Face 20

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Aiden

Minuit avait sonné et si Aiden pensait que Sasha dormait, lui, avait trouvé quelques difficultés. Sa crise l'avait certe assommé de fatigue mais elle ne lui avait cependant pas octroyé un repos mérité. Là, sur son matelas un peu trop moelleux, le jeune homme observait avec attention le plafond qui lui faisait face. Une surface lisse, blanche de ce qu'il avait de plus banale. D'apparence, la situation semblait se confondre avec une soudaine insomnie, néanmoins le cas en était tout autre.

Alors que seul les quelques bruits parasites du dehors perturbaient le calme environnant, dans l'esprit du garçon les faits étaient tout autre. Un orchestre assourdissant de gémissements, de plaintes et de murmures emplissaient sa tête déjà bien tourmentée. Aiden ne s'entendait plus réfléchir. Lui, tout ce qu'il voulait c'était simplement se reposer un peu, juste un peu. Que toutes ses voix se taisent un instant. Mais les miracles n'existaient que dans les contes et la vie de l'étudiant n'en était pas une. Lui pourtant n'était pas bien compliqué, il aimait les petites choses de la vie, dessiner, rendre les gens heureux, alors pourquoi n'avait-il pas le droit de goûter ne serait-ce qu'un peu à ce met tant convoité ?

La quête du bonheur beaucoup la recherchaient, elle était bien difficile à trouver mais certains y arrivaient. Il n'était pas dupe bien évidemment, les émotions étaient volubiles, se laissant bercer à leur guise, c'est ce qui qualifiait d'ailleurs  la nature humaine. Ce qui rendait triste Aiden était de ne pas pouvoir en connaître encore le goût. Après sa crise survenue tantôt, le doute persistait. Devait-il réellement continuer sur ce chemin et ne pas retrouver le confort de la maladie ? Depuis le temps il l'a connaissait bien, ils étaient amis quelque part c'est elle qui lui apportait la stabilité.

Mais voilà, une autre petite voix résidait dans sa tête, la curiosité de vivre sans compter, sans se soucier de l'apparence physique. Exister et non survivre tout simplement. C'était deux faits, deux faits qui ne coïncidaient pas l'un et l'autre. D'une part il y avait le confort et la toxicité, de l'autre il y avait le renouveau, la peur et les crises. Il était un peu perdu à vrai dire, il n'aimait pas ce qu'il vivait, mais en même temps qui aimerait de flageller quotidiennement ?

Une heure était passée, la pluie s'était mise à tomber. Aiden aimait ça, le ciel entendait ses maux et versait des larmes pour lui. Les clapotis étaient doux contre sa fenêtre, permettant à ce dernier de le bercer un peu, à se concentrer sur autre chose que les susurrations omniprésentes. Au bout de quelques minutes seulement, Morphée dans sa grande bonté lui permis de se reposer un peu.



...


Il était neuf heures du matin lorsque le jeune homme se réveilla. Une fois de plus, ce fut une nuit sans rêves mais elle avait eu l'avantage de le reposer un peu. Il s'étira, craquant ses articulations trop longtemps inactives puis se prépara avant d'entrer dans son séjour. Encore assoupi, Aiden ne remarqua pas immédiatement Sasha en train de faire à manger. Puis là tout lui revint en tête, sa crise d'angoisse, le tatoueur qui lui propose de rester dormir chez lui juste au cas où et sa main.

- Tu es réveillé ça y est ?

- Oui. Mais qu'est-ce que tu fais encore là ? Mon cours à été annulé mais tu n'es pas sensé aller à la fac ?

- Si mais c'est en amphi, donc pas besoin d'y aller. Camille me prendra les notes et puis je ne suis pas mauvais dans cette matière. Va t'asseoir sur le canapé je te rejoins dans quelques minutes

l'Auburn ne chercha pas, de toute façon il n'avait pas les foie de réfléchir plus. Il n'était pas trop du matin, seul son café avait le pouvoir de le réveiller. Effet placebo ou non, du moment que ça fonctionnait il s'en fichait pas mal.
Perdu dans ses pensées il ne vit pas arriver Sasha avec un plateau contenant plein de choses à manger. Ça y est l'angoisse reprenait.
Il lui tendit alors un bol et une tasse pleine de caféine.

- Je t'ai préparé une salade de fruits, j'ai vu que tu avais des pommes et des bananes. Tu n'es pas obligé d'y manger.

- Je te remercie



Et il était sincère. C'était étrange comme sensation. Le garçon avait toujours ce petit sentiment inexplicable lorsqu'il était avec son ami. Un relâchement que même avec sa famille il n'arrivait pas à obtenir. Il ne se sentait jamais obligé de rien avec lui, pas de faux semblants, il était juste un peu plus apaisé que la normal, un peu moins embrouillé.


- Aiden, j'aimerai te parler de quelque chose.


Le silence, voilà ce qui avait prit place après la phrase de Sasha. Le timbre semblait bien trop solennel à ses yeux, le stressant davantage. Mais cela ne dura pas bien longtemps puisqu'il sentis la main de son ami sur la sienne, dans une tentative de le rassurer.



- Rien de grave. Je voulais juste savoir si tu avais pensé à aller voir un spécialiste pour tes maux ? Je ne suis personne pour t'obliger quoi que ce soit mais je me dis que peut-être ça pourrait t'aider ? De mon côté je veux vraiment que tu t'en sortes, tu le mérite tellement. Ça me fait de la peine de te voir souffrir ainsi quotidiennement, malheureusement je n'ai pas toutes les clefs en main pour te donner des solutions miracles. Sache juste que peu importe ta décision je serai à tes côtés quoi qu'il arrive.

L'Auburn le savait, il savait que son camarade était plus que sincère, il suffisait de regarder ses prunelles pour comprendre l'authenticité de ses émotions. Et qu'est-ce qu'il était beau cet amas sentimental. Il y en avait pour tous les goûts, il voyait énormément d'amour à l'intérieur, le Noireau était quelqu'un d'entier, cela se reflétait à travers ses gestes et la manière qu'il avait de tourner ses phrases. Sasha malgré son apparence froide était de son points de vue, la personne la plus humble et bienveillante qu'il soit.

Néanmoins, quand on fouillait bien dans ses iris, il y avait cette chose bien plus complexe et bien plus sombre. Parce que même s'ils étaient proches, le tatoueur n'était pas quelqu'un qui parlait franchement de ce qu'il ressentait et Aiden n'était pas du genre à forcer quoi que ce soit. Cependant les yeux étaient le miroir de l'âme et le garçon percevait en eux un secret bien gardé, une souffrance si finement tissée qu'il en était bien compliqué de la déloger. C'est en observant cette douleur muette qu'il se promis qu'une fois guérit, il l'aiderai lui aussi à extérioriser cette obscurité persistante.


- Si je prends rendez-vous chez un psychologue, est-ce que tu voudrais bien venir avec moi ?

- bien sûr.

Parce que même s'il était d'accord pour essayer, le garçon ne voulait pas être seul. Sasha était sa bouée de sauvetage. Celui qui l'emmenait en dehors de sa zone de confort. C'était lui qui lui avait fait rencontrer Camille, cet être adorable, mais c'était aussi lui qui lors des chutes lui tendait sa main pour le relever. L'étudiant était un tout, une personnification d'espoir. Et même si cette relation de prime abord paraissait nocive elle n'en était pas le moins du monde, car tous deux savaient, ils connaissaient les limites à ne pas franchir pour que l'autre ne sombre avec lui.

Les relations comme celle-ci il n'y en avait pas dans tous les coin. La vie avait voulu les faire se rencontrer et quel cadeau. Les deux s'apportaient tellement. C'était un fait, ils étaient nés pour se rencontrer, se soutenir et s'encourager dans les tumultes de l'existence. Si l'étudiant  ne connaissait pas Sasha avant, il voulait désormais en connaître toujours plus de lui, même le détail le plus insignifiant. S'il ne se trouvait pas là, face à lui, à le choyer de la sorte, lui transmettant tout ce qu'il pouvait pour le réconforter,  il aurait pu penser à un mirage, un doux mirage. Un peu comme un ange placé là par un calcule minutieux pour l'aider à avancer.

C'est sur cette vision plutôt pittoresque que, Aiden avalant son dernier fruit, pris le téléphone pour prendre rendez-vous sur ce qu'il semblait être un pas de plus vers la guérison. Tout ça avec la personne qui depuis quelques mois, avait su changer sa vie morose, par quelque chose d'invraisemblable.




...


Je crois que ce passage là je l'aime bien, il est plus doux ça fait du bien des fois

∆ HOPE ∆

Domino [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant