Chapitre quatre

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LEYA.

Trois semaines. Trois semaines se sont écoulées et rien n'a changé. L'état de mon père ne montre toujours aucun signe d'amélioration. Je fais l'aller-retour entre l'hôpital et le cimetière, voilà comment se résume ma vie maintenant. Riley est toujours là pour moi. Elle m'avait promis qu'elle serait présente, et elle tient sa promesse sans faillir. Je croise Alex plusieurs fois par semaine à l'hôpital. Il m'a déjà proposé à maintes reprises d'aller manger ou même de sortir au cinéma, mais j'ai décliné à chaque fois. Les rares moments où je ne ressens pas de culpabilité d'être à l'hôpital, c'est lorsque je me retrouve au cimetière. Riley m'a encouragée un million de fois à accepter les invitations d'Alex, mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, mais plutôt que je ressens une profonde culpabilité. Devrais-je vraiment reprendre ma vie normalement après tout ce qui s'est passé ? Pour ma part, je ne vois pas comment y parvenir.

- Je t'aime tellement...

Je soupire en prenant la main de mon père, y déposant un baiser tendre. Je repose délicatement sa main sur le lit et décide de quitter sa chambre pour m'aérer l'esprit. Le voir connecté à tant de machines est une vision insupportable que je ne peux plus supporter. Mais à peine sortie de sa chambre, je me heurtais à quelqu'un.

- Aïe ! Désolé, dis-je. 
- Décidément...

Cette voix me semble familière. Alex.

- Finalement, je ne suis plus si désolée que ça, je plaisante. 
- C'est comme une flèche en plein cœur que vous me tirez, mademoiselle... Il feint d'être blessé, mimant la scène pour illustrer ses paroles. 
- Bah voyons. 
- Merde, j'ai mal joué ? 
- Légèrement, je ricane. 
- Je suis content de te revoir. 
- On s'est vus la semaine dernière, je m'offusque. 
- Faut croire que tu me manquais. 
- Oh. 
- Une petite balade ?

Je souris, comme pour lui signifier que je suis d'accord. Alex et moi passons beaucoup de temps ensemble à l'hôpital. Lui vient pour sa mère, tandis que moi, je suis là pour mon père. Cela nous a forcément rapprochés. Et il est vrai que lorsque je suis avec lui, j'oublie tout cela. Je me sens comme dans une bulle, et c'est apaisant. Alex m'apporte du réconfort. J'ai l'impression qu'il me comprend sans même que nous ayons besoin d'en parler. Bien que je refuse souvent ses invitations, nous passons tout de même notre temps ensemble, mais uniquement à l'hôpital.

- Alors ? Vous vous êtes battu contre des méchants cette semaine ? je le questionne en riant. 
- Oui, et des super méchants ! Heureusement que super Alex était là, ajoute-t-il fièrement. 
- Je n'en doute pas une seconde. 
- Mais super Leya lui manquait quand même. Un petit peu. En fait, beaucoup. 
- T'es bête, je ris à nouveau. Je n'ai rien de super. 
- C'est là que tu te trompes, miss au beau sourire. Tu ne sais même pas à quel point je n'ai jamais aimé l'hôpital autant que depuis que je sais que tu y es. 
- Je... 
- Je ne m'attends pas à une réponse, Leya. J'avais juste besoin de te le dire. C'est ok ? 
- C'est ok, soldat Alex ! 
- Je ne plaisante pas. Tu es une fille géniale, mais tu te construis une carapace pour cacher tes faiblesses. Pas avec moi, Leya. J'adore te voir sourire, mais si tu as besoin de pleurer, de t'énerver ou autre, je suis là pour ça aussi. 
- Alex... 
- Laisse-moi finir. Ce que je veux dire, c'est que je suis prêt à tout encaisser pour toi. Je suis prêt à être là pour toi tous les jours s'il le faut. Pas parce que je me sens obligé, mais parce que tu me plais. Tu me plais énormément, même. Et j'aimerais que tu puisses te voir à travers mes yeux pour que tu réalises à quel point tu es une personne formidable.

Je ne m'attendais absolument pas à ça. Pas à une telle déclaration. Je suis consciente qu'entre Alex et moi, ce n'est pas qu'une simple amitié. Pourtant, je n'ai jamais été prête à m'engager dans une relation sérieuse, et j'ai l'impression que le moment n'est toujours pas idéal.

Échos du passé. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant