon éternelle indécision me trouble constamment. À cet instant, je ne peux m'empêcher de repenser à la douceur et la chaleur de ses lèvres pressées contre les miennes, à sa respiration devenue haletante, et à la texture légèrement granuleuse de sa peau sous mes doigts hésitants. Je ne sais pas si c'était le plaisir intense que j'ai ressenti sur l'instant ou bien mon érection si dure, montrant l'intensité de mon désir, tellement puissant qu'il en devenait douloureux, qui m'a fait interrompre cet instant, mais quelque part, je sais que c'était la bonne décision.
Cela fait maintenant plus d'une heure que je déambule sur les chemins terreux derrière la villa, savourant le calme apaisant et la sérénité absolue de la nuit étoilée. Ce moment contraste fortement avec le tumulte incessant qui règne actuellement dans mon esprit. Alors que je sors mon téléphone pour jeter un œil à l'heure, je remarque avec stupeur plusieurs appels manqués de la part de Tony. Un léger sentiment d'inquiétude me gagne alors que je prends l'initiative de le rappeler sans vraiment savoir ce qui m'attend à l'autre bout du fil.

- Enfin mec, t'abuses ! s'exclame Tony, visiblement agité.
- Tony, je t'ai déjà dit que j'étais avec ma famille, rétorqué-je en essayant de garder mon calme.
- Je sais mais...
- Et je t'avais précisé de m'appeler uniquement en cas d'urgence ! J'espère donc que c'est le cas.
- J'allais en venir ! Ce soir, je suis parti boire une bière avec Jake, poursuit Tony avec empressement.
- Et qu'est-ce que ça peut bien me foutre ? dis-je, incrédule face à ses propos.
- Laisse-moi finir ! insiste-t-il. Quand on est parti payer, le serveur m'a remis une lettre. J'ai été surpris, mais il a expliqué qu'un homme assez corpulent lui avait demandé de me la transmettre. Il ne savait rien de plus et ne connaissait même pas cet homme. Sur l'enveloppe, il y avait ton nom.
- Mon nom ?! demandai-je, maintenant sur mes gardes.
- Ouais, Ryd...
- Que contient l'enveloppe ?!

Mon cœur s'emballe, le silence de l'autre côté de la ligne amplifiant mon appréhension.

- Putain Tony ! Que contient l'enveloppe ?! insisité-je avec urgence.
- Des photos, beaucoup de photos. D'Ashley, finit-il par répondre.
- Putain !

Une situation inquiétante se dessine à l'horizon.

- Écoute, il ne se passera rien, d'accord ? dit Tony d'un ton rassurant. Avec Jake, cela fait deux heures que nous sillonnons la ville. Nous recherchons Angelo. Je veux m'assurer qu'il est bien à l'origine de cette menace, et une fois face à lui, il subira le même sort qu'il t'a fait.
- Non, dis-je fermement après un moment de réflexion. Ne faites rien.
- Quoi ?! s'exclame Tony, étonné.
- Ashley est avec moi, en sécurité. Je ne vais pas la quitter des yeux. En attendant, concentrez-vous sur ce que je vous ai demandé de faire. Plus vite nous récolterons des informations, plus vite nous pourrons agir. Cependant, j'aurai besoin d'un autre service de votre part.

Je marque une pause, reprenant mes esprits.

- Dis-moi, qu'est-ce que tu veux ? enchaîne Tony.
- Quand je ne serai pas avec Ashley, je veux que vous la surveilliez sans relâche, lui dis-je, la responsabilité pesant lourdement sur mes épaules.
- Entendu. Allez, file te reposer. Et ne te torture pas trop l'esprit, Ryd, il ne se passera rien.

Effectivement, tant que je serai en vie, personne ne touchera à ma sœur, ni à ma famille. C'est une promesse que je suis résolu à tenir.
Trop agité pour espérer trouver le sommeil, je décide malgré tout de retourner à la villa. Je ne peux pas me permettre de perdre Ashley de vue, surtout avec les menaces inquiétantes qui planent actuellement. C'est ironique : moi qui souhaitais que ma sœur me laisse un peu de répit, me voilà maintenant obligé de la surveiller de près. Et avec Leya qui passe ses journées avec elle, la situation est d'autant plus compliquée. Pourquoi ai-je l'impression que la vie me joue un mauvais tour ?
En arrivant devant la chambre d'Ashley, je tourne doucement la poignée. Dès que la porte s'entrouvre, j'aperçois Ashley étendue sur le grand lit, profondément endormie, la bouche ouverte, ronflant avec une intensité surprenante, comme un moteur d'avion qui vrombit. Cela me fait sourire malgré moi. Mais soudain, un bruit inhabituel retentit, attirant mon attention. Je tends l'oreille pour mieux comprendre d'où il vient : il semble provenir de la chambre d'en face. Intrigué et légèrement inquiet, je referme la porte de la chambre d'Ashley sans bruit avant de m'avancer vers la source des sons. Sans perdre de temps, j'entre dans la pièce voisine, prêt à affronter l'inconnu, même sans y avoir été invité.
Leya est profondément endormie, mais son sommeil est loin d'être paisible. Son visage s'agite d'un côté à l'autre, comme si elle combattait quelque chose dans ses rêves. Ses traits crispés reflètent une lutte invisible.

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