Hidden love

019 : Sous les Feux de la Jalousie

Partie 1

Il y a six ans, à 20h00 à Cannes

- Tu es sûre de ne pas vouloir venir ? me demande Léa au téléphone, sa voix trahissant une légère déception.

- Non, je n'ai vraiment pas envie, répondis-je en baillant, épuisée par ma journée.

- Mais Julien sera là ! insiste Jennifer, curieuse.

- Oui, je sais avec sa famille... mais je ne vais pas y aller. Je suis vraiment fatiguée, les filles, ajoutai-je, sentant une lourdeur m'envahir.

Elles insistent encore un peu avant de finalement abandonner.

- Bon, on va te laisser alors. Jennifer, prépare-toi, je suis là dans cinq minutes, dit Léa. Bisous, Rose.

- Bisous, les filles, répondis-je avant de raccrocher.

Le silence retombe dans ma chambre, et je me laisse tomber dans mon lit, glacée par les pensées qui tourmentent mon esprit. Une glace à la main, je repense à ce que Léa m'a confié : Julien aurait été fiancé. Fiancé ? Quand ?

Comment est-ce possible que je ne sois pas au courant ?

Je ferme les yeux, tentant d'apaiser le tumulte qui m'habite. Notre relation est encore récente, fragile. Il m'a donné tellement de raisons de lui faire confiance, mais cette révélation... Elle laisse un goût amer.

Les heures défilent, et mes pensées tournent en boucle. Plongée dans l'obscurité de ma chambre, j'essaie de noyer mes inquiétudes dans des séries romantiques sans grand intérêt. Pourtant, aucune histoire d'amour fictive ne parvient à dissiper l'angoisse qui m'habite. Je ne peux m'empêcher de me demander ce que Julien fait en ce moment, à cette fameuse soirée blanche.

Est-il en train de rire ? De danser ? Peut-être même de flirter ?

Mon cœur se serre à cette pensée. Cela fait des heures qu'il est parti, et je n'ai toujours pas de ses nouvelles. Juste au moment où cette idée traverse mon esprit, mon téléphone vibre. En voyant son prénom s'afficher, mon cœur s'emballe instantanément. Directement je réponds :

- Tu pensais vraiment que j'allais t'oublier, mon soleil ? dit-il d'une voix douce qui fait immédiatement bondir mon cœur.

- Oui... Je commençais à m'inquiéter, répondis-je en riant doucement, bien que ma voix trahisse un léger doute. Comment se passe ta soirée ? ajoutai-je, écoutant la musique en arrière-plan.

- Elle est ennuyeuse parce que tu n'es pas là, répond-il avec un rire léger.

Un rire soudain m'échappe, presque malgré moi, et Julien rit à son tour. Ce son familier me réchauffe, mais il ravive aussi un vide que je tente d'ignorer. Il me manque, un peu plus à chaque instant. Instinctivement, je serre l'oreiller contre moi, comme si ça pouvait combler ce vide cruel.

- Que fais-tu ? demande-t-il d'une voix légère, mais curieuse, comme s'il devinait mon geste.

Je dégage l'oreiller d'un mouvement brusque et réponds, presque agacée :

- Rien. Et toi ? La famille Debois est là, je suppose ?

Un silence léger s'installe, assez pour que je sente mon cœur s'alourdir. Puis, Julien reprend, sa voix teintée d'un amusement que je ne partage pas.