Échos du passé.

Chapitre sept

LEYA.

Je me demande encore si j'ai fait le bon choix en décidant de tout laisser derrière moi si soudainement. Partir ainsi, du jour au lendemain. Pourtant, quand j'y pense sérieusement, il n'y a que Riley et la maison familiale que je laisse derrière moi. Rien d'autre ne me retient vraiment. Riley, heureusement, reste un pilier dans ma vie. Elle a pris l'engagement de passer régulièrement à la maison pour s'assurer que tout est en ordre. De plus, elle a géré une multitude de documents concernant notre déménagement avec Alex et moi. Elle est incroyablement organisée et attentive, tout le contraire de moi.

- Et voilà, murmure Alex, me tirant de mes pensées.

Je lève les yeux et observe à travers la fenêtre de la voiture. Nous avons roulé pendant des heures et je n'ai prêté aucune attention aux décors environnants. Je distingue maintenant plusieurs immeubles imposants autour de nous et une circulation dense et complexe. Cette ville semble débordante de vie, bien plus que la mienne, c'est évident.

- C'est là, notre immeuble, indique Alex en me montrant le bâtiment du doigt.

Le bâtiment semble avoir une quinzaine d'étages à vue d'œil. De l'extérieur, il est propre et bien entretenu. Alex va chercher nos bagages à l'arrière de la voiture. Nous n'avons pris que le strict nécessaire, puisque le reste nous sera expédié dans quelques jours, comme Riley me l'avait expliqué. Je le suis d'un pas déterminé à l'intérieur de l'immeuble. La décoration est assez simple mais charmante, avec de nombreuses boîtes aux lettres alignées contre un mur et un grand miroir occupant une bonne partie de l'espace. Rien d'extraordinaire.
Alex me fait signe de le rejoindre dans l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, il appuie sur le bouton du troisième étage. Les portes s'ouvrent sur un couloir qui répète exactement l'architecture du rez-de-chaussée. Alex avance vers une porte, insère la clé dans la serrure et m'invite à entrer la première. Je le fais, découvrant un petit couloir qui mène directement à une cuisine spacieuse mais modeste. Elle est loin d'égaler la taille de celle de la maison familiale, mais elle a un certain charme. Le salon est attenant à la cuisine, formant en réalité une grande pièce ouverte.

- Tu aimes ? demande Alex d'une voix qui trahit une légère nervosité.
- Oui, beaucoup. C'est vraiment joli, réponds-je en laissant mon regard parcourir la pièce.

Alex semble soulagé par ma réponse. Je me tourne vers lui, puis je l'enlace autour de la taille, sentant la chaleur de son corps contre le mien. Je repose ma tête sur son torse, écoutant le rythme apaisant de ses battements de cœur.

- On va être heureux, j'en suis sûre, déclare-je avec un éclat de détermination.
- Tu le penses vraiment ? me demande-t-il, surpris par ma confiance soudaine.
- Oui, dis-je, moi-même surprise par la détermination dans ma voix.

Même si mes paroles m'étonnent, c'est agréable pour une fois de se laisser guider par ses émotions.
Dix jours passent avant que je me retrouve dans la cuisine, seule avec mes pensées. Lentement, je remue une cuillère dans la casserole de sauce tomate, savourant son arôme, jusqu'à ce que trois coups retentissants résonnent à la porte. De la visite ? Je m'avance vers l'entrée, prenant soin d'éteindre le feu de la plaque de cuisson avant d'ouvrir la porte.
En face de moi se tient une jeune femme rayonnante, avec de longs cheveux roux flamboyants et des yeux d'un vert captivant. Elle tient contre son flanc un bébé qui doit avoir environ six mois. Peut-être plus, mais je ne suis pas experte en la matière.

- Bonjour ? je l'interroge, un peu surprise.
- Bonjour, je suis Noémie, votre voisine d'en face. Je voulais faire connaissance et vous dire que si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas. Oh, et voici Léa, dit-elle en me montrant le bébé.
- Oh, eh bien, bonjour. Moi, c'est Leya. Je viens d'emménager avec mon petit-ami. Il s'appelle Alex, vous le croiserez sûrement.
- Super ! J'espère que je ne vous dérange pas. Je trouve ça important de pouvoir s'entraider entre voisins.
- Vous avez raison. Et nous pourrions peut-être nous tutoyer ? je propose avec un sourire chaleureux.