𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔

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Aylin

Cela fait maintenant une semaine que j'ai reçu ce mot. Cette menace voilée. Cette invitation a joué. Une semaine qu'un inconnu avec lequel j'ai dansé me l'a glissée dans la poche. Sûrement au moment où il a posé ses mains sur mes hanches.

Je suis à bout de nerfs. Quelqu'un se joue de moi et je n'apprécie pas du tout. Je déteste commencer un jeu sans en connaître les règles. Car la plupart du temps, quand on ne nous en donne pas, c'est que tout est permis.

Un frisson remonte le long de mon épine dorsale rien qu'à l'idée de ce que je pourrais subir d'autre. Ma vulnérabilité me pénalise bien plus que ce que j'aurais cru. Une rage sourde bouillonne en moi et n'attend qu'à être déversée.

Si c'est une blague, elle est de mauvais goût. J'espère de tout cœur que ce n'est rien de plus qu'un étudiant un peu débile qui voulait m'effrayer la nuit d'Halloween. Ce serait bien le genre de Rose ou Pierre. Je suis convaincue que c'est un des deux. Ou peut-être même les deux ensemble, qui sait ?

Mon cerveau travaille nuit et jour à toute allure pour percer à jour ce mystère qui m'oppresse le cœur. Avec la compétition qui approche, ce n'est pas le bon moment pour être déstabilisé. Toute ma concentration doit être focalisée sur la victoire.

La victoire.

Mais oui, c'est ça. Qui aurait intérêt à me déconcentrer à quelques jours d'une compétition très importante ? À qui cela profiterait le plus ?

Rose Bourgeois.

Cela dit, il me faut plus de preuves pour l'accuser. Mais si elle pense que je vais me laisser faire, elle se trompe. Ma vengeance sera absolument terrible si j'obtiens la confirmation de mes soupçons. Je compte bien découvrir qui s'amuse à me torturer l'esprit.

Ma tête est en ébullition, c'est limite si elle ne va pas fondre sous la pression. En plus, j'ai mes règles aujourd'hui, donc ça n'arrange pas les choses.

Pourquoi c'est à nous les femmes de tout supporter ? Souffrir de la grossesse et de l'accouchement, des règles, des inégalités liés aux agressions sexuelles et aux violences conjugales. Après on ose encore nous dire que le féminisme n'a plus aucune raison d'être aujourd'hui.

Je suis d'humeur massacrante, génial.

— Tu comptes ruminer jusqu'à quand seule dans ton coin ? demande Alec sceptique. Tu as l'air d'une sorcière qui jette des malédictions rien que par ses pensées. Ne me dis pas que tu as pris ton costume d'Halloween un peu trop au sérieux ?

Un rire cynique sort de ma gorge et je ne peux m'empêcher d'être amère face à son humour habituel.

— Culotté venant de celui qui a tabassé quelqu'un jusqu'au sang, répliqué-je d'un ton cinglant. Tu en as profité pour prendre une gorgée ? Monsieur le vampire aux accès de colère incontrôlable.

— Aie, bien joué, tu m'as eu, s'exclame-t-il comme si je venais de le poignarder.

Il continue de garder son masque de bonne humeur comme si tout allait bien. Cette fois, je ne le laisserais pas s'en sortir comme ça.

— Tu comptes m'expliquer ou pas Al ?

— T'expliquer quoi ? rétorque-t-il sèchement.

Il est sur la défensive. Bien, le masque s'effrite petit à petit.

— Pourquoi tu as défoncé Miller comme s'il avait insulté ta mère.

Merde.

J'aurais dû donner un autre exemple, j'ai manqué de tact sur ce coup. Mais maintenant c'est dit et je ne peux plus le retirer. Je suis prête à tout pour avoir des réponses.

BLINDLYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant