— Je veux des hommes qui patrouillent aussi le long de la route et dans un périmètre plus large, le container est dans un endroit isolé, s'ils parviennent à nous encercler, ils gagnent.
J'ai bien fait de venir vérifier les lieux, la fausse marchandise était trop exposée.
Ça me fait profondément chier d'assigner encore des soldats à cette surveillance alors que le container est vide, mais je n'ai pas encore eu le feu vert de la maire de New-York.
Il serait peut-être temps que je la bouscule un peu, je risque la vie de mes hommes pour du vent.
Je sais que celles de dizaines d'innocents sont en jeu, mais je ne peux pas me permettre de prolonger cette mascarade plus longtemps.
Dès que le container a débarqué au port de New-York il y a trois semaines, il a été traqué par tous les réseaux criminels de la ville. En faire sortir les prisonniers a été une opération très délicate et, si Dimitri s'aperçoit qu'on l'a bluffé, il va vouloir les récupérer à tout prix. Il avait récupéré tous les documents sur leurs identités à Valence, il saurait comment les retrouver. Voilà pourquoi je dois attendre que toutes les démarches du côté du gouvernement soient terminées.
En attendant, nous ne devons éveiller aucun soupçon et faire comme si nous gardions précieusement ces victimes.
Mon soldat en charge de cette mission de patrouille, qui n'est autre que le père de Gabriele – Danilo – acquiesce à mes ordres.
Je suis venu après minuit pour les surprendre à un moment où ils ont tendance à être moins attentifs. Et c'était bien le cas.
— Peu importe l'heure de la journée ou de la nuit, plus nous anticipons des potentiels raids, plus nous avons de chance de repousser la Bratva, c'est clair ? insisté-je.
Et le temps que les renforts arrivent dans ce recoin paumé, ils auront le temps de faire un beau massacre.
Nous avons caché le container dans cette forêt du fin fond du New-Jersey. Mais je ne suis pas bête, Dimitri a les ressources pour passer au peigne fin tout l'Est du pays.
— Oui, chef.
Je fais un tour dans les environs, il y a plusieurs sentiers, bien qu'en mauvais état, d'où nos ennemis pourraient facilement débarquer dans des véhicules tout terrains. Nous devons tout sécuriser à au moins cent cinquante mètres autour du hangar où se trouve le container.
En revenant à ma voiture, j'envoie un sms à la maire de New-York, rien à foutre qu'il soit minuit passé :
* On doit se voir, je veux discuter de quelques points avec vous.
Quelques-uns de mes capos se sont opposés à ce que nous travaillions avec elle. Je ne l'aurais jamais fait si nous n'avions rien à y gagner. Et ce n'est pas la première fois que nous nous associons au gouvernement. Ils ne se gênent pas pour confier le sale boulot aux organisations illégales parce qu'ils ne peuvent pas directement enfreindre leurs propres lois, alors ils passent par des circuits dérivés.
Leur éthique est douteuse, mais c'est pas mon problème.
En tout cas, je sais que je devrais affronter de vives tensions si nous essuyons des pertes à cause de cette décision que j'ai prise.
Je me dois de faire attention. J'ai tendance à ne pas prendre en compte l'avis ou les suggestions de mes hommes. Je dirige comme j'en ai envie et suis mon instinct.
Comme pour cette histoire avec Aylee.
Aylee.
Ça fait une semaine que je suis au maximum sur le terrain pour éviter sa présence. Vivre sous le même toi qu'elle après ce qu'il s'est passé entre nous sur mon canapé est compliqué.
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TREASON OF A HEART
Romance{EN COURS DE PUBLICATION} Depuis des années, Aylee se démène afin d'offrir une vie convenable à son petit frère et d'éponger les dettes de leur mère démissionnaire. Jonglant d'un boulot à un autre, la jeune femme s'inquiète de ne pas pouvoir le tire...