14. AYLEE

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Quelle révélation pourraient-ils encore me faire ?

Soudain, mes pensées se concentrent sur une seule chose :

— Evan ? Il y a un problème ?

— Non, me répond Dario en glissant ses mains dans les poches de son pantalon en toile anthracite.

Je prends quelques secondes pour détailler sa tenue. Il porte un polo à manches courtes noir qui met en valeur ses biceps fermes. L'un de ses muscles se contracte dans un spasme quand je me rends compte que j'étais en train de le reluquer.

Est-ce vraiment le moment pour ça ?

Lorenzo est lui vêtu d'un jean sombre et d'une chemise noire retroussée sur ses avant-bras. J'entrevois les tatouages que j'avais déjà remarqués au Sparkling, et tout ce que je me demande c'est si Dario en a du même genre.

Si oublie le fait qu'ils doivent avoir tout une collection d'armes dans leurs chambres, ils passent en effet pour de riches hommes d'affaires classiques. Et sexy à souhait.

Et des tueurs, Aylee.

Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à me fourrer ça dans le crâne et à les traiter avec tout le mépris qu'ils méritent ?

Mon regard s'égare dans le col de Dario quand Lorenzo brise le silence gênant que j'ai provoqué :

— Tu peux lui demander de se déshabiller, ça sera plus simple pour toi de le mater.

Je me fige, prise en flagrant délit.

— Lorenzo, dit son boss d'une voix trainante.

Par inadvertance, mes yeux rencontrent les siens et Dario esquisse un minuscule sourire moqueur.

— Bon, je reprends. Qu'est-ce que vous me voulez ? Et vous faites toujours ça pour interroger les femmes ? Vous les coincez tous les deux pour les intimider et leur faire imaginer que...

— Que quoi ? m'interroge Dario.

Son expression taquine et légère le fait à chaque fois passer pour un mec normal.

Ce qu'il n'est pas. Je ne dois pas me laisser berner.

— Que vous allez les embarquer dans un plan à trois ? complété-je avec aplomb.

— Ça te tenterait ? m'interroge Lorenzo.

— Non. Pas avec des mafieux.

Il hausse un sourcil sceptique.

— Pourtant je suis certain qu'on est plus performants que le commun des mortels que tu croises dans la rue. Bref, conclut Dario en faisant quelques pas vers moi. Nous devons aller au Black Diamond, ce soir.

La bouffée d'excitation qu'il a attisée en prononçant ces mots est vite chassée par de l'angoisse.

— Pourquoi ?

— Les russes souhaitent nous rencontrer là-bas.

— Ils vont toujours dans les espaces VIP, et mon patron me les attribue souvent parce que j'ai un physique proche des « beautés de l'Est », selon ses termes, ajouté-je en grimaçant.

Lorenzo et Dario ont retrouvé leur expression on ne peut plus soucieuse.

— Mais, euh... ils ne savent pas qui je suis ? les questionné-je en prise à une vague de panique.

— On ne sait pas, admet Dario. Tu devrais...

— Je ne peux pas me permettre de ne pas travailler.

— Demande à ne pas t'occuper des russes.

TREASON OF A HEARTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant