Domino [BxB]

Face 19

/!\ Mention de crise d'angoisse

Sasha

Sasha aimait cuisiner,il adorait ça et surtout le faire pour les autres. Alors quand il avait proposé à Aiden de venir manger chez lui, il s'était dit que faire un plat essentiellement fait de légumes pourrai l'aider. Une simple ratatouille qui -il le savait- serait déjà énorme pour son invité.

Quand ce dernier fut arrivé, le noireau fit exprès de le laisser avec ses mères. Il savait pertinemment que ces dernières sauraient le mettre à l'aise. Étant chacun dans le domaine de l'art, elles pouvaient apporter à Aiden, une vision un peu différente et puis il n'était pas idiot, il savait que la maladie était plus forte en situation de stresse. Alors connaître un peu les gens avec qui il allait manger, cela ne pouvait que lui permettre de décompresser lors du moment fatidique.

Sasha était content, tout c'était bien passé et Aiden avait pu manger entièrement son assiette. Il savait que les conséquences après ne seraient certainement pas toutes roses mais il était quand même ravi des efforts qu'il avait pu fournir. Surtout avec un fardeau comme le sien. Il savait combien, les voix étaient insidieuses. EIles étaient en amont discretes, bien sages dans leur coin, puis insensiblement elles devenaient de plus en plus bruyantes, une cacophonie silencieuse. C'était épuisant, à tel point que par moment, lorsque les malheureux baissaient leur garde, elles les poussaient à de cruelles finalités. Pour les plus chanceux, la lypémanie était maîtresse de leur humeur. Les autres quand à eux, pouvaient commettre l'irréparable.

La santé mentale était primordiale, de nos jours et même si beaucoup en parlaient, selon le milieu dans lequel chacun vivait, la prise au sérieux différait. Certains troubles étaient encore méconnus, passés en sourdine et cela Sasha ne comprenait pas. Il aurait aimé plus jeune être compris par autrui mais son mal était si grand et complex à comprendre à l'époque qu'il en fut longtemps victime, portant son fardeau sur ses frêles épaules d'adolescents. Mais maintenant qu'il était plus grand, cela allait pour le mieux, le tatouage l'aidait à se stabiliser. C'est pour cette raison en partie qu'il ne voulait pas revoir le même tableau se peindre devant ses yeux avec Aiden.

...

Un mois était passé depuis le repas et les deux jeunes hommes s'étaient considérablement rapprochés. L'un allait souvent chez l'autre accompagné parfois de Camille. L'Auburn semblait un peu plus en forme, il avait repris des couleurs et quelques joues rassurant un minimum Sasha sur son état. Il ne mangeait toujours que très peu mais de manière un peu plus régulière. La seule tâche sur la toile était les nombreuses crises perpétuelles du jeune homme. Il n'était pas rare que le noireau se rende d'urgence chez lui pour le consoler ou le calmer. Les répercussions de la guérison étaient parfois brutales, infernales et malheureusement le jeune artistes n'en était pas immunisé. Ces plaintes semblaient le lacérer d'une manière des plus cruelles. Elles chuchotaient, murmuraient dans un coin de son esprit les plus grandes atrocités, ses plus grandes peurs. Elles en venaient à le convaincre même de son inutilité. Sasha les destestai, surtout lorsque c'était un de ses proches qui en faisait les frais.

C'était déchirant pour lui de voir son tout nouvel ami se déchirer le cuire chevelu lors de ses attaques de panique. Le noireau ne pouvait pas l'aider, seulement être présent quand ça n'allait pas. Il savait pas expérience que seul le concerné pouvait s'en sortir. En général, quand cela se passait, le tatoueur retrouvait son ami, dans un coin en train de se battre contre lui-même. Quand c'était le cas, il se mettait tout proche de lui, sans pour autant l'étouffer, puis touchait son épaule pour lui montrer qu'il était là.

En temps normal cela fonctionnait plutôt bien. Mais aujourd'hui, alors que l'étudiant l'avait appelé par détresse, il ne put qu'être horrifié de la scène face à lui. Aiden, habituellement dans un coin était en train de se taper la tête contre un mur, chuchotant des mots que seul lui pouvait entendre. Ni une ni deux, l'étudiant  posa sa main entre le crâne de l'Auburn et le mur, le protégeant un minimum de sa douleur future.

Il avait fallut plus d'une heure cette nuit là pour qu'il puisse se calmer. Ce n'est que lorsque Sasha lui avait dit d'arrêter de se frapper que ce dernier réussi un peu à se calmer.

Ils étaient désormais assis sur le canapé, chacun une tasse fumante dans la main. Aiden recroquevillé.

- Je suis désolé, ma crise était vraiment violente

- Ce n'est pas grave.

- Oui mais je t'ai blessé la main.

Ce dernier regardais la dextre du noireau bandé tantôt à cause de quelques des choques survenus.

- Ne t'inquiètes pas c'est rien

- Ce n'est pas rien, elle te permet de tatouer, ne prends pas cette blessure à la légère

- elles ont connus pire. Ne t'en fais pas pour moi. Concentre toi plus sur toi.

- hm...

- Tu veux que je reste dormir cette nuit pour te rassurer ?

- si tu ça ne te dérange pas, je veux bien.

Il n'en fallut pas plus pour qu'ils se mettent à préparer le couchage. Le canapé d'Aiden était dépliable et Sasha ne voyait aucune gêne à dormir là. Ils étaient tous les deux exténués des évènements précédent, ne tardant à s'endormir. L'un éreinté de sa précédente crise et le second de l'adrénaline accumulée. Cependant si le premier s'endormit rapidement. Le second lui ruminait quelques peu, il espérait que la crise d'Aiden ne serait pas le début d'une série bien plus terrible.

Sasha avait vécu ce genre de péripéties. Guérir était un pas certe, seulement même avec toute la volonté du monde elle n'en était pas moins difficile. Et puis les cas comme Aiden étaient bien complexes. Le contrôle permettait à la victime de se concentrer sur une seule chose. Néanmoins quand les maux commençaient à s'estomper, d'autres venaient prendre leur place, parfois bien plus terrifiants que les précédents. Le jeune homme se devait d'être présent pour le garçon, il voulait l'accompagner dans sa quête de rémission. Il savait cependant qu'il devrait avoir les épaules solides pour pouvoir prendre une part de son poids. Il voulait aussi tenter de guider son camarade vers une potentielle visite chez un psychologue spécialisé dans ce domaine. Car le noireau savait, il savait qu'il pouvait le soutenir et lui prêter main forte, néanmoins il n'était pas un professionnel de santé, il n'avait pas toutes les cartes en sa possession pour pouvoir l'aider pleinement. Alors oui, il serait là, l'aiguillerait, serait patient et ne jugera d'aucune sorte. Il accepterai les choix d'Aiden. Ce dernier était le maître de l'échiquier, lui et seulement lui pouvait prendre cette décision. Néanmoins s'il ne voulait pas voir quelqu'un, alors le jeune homme  ne pourrait plus faire grand chose. Il ne pourrait que faire acte de présence, être témoins d'un acharnement quotidien.

...

On se rapproche doucement de la fin

∆ HOPE ∆