TREASON OF A HEART

19. DARIO

Pourquoi ça ne m'étonne pas de la part d'Aylee qu'elle ait envie de fouiner un peu plus dans mon monde ?

Depuis le début, je vois bien la flamme de curiosité qui s'allume dans ses prunelles quand je lui fais découvrir un peu plus de ma vie.

Notre milieu n'est pas glamour, il est sale, souillé par tous les crimes et pêchés de cette terre, par le sang, et c'est peut-être pour ça qu'il fascine autant.

Combien d'hommes et de femmes se sont rapprochés de nous simplement parce qu'ils étaient captivés par la mafia ? Je ne les compte plus.

Mais, lorsqu'ils voient la réalité des choses, ils déguerpissent vite.

Elle semble toujours vouloir creuser davantage.

Pour autant, je ne sais pas si c'est une bonne idée de l'emmener là-bas.

— C'est pas le Sparkling, Aylee.

Il y a des prostituées, ça parle meurtres, détournements de fonds, escroqueries...

— J'ai bien compris, je veux voir.

Mais je me souviens que ni tuer ce russe, ni péter la gueule du deuxième ne l'a ruinée.

— Ok.

Elle me décoche un sourire victorieux. Une fois qu'elle a été récupérer son sac à main, je la dirige vers la porte de toutes ses convoitises.

Lorenzo fronce les sourcils en nous voyant arriver.

— On monte, lui dis-je.

Le vigile m'a entendu et nous ouvre.

— Je vais faire mon Gabriele mais je ne crois pas que ce ne soit raisonnable de l'emmener là-haut, me chuchote mon consigliere.

— Probablement pas.

Nous grimpons les marches, Aylee derrière nous. La musique du Sparkling en bas et celle du lieu confidentiel se mêlent ce qui nous permet d'échanger sans qu'elle nous entende.

— On ferait mieux de la faire passer pour ma petite-amie, certains risquent de la faire chier, me dit Lorenzo.

Je lui jette un regard dédaigneux.

— Non.

— C'est bon, fais pas ton connard possessif.

Je me tourne vers Aylee en ignorant la pique de mon ami. Je tends la main à la jeune femme.

— Il vaudrait mieux que tu restes près de moi, lui dis-je alors qu'elle glisse ses doigts dans les miens.

— Mon conseil était plus sensé, marmonne Lorenzo. Si les gens là-dedans parlent et que ça arrive jusqu'aux oreilles de la Camorra...

Je serre mon poing, parce que dans le fond il a raison et cette situation m'agace toujours autant.

Tout ça à cause d'une putain de promesse faite quand j'étais ado.

— Il faut que je reste près de toi dans le sens... comme si j'étais avec toi ? Ta conquête du moment ? me demande-t-elle avec une lueur de provocation.

Je préfère ne pas lui dire que je n'apparais avec aucune conquête et que cela va d'autant plus interpeller les gens.

— Plus ou moins. Personne ne t'embêtera, ainsi.

Aylee hausse les épaules.

— Ok.

Le vigile à l'étage nous ouvre en nous saluant respectueusement et je m'arrête sur la dernière marche.