Chapitre 8

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" Apprentissage. "

A la nuit tombée, nous commençons à nous rassembler et Melvin nous explique qu'il serait trop risqué de passer la nuit sur place. Alors, nous nous changeons avant de retourner dans le bus.
Cette fois, je peux enfin contempler l'entrée du bâtiment. Il s'agit d'une sorte de troue creusé au milieu d'un paysage vide, semblable à une plaine désertique. Lorsque j'interroge Margaux à ce sujet, elle m'explique qu'il s'agissait d'une terre agricole laissé à l'abandon par ses propriétaire et que, en creusant un peu, c'est Melvin et trois de ses amis qui ont mit la main sur les galeries dans lesquelles nous avons élu domicile. Dans un premier temps, l'entrée n'est rien d'autre qu'un vaste pont de roches. Puis, le couloir s'ouvre brusquement sur une salle aux murs roses pâles illuminés par des torches. Incruster dans la roches, des morceau brillant reflètent la lumières et projettent des centaines de petits points lumineux à l'intérieur de la pièce. Devant mon air émerveillé, Adrian ricane avant de que je le frappe dans le ventre. Sans cesser de rire, il passe un bras autour de mes épaules et m'attire contre lui tandis que derrière nous, Sam et Margaux débattent sur ce qui est le plus important dans un combat : la force physique ou la force intellectuelle. Pour ma part, je ne pense pas que la force physique soit ce qui entre toujours en jeu. Bien sûr, elle est importante. Mais si on ne sait pas comment se place, trouver une échappatoire, on est juste bon à prendre des coups et à les rendre.

Dans le dortoir, je me laisse tomber sur mon lit sans prendre la peine de me changer. Cette journée m'a épuisée et j'ai l'impression d'avoir la nausée à chaque fois que les paroles de Margaux me reviennent en mémoire. " Il s'est débarrassé de son père. " Comment peut-on se débarrasser de son propre père ?
Lentement, je roule sur le dos avant de me redresser. Mes cheveux sont encore humides et j'ai la sensation désagréable d'être encore dans l'eau de l'étant, au milieu du courant. Maladroitement, engourdie par la fatigue, je me redresse et me dirige vers la salle des douches. A cette heure-ci, tout le monde doit être en train de manger et avec un peu de chance, je n'aurais pas à me cacher derrière ma serviette tout le long de ma douche, la salle sera vide.
Après être entrée, je vérifie qu'il n'y ait personne et détache mes cheveux avec soulagement. L'eau chaude coule sur mon corps, emportant avec elle la poussière accumulée. Mes mains sont abîmée à force d'avoir attrapé la corde pour me laisser tomber dans le vide. J'entends un groupe de fille entrer et me retourne pour constater que j'ai laissé ma serviette dehors. Me mordant la lèvre, je baisse les yeux sur mon corps nu et prends une profonde inspiration. Lorsque je tire le rideau, je tombe nez à nez avec Margaux qui, les yeux fermés, tends ma serviette de façon à faire un écran entre les autres filles et moi. Avec un sourire de soulagement, j'attrape le linge propre et m'enroule dedans. Margaux ouvre les yeux et me sourit.

"- Tu t'es lavé ? Demandé-je en la détaillant.

Ses cheveux court sont encore humide et elle sent la vanille. Ici, tous les savons sont fait avec des herbes récoltés dans les environs et je me demande vaguement où elle a put en débusquer un avec une odeur si douce.

- Oui, sourit-elle. Pendant que tu étais dans le dortoir. Tu ne veux pas aller manger quelque chose ? Les garçons ont dit qu'ils nous rejoindraient une fois changés et je pense que maintenant il ne doit plus rester grand monde. Avec un peu de chance, on aura même droit à du silence.
- Si tu me prends avec les sentiments, souris-je en la suivant jusqu'aux dortoirs. "

Une fois changés, nous nous dirigeons calmement vers la salle à manger où sont déjà attablés les garçons. En nous voyant arrivée, c'est à peine s'ils relèvent la tête de leurs assiettes. Ils sont aussi fatigués que nous.
Soit Margaux à laissé toute sa grâce aux dortoirs, soit c'est moi qui suis vraiment trop épuisée pour la remarquer. Cependant, habillé seulement d'un short de pyjama et d'un débardeur trop long emprunté dans la buanderie, elle à l'air moins soucieuse de son apparence. Elle se laisse même tomber sur le banc en poussant un lourd soupire. De mon côté, je tente de me faire plus discrète mais mes jambes ne sont que trop heureuses de ce moment de répit et je finis par être aussi bruyante qu'elle. Devant nous sont posée deux plateaux contenant les même repas que ceux des garçons qui se redresse difficilement.

"- On vous a prit la même chose, commence Sam. Si vous n'en voulez pas, il doit rester autre chose dans la cuisine.
- Je me fiche de ce que c'est tant que je peux manger, soupiré-je.

Margaux sourit avant d'entamer son assiette. Nous mangeons en silence, écoutant les pas des quelques personnes restantes s'éloigner.

- Est-ce-que quelqu'un à vu Mat ? Demandé-je en avalant une bouchée de steak.

Sam me regarde étrangement et je fronce les sourcils.

- C'est une simple question, soupiré-je. Il n'est pas ici et je ne l'ais pas revue depuis que j'ai sauté de la colline.

J'en ais assez de devoirs me justifier.

- Il me semble qu'il était dans le bus, répond Margaux.
- Mais c'est vrai qu'on ne l'a pas revue depuis, acquiesce Adrian. "

Je n'aurais pas de réponse clair pour ce soir.
Lorsque nos quatre assiettes sont vides, nous nous empressons de rejoindre nos chambres en traînant des pieds. Quand je me couche enfin, je ne peux pas laisser mon esprit vagabonder longtemps, je sombre immédiatement dans un sommeil lourd.

Le lendemain matin, c'est les pas des autres filles qui me réveille. A côté de moi, Margaux soupire en se redressant dans son lit avant de passer une main dans ses cheveux emmêlés.

"- Qu'est-ce-qui se passe ? Demandé-je à la première fille qui passe devant mon lit.
- Melvin vient de frapper contre la porte, m'explique-t-elle. Si tu as un sommeil de plomb, tu devrais te dépêcher. Ils vont nous apprendre à nous battre aujourd'hui.

Margaux et moi nous regardons en silence puis, lorsque la fille s'éloigne au petit trot, nous nous empressons d'attraper les habits que nous avions préparé la veille et nous jetons dehors.
Dans la salle d'entrainement, tous le monde est regroupé en demi-cercle autour de Melvin et de Mat qui ont déjà commencé à expliquer la situation. Alors que Margaux réussit à passé inaperçue, je trébuche sur une altère et pousse un juron. Melvin cesse de parler pour me lancer un regard noir.

- Bien, ricane-t-il. Je vais illustrer mes propos avec notre petite retardataire. Approche.

En soupirant je m'approche à pas d'escargot et le rejoins au centre de demi-cercle formé par les visages pas encore tout à fait familiers de mes nouveaux camarades.
Avant même que je n'ais le temps de parler, son pieds pousse le mien avec violence. De ce fait, je me retrouve projeter sur le sol. Durant un instant, ma respiration est coupée et je sens un filé tiède couler sur mon menton. Je me suis mordue la lèvre.

- Et c'est comme ça qu'on neutralise un adversaire trop sur de lui, ricane Melvin, commençons l'entraînement maintenant. "

C'est officiel, je le déteste.

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant