Raphaël

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Je m'adresse aux personnes qui ont lu mon histoire avant que ce chapitre soit disponible... J'ai fais une réécriture totale des précédents chapitres, je vous invite à les lires il y a eu quelques petits changements. Bonne lecture <3

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La lumière froide du matin filtre à travers les rideaux de mon appartement, annonçant un autre jour à l'université. Depuis notre dernière rencontre dans ce local exigu, je ne peux pas chasser de mes pensées le visage d'Eleanore, la peur qui semblait se cacher dans ses yeux, mêlée à une fragilité que je n'avais encore jamais vue chez elle. Aujourd'hui encore, la même question me hante : que traverse-t-elle vraiment ? Et pourquoi refuse-t-elle de demander de l'aide ? Mon instinct me souffle de la laisser venir à moi, mais une part de moi craint qu'elle ne le fasse jamais.

Il est à peine huit heures quand j'arrive sur le campus. J'ai beau être en avance, le bâtiment semble déjà grouiller de vie. Je décide de passer dans la salle de pause des professeurs pour m'accorder un moment de réflexion avant le début de mes cours. Cependant, à peine installé, je vois passer le reflet d'Eleanore dans les vitres de la salle des enseignants. Elle est là, avançant tête basse dans les couloirs, fuyante et discrète. L'espace d'une seconde, je me demande si elle va se tourner vers moi, chercher mon regard... mais elle passe sans ralentir.

Un dilemme difficile

Un sentiment de malaise s'installe en moi. Voir Eleanore dans cet état me laisse un goût amer. Chaque jour où elle semble s'enfoncer un peu plus, je m'inquiète davantage, me demandant jusqu'où elle pourra tenir avant de craquer. À mesure que la matinée avance, mes pensées s'éloignent des cours et reviennent sans cesse vers elle. Au milieu de l'après-midi, je prends une décision : il est temps que je fasse quelque chose. Même si elle ne l'a pas demandé, même si je devrai peut-être insister, je dois lui montrer qu'elle n'est pas seule, qu'il existe une issue.

Après mon dernier cours, je me dirige vers le hall principal, espérant l'y retrouver. Les étudiants commencent à déserter les lieux, pressés de retrouver leurs amis, ou leur routine de fin de journée. J'attends un moment, épiant chaque visage, jusqu'à ce que je l'aperçoive enfin. Elle marche lentement, comme si chaque pas demandait un effort. Ses épaules sont affaissées, son regard perdu. Elle semble enfermée dans sa propre bulle de douleur, complètement détachée du monde qui l'entoure.

Je la rejoins, hésitant quelques secondes avant de poser une main légère sur son épaule. Elle sursaute, son regard se posant sur moi avec un mélange de surprise et de fatigue.

-Eleanore, murmuré-je doucement. Je m'inquiétais de ne plus te voir en cours... J'aimerais qu'on parle, si tu veux bien.

Elle hoche la tête, visiblement hésitante. Mais elle finit par me suivre sans protester, et nous marchons côte à côte en silence jusqu'à mon bureau. Elle s'assied en face de moi, repliant ses bras contre elle comme pour se protéger d'un froid invisible.

-Alors... tu as pensé à ce qu'on a discuté l'autre jour ? demandé-je doucement.

Son regard se perd sur la surface de mon bureau. Elle semble peser chaque mot, en cherchant visiblement ceux qui lui permettront de se dévoiler sans risquer de paraître vulnérable.

-J'y ai pensé, dit-elle finalement. Mais... je ne sais pas si quelqu'un peut vraiment m'aider.

Les chaînes de la solitude

Sa réponse est empreinte de résignation. Elle parle d'un ton si détaché qu'on dirait qu'elle a depuis longtemps abandonné l'idée qu'on puisse la soutenir.

-Peut-être que tu pourrais me parler un peu de ce qui te trouble. Il n'est pas nécessaire de tout expliquer, commence simplement par ce que tu veux partager, dis-je, tentant d'installer une atmosphère de confiance.

Tears and memories Où les histoires vivent. Découvrez maintenant