chapitre 20

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Luna : Est-ce que je peux te poser une question ?

Rick : Bien sûr.

Luna : Tu es bien immortel ?

Il fut étonné par sa question et se mit sur son coude pour pouvoir la regarder.

Rick :  En effet.

Luna : Ça veut dire qu’il ne pourra jamais rien t’arriver ?

Rick : Théoriquement, non. Mais le monde est plein d’espèces différentes, avec des factions différentes.
Nous ne pouvons être sûrs de toutes les créatures qui vivent dans notre monde. Il serait possible de trouver un démon plus puissant que moi et mon frère. Alors, je n’en ai pas la certitude.

Luna : Oui, mais actuellement vous êtes les plus puissants ?

Il se mit à rire.

Rick : Je ne dirais pas les plus puissants. Mais nous descendons d’un démon très puissant et d’humains, et nous sommes les seuls. Du moins, à ce que je sache.

Elle se mit à réfléchir.

Luna : Et moi ? Je suis humaine, donc… mortelle.

Il fronça les sourcils.

Rick : Tu es immortelle désormais.

Elle écarquilla les yeux.

Luna : Vraiment ?

Rick : Bien sûr, tu es liée à mon âme. À moi donc tu est immortelle.

Elle lui sourit.

Luna :  Immortelle pour une humaine, c’est étrange.

Rick :  Tu n’as pourtant pas l’air choquée par notre monde.

Luna : C’est normal. Je suis une bannie.

Rick : D’une famille de sorciers ?

Elle acquiesça.

Luna :  Ma mère est née sans pouvoir et mon père également. Ils étaient les parias de leur village. Donc ils sont partis dans une ville d’humains. J’ai eu une enfance et une adolescence normales, mais je connaissais tout sur les autres créatures. Mon père a toujours voulu que je sache d’où je venais vraiment. Mais ils ont eu un accident de voiture et sont morts quand j’avais dix-huit ans. Je me suis retrouvée à devoir travailler et me débrouiller. Je me méfiais de tout le monde sauf de Jessie.

Il lui sourit.

Luna : C’était ma meilleure amie, ma voisine, qui m’a beaucoup aidée après la mort de mes parents et elle m’a engagée dans sa société de traiteur. Elle acceptait tout type de contrats, humains et autres.

Rick :  C’est risqué.

Luna : Oui, mais ça paie mieux. Et elle n’avait jamais peur de rien. Elle me disait toujours qu’elle priait la lune.

Rick : Une bannie également ?

Luna : Oui, elle vivait dans le présent et profitait un maximum de la vie.

Elle s’assombrit.

Luna : Elle t’aurait adoré.

Il lui fit un bisou sur le front.

Rick : Je suis tellement désolé pour ce qui s’est passé.

Luna : Tu n’as pas à t’en vouloir, elle ne l’aurait pas voulu. Je suis en paix, je sais que son âme a rejoint la lune et qu’elle serait heureuse parce que je le suis.

Becka était avec Mélania. Elle buvait du thé et restait près de la cheminée.

Becka : Je me demande si je pourrais me brûler.

Mélania fronça les sourcils et posa sa tasse. Becka la regarda.

Becka : Non pas que j’en ai envie, mais…

Elle regarda le feu.

Becka : J’ai toujours froid, peu importe ce que je porte ou si je suis proche du feu.

Mélania : Je pense que oui, tu peux te brûler. Tu ne lui parles toujours pas ?

Becka fronça les sourcils.

Becka : Je n’en vois pas l’intérêt.

Mélania : Tu dois le détester.

Elle ne répondit pas mais se posa la question. Une partie d’elle oui, pour cette souffrance qu’elle ressentait à chaque seconde de sa vie. Mais une partie, certes minime, le plaignait. La bonne chose, c’est qu’il lui laissait son espace et ne la forçait pas à parler avec lui ou à rester proche. C’était mieux ainsi. Elle finit par rejoindre sa chambre. Il faisait nuit et le croissant de lune éclairait légèrement le feuillage des arbres. Elle entra dans la chambre et fut surprise de ne pas le voir. Il était toujours là quand elle allait se coucher. Elle prit une douche chaude qui ne réchauffa pas son corps glacé. Elle sortit de la douche et alla s’allonger sur le lit. La petite lumière sur la table de nuit éclairait légèrement la pièce. Elle posa sa tête sur son oreiller et regarda la couchette au sol. Il y dormait toujours, sauf la fois où elle avait craqué. Et elle regrettait d’avoir dormi dans ses bras. Elle entendit la porte s’ouvrir et Jone entrer. Il était torse nu, de nombreuses blessures mineures étaient visibles sur son corps, vestiges de ses entraînements très brutaux. Il avait les griffes sorties, pourtant il semblait calme. Il avança doucement et alla directement dans la salle de bain. Elle entendit l’eau couler. Elle inspira et se mit à tousser, une fois de plus. C’était très désagréable, sa gorge était douloureuse. La porte s’ouvrit, il sortit et la regarda. Elle posa ses yeux sur lui et fut étonnée de voir ses yeux totalement noirs. Il ne dit rien et alla s’allonger sur son lit de fortune. Elle était légèrement perturbée de voir ses yeux démoniaques. Elle n’avait pas peur de lui. Elle savait que son démon ne lui ferait rien. Elle finit par s’endormir.
Cet après-midi-là, l’entraînement était plus brutal. Becka et Luna étaient assises sur l’herbe et regardaient les guerriers se battre. Rick observait l’entraînement et paraissait inquiet. Sa bien-aimée le ressentit et Becka vit le visage de Luna se tendre.

Becka : Luna, ça va ?

Elle fronça les sourcils.

Luna : Rick est inquiet.

Becka regarda Rick. Il observait son frère, griffes sorties, en train de frapper l’un des sorciers qui se défendait avec des sorts qui ne lui faisaient absolument rien.

Becka : Il s’inquiète pour son frère ?

Luna : Il va mal.

Becka continua à regarder Jone se battre, il avait une rage palpable. Luna était triste, ses sourcils se déformaient en regardant Jone, comme si elle sentait sa peine. Cela énerva Becka.

Becka : C’est triste pour lui, mais c’était son destin.

una : Tu te trompes.

Becka fronça les sourcils et la regarda. Luna continua.

Luna : Ce n’est pas le destin qui l’a rendu si triste.

Becka : Tu veux dire que c’est moi ?

Luna : Pourquoi es-tu toujours sur la défensive ? Je suis ton amie. Mais si lui souffre, mon âme sœur souffrira.

Becka se leva nerveusement.

Becka : Maintenant je suis responsable du malheur de notre seigneur ?

Luna se leva à son tour.

Becka : Ne veux-tu pas me mettre aussi la responsabilité du mauvais temps pendant que tu y es ?

MIN SJEL (Mon âme)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant