Il s’assit face à elle.
Jone : Donne-moi tes mains.
Son ton était toujours froid. Elle lui tendit ses mains abîmées.
Il prit un coton et tapota légèrement les plaies. Il la vit grimacer.Jone : Pourquoi as-tu fait ça ?
Becka : Je ne pense pas que répondre soit une bonne idée.
Jone : Tu n’as pas vraiment le choix ! À qui appartient ce corps pour que tu en prennes soin à ce point-là ?
Becka regarda sur le côté.
Jone : Réponds-moi !
Becka : Je… je suis désolée, je préfère ne pas répondre.
Jone inspira fortement. Elle savait qu’elle l’agaçait, mais elle avait peur qu’il s’en prenne à Luna. Elle préféra garder le silence.
Jone : Il y a des rumeurs qui courent sur toi.
Elle fit un faux sourire.
Becka : Laisse-moi deviner, ça a un rapport avec mon poids ?
Il la regarda froidement.
Jone : C’est quoi ton problème avec ton poids ?
Becka : Mon poids.
Jone lâcha sa main. Il se leva et se retourna.
Jone : Tu es très bien comme ça.
Elle fronça les sourcils et se leva, étonnée. Il l’entendit rire. Il se retourna pour la regarder.Becka : Laisse-moi deviner, c’est pour un pari ou un truc du genre ?
Il fronça les sourcils en s’approchant d’elle violemment. Elle sursauta.
Jone : Dis-moi, la rebelle, tu faisais quoi sous la lune ?
Elle était très proche de lui, trop proche. Sa respiration devint rapide. Il regarda ses lèvres pulpeuses.
Jone : Réponds-moi !
Becka : Très bien, si tu insistes. Je faisais la danse de l’âme.
Il la relâcha, choqué. Il cessa de respirer et devint pâle.
Jone : C’est une plaisanterie, j’espère !
Becka : Non, de toute façon, je n’aurais pas réussi.
Jone commença à lever la voix.
Jone : Bien sûr que tu n’aurais pas réussi. Tu n’es pas un passeur d’âmes, mais un humain !
Becka : Merci de me rappeler mon inutilité.
Il la prit par le cou et plaqua son front contre le sien. Elle le regarda dans les yeux. Le blanc de ses yeux disparut, devenant complètement noir. Sa voix était plus rauque. Le démon prenait le dessus, et elle sentit ses griffes sur son cou. Ce n’était pas douloureux, mais très impressionnant.
Jone : Pourquoi veux-tu que son âme aille à la lune ? Tu aurais pu y laisser ta vie !
Elle devait répondre, et vite.
Becka : Je l’ai promis.
Jone : Tu connaissais l’humaine ?
Becka trembla légèrement, mais Jone s’en fichait complètement. Il voulait des réponses, et vite.
Becka : Très peu.
Jone : Ne refais plus jamais ça !
Becka acquiesça. Il la relâcha. Elle recula en touchant son cou et partit en courant. Jone eut du mal à revenir complètement à lui. Il allait devenir fou à cause d’elle. Seuls les passeurs d’âmes pouvaient aider les âmes des morts à rejoindre en paix leur destination finale. Un humain n’avait pas cette capacité. Cela nécessitait un certain pouvoir physique et psychique.
Le lendemain, Jone était dans le bureau, préparant l’arrivée de son frère. Enfin, il revenait. Et comme à chaque fois, Nala avait organisé une soirée de bienvenue. Il se demandait pourquoi presque toutes les femmes d’ici la suivaient et la soutenaient. Avait-elle usé de ses pouvoirs ? Cela ne serait pas étonnant. Maudite sorcière. Il entendit soudainement la porte s’ouvrir. Il leva les yeux, et sa joie se lisait sur son visage.Jone : Bienvenue chez toi, Rick.
Il s’avança jusqu’à son frère et l’enlaça.
Rick : C’est bon de rentrer chez soi. Les vampires sont insupportables.
Jone lui sourit.Jone : Ce n’est pas une nouveauté. Heureusement pour nous, ils sont bien plus au sud.
Rick s’assit sur son siège en bois massif.
Rick : Pas suffisamment au sud, si tu veux mon avis. Bon, as-tu des nouvelles à me raconter ?
Oh que oui.
Jone : Non, non. Tout est sous contrôle. Sauf la fête de ce soir.
Il grimaça.Rick : Oh non, mais enferme-la !
Son frère se mit à rire à gorge déployée.
Jone : Un mot de toi et c’est fait.
Rick : Si seulement.
Jone : Ce n’est pas parce que son père était un sorcier respectable et qu’il nous a aidés à repousser des ennemis qu’elle est intouchable.
Rick grimaça.
Rick : Intouchables, non, mais nous sommes justes. Donc, sans un réel faux pas ou une vraie menace, on ne peut pas les virer du clan.
Jone : Qui, « elles » ?
Rick : Elle et sa cousine.
Il fronça les sourcils.
Jone : Elles sont différentes.
Rick : Laisse-moi en douter.
Jone : Si je te le dis.
Rick : Oui, sa cousine est humaine, mais ça ne veut pas dire qu’elle a un meilleur fond que la sorcière.
Jone : Je suis sûr que si.
Rick fronça les sourcils et s’avança légèrement.
Rick : Attends, attends…
Il se leva.
Rick : Ne me dis pas que c’est ton âme sœur ?
Jone fronça les sourcils.
Jone : Non, mais ça va pas ! Les âmes sœurs n’existent pas.
Rick : Oh que si, et quand je trouverai la mienne, je resterai enfermé dans ma suite des jours à lui faire l’amour.
Jone réfléchit.
Jone : C’est une idée.
Son frère ne comprit pas. Jone partit avec une idée en tête.
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MIN SJEL (Mon âme)
RomanceEn Norvège, deux démons trouvent leur âme sœur chez des humains. Mais un sort puissant menace leur amour et plonge les mondes dans le chaos. Ils devront lutter ensemble pour rétablir l'équilibre.