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Buck s'était toujours tenu au centre de l'attention. Que ce soit dans une pièce pleine de monde ou au milieu du chaos des urgences, son sourire brillant et son énergie débordante attiraient les regards. C'était presque comme s'il savait, d'instinct, comment captiver son public. Aux yeux de beaucoup, il était ce héros flamboyant, cette figure invincible qui éclipsait tout le reste.
Mais pour Eddie, c'était une toute autre histoire.
Eddie avait vu des gens briller, des collègues se donner en spectacle pour attirer l'attention, ou simplement se cacher derrière leurs masques pour paraître plus grands qu'ils ne l'étaient. Le cirque de la vie, comme il l'appelait souvent. Des acrobates de la parole, des clowns masqués, des dresseurs de lions qui cachaient leur peur sous une façade de courage. Tous jouaient leurs rôles, se nourrissant des applaudissements d'une foule éphémère.
Et Eddie ? Il était là, spectateur malgré lui.
Depuis la perte de Shannon, depuis les moments difficiles avec Christopher, il se sentait vide, désenchanté par tout ce qui l'entourait. Chaque jour ressemblait à une pièce de théâtre, où tout le monde prétendait, mais où plus rien ne semblait vrai. Les rires, les sourires... tout était comme du carton pâte, superficiel, fragile, prêt à s'effondrer au moindre coup de vent.
Il avait appris à ne plus espérer. À ne plus chercher ce que les autres semblaient trouver si facilement.
Puis, il y avait eu Buck.
Au début, Eddie l'avait pris pour un autre clown du cirque, une de ces figures bruyantes et flamboyantes qui cherchaient l'attention. Buck était charismatique, plein d'énergie, et semblait toujours attirer les regards. Mais avec le temps, Eddie avait compris que derrière cette façade éclatante, Buck était autre chose. Quelque chose de plus profond, de plus sincère. Il n'était pas juste une figure bruyante cherchant à se faire remarquer. Non, Buck était un illusionniste, un homme qui, sans faire de grands gestes, avait une manière de transformer les moments les plus sombres en quelque chose de supportable, parfois même de lumineux.
C'était après une intervention particulièrement éprouvante. Une explosion dans un immeuble. L'équipe de la 118 avait tout donné, comme toujours. Mais ce jour-là, quelque chose avait changé. Eddie, épuisé, regardait Buck de l'autre côté de la caserne. Il était couvert de suie, les vêtements déchirés, mais avec ce sourire fatigué, un sourire qui disait qu'il avait donné tout ce qu'il avait, une fois de plus.
Et puis, sans rien dire, Buck s'était approché de lui. Pas avec des blagues, pas avec une de ses tirades incessantes, mais avec une simple présence. Comme un ange tombé du ciel, Buck était là, à ses côtés, silencieux, mais plein de compréhension.
C'est à ce moment qu'Eddie l'avait compris.
Buck n'était pas comme les autres. Ce n'était pas l'éclat du feu ou les applaudissements qui le définissaient. Ce qui le rendait unique, c'était cette capacité à être là, dans l'instant, avec toute son humanité. Sans masque, sans artifices. C'était ce qu'Eddie n'avait jamais su qu'il cherchait. Quelqu'un qui, sans le moindre tour de magie, pouvait faire disparaître la douleur, ne serait-ce que pour un instant.
Buck avait cette capacité rare, presque magique, de faire disparaître ses peines. Il ne réglait pas les problèmes d'Eddie d'un coup de baguette, mais il rendait le poids un peu plus léger. Avec lui, Eddie pouvait respirer, relâcher cette tension constante qui l'habitait depuis des années.
La première fois qu'Eddie s'en était rendu compte, cela avait été déstabilisant. Il s'était demandé comment quelqu'un d'aussi lumineux, d'aussi insouciant, pouvait comprendre la profondeur de sa douleur. Mais Buck le faisait, sans jamais en parler, sans jamais poser de questions. C'était comme si, d'un simple regard, il savait.
Et c'était suffisant.
C'était comme si, chaque jour, Buck faisait lever le soleil pour Eddie. Il apportait une chaleur et une lumière que l'homme n'avait jamais pensé pouvoir retrouver après tant de pertes. Il y avait une sorte de magie silencieuse dans leur relation, une alchimie inexplicable. Pas besoin de déclarations enflammées. Juste une compréhension mutuelle, une confiance tacite, une proximité qui dépassait les mots.
Ce soir-là, après une longue journée d'interventions éprouvantes, Buck s'était assis à côté d'Eddie dans le vestiaire. Il n'avait rien dit, pas immédiatement. Ce n'était pas dans ces moments-là que Buck parlait le plus. Non, Buck savait parfois quand laisser le silence faire son travail, quand offrir une simple présence plutôt qu'un flot de paroles. Et c'était exactement ce qu'il avait fait. Il s'était assis là, avec cet air détendu, son regard calme, attendant qu'Eddie soit prêt à parler – ou pas.
Buck: Dure journée, hein ?
C'était d'un d'un ton léger, presque indifférent, comme s'il s'agissait d'un constat banal, alors qu'ils avaient tous les deux risqué leurs vies plus d'une fois aujourd'hui.
Eddie soupira, relâchant la tension dans ses épaules.
Eddie: Ouais... Une de ces journées.
Un silence s'installa de nouveau. Pas de malaise, juste une pause nécessaire après le chaos de la journée. C'était une des choses qu'Eddie appréciait le plus chez Buck. Malgré son côté extraverti et bavard, Buck savait quand il était temps de rester silencieux. Et parfois, ce silence valait plus que tous les mots.
C'était comme de l'or, décroché d'en haut. Il n'avait rien rêvé d'aussi beau !
Tout ce qu'il avait imaginé être hors de portée était là, devant lui, dans les gestes simples de Buck, dans ses sourires, dans ses attentions discrètes. Buck n'essayait pas de réparer Eddie. Il était simplement là, à ses côtés, prêt à l'accepter tel qu'il était, avec ses failles, ses silences, ses cicatrices.
Leur relation n'était pas parfaite. Elle n'avait pas besoin de l'être. Il y avait des moments de tension, des désaccords, des incompréhensions. Mais à la fin de chaque journée, Eddie savait que Buck serait là. C'était tout ce qui comptait.
Un jour, alors qu'ils étaient assis dans la cour de la caserne après une longue journée, Eddie se tourna vers Buck et murmura, presque à lui-même :
Eddie: T'es un illusionniste, tu sais ça ?
Buck, perplexe, haussa les sourcils.
Buck: Quoi ? Je n'ai même pas de cartes sur moi.
Eddie sourit, secouant la tête.
Eddie: Non, pas comme ça. Tu... tu fais disparaître la douleur. T'es là, et soudain, tout va mieux. C'est... magique.
Buck sembla sur le point de faire une de ses blagues habituelles, mais il s'arrêta, touché par la sincérité dans la voix d'Eddie. Il répondit, doucement :
Buck: Je suis juste là, Ed. C'est tout.
C'était plus que tout.
Avec Buck, Eddie avait trouvé ce qu'il n'avait jamais pensé possible. Il avait trouvé quelqu'un qui savait ce que l'amour et l'amitié voulait dire, sans aucun tour, sans aucun artifice. Ce n'était pas une question de prouesses ou de grands gestes. C'était dans les moments simples, dans un regard, un sourire, une présence.
Buck était son illusionniste. Celui qui, sans rien attendre en retour, avait inventé un monde où tout était possible. Un monde où Eddie pouvait à nouveau espérer, à nouveau rêver, et surtout, à nouveau aimer.
Et pour la première fois depuis longtemps, Eddie se sentait entier. Tout était parfait, dans l'imperfection de leur quotidien, dans la beauté brute de leur relation. Parce qu'avec Buck, même les ombres s'éclairaient, et le monde semblait soudain un peu moins lourd.
Fin🪄
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Recueil One-Shots Eddie & Buck 9-1-1 (buddie)
Hayran KurguTout simplement des One-Shots sur Eddie et Buck. 🦋 Si vous avez des idées n'hésitez pas. 9-1-1