Chapitre 22

21 4 0
                                    

  " Attaque. "

La salle d'entraînement est la pièce la plus proche de l'entrée principale. Et pourtant, personne n'a jamais pensé à la faire surveiller.
Quand j'entre, la pièce est plongée dans le noir mais je distingues deux silhouette dans le fond, prêt des sac de frappes. Ne reconnaissant personne, je décide de m'approcher. Le temps que mes yeux s'habituent à la pénombre ambiante, je parcours les dix mètres nous séparant. Enfin, je peux distinguer leur visages et me rendre compte qu'ils me sont non seulement inconnue mais aussi simplement vide de toutes expression. Des pantins. Le temps que je m'en aperçoive, il est trop tard, ils m'ont déjà remarqué.
Cette fois, ce sont deux adultes. Un homme d'une vingtaine d'année, plus grand que moi de deux bonnes têtes et assez bien bâti pour me faire peur. La femme est plus petite, plus menue avec de long cheveux blonds qui lui retombent dans le dos en une cascade de boucles souples. Elle pourrait être belle si son visage n'était pas vide à ce point. Si ses yeux exprimaient quelque chose. Si elle ne se jetait pas sur moi à une vitesse hallucinante. J'ai à peine le temps de l'esquiver que l'homme se précipite vers moi sans me laisser le temps de reprendre mon souffle. Par reflex, je me laisse glisser sur le sol et cours vers la sortie. Dans les couloirs déserts, le bruit de leurs pas me semble bien trop rapide.
Vite, réfléchis. Si je les conduisais à la salle commune où tout le monde est rassemblait, il y aurait des chances que je m'en sorte. Cependant, qu'est-ce-qui me dit qu'ils sont les seuls à être entrer ?! Non. C'est trop risquer de faire courir ce danger aux autres. Où ?! Où les semer ?! Soudain, je repense au couloir étroit et accélère le pas. Pourvue qu'Adrian soit partie. Pourvue qu'il soit partie !
Je suis plus rapide qu'eux et arrive avec quelques secondes d'avances au couloir que je cherchait. J'ai le temps de me glisser dans la crevasse étroite et de poser une main sur ma bouche de façon à bloquer l'air qui en sort. Il ne faut pas que je fasse le moindre bruit. Ils passent rapidement devant moi et, lorsque l'écho de leurs pas ne me parvient pas, je m'autorise enfin à respirer. Mes poumons brûlant n'en sont que trop ravit et j'avale une grande goulée d'air. Bien, maintenant que je m'en suis débarrasser, que faire ? Ils vont forcément tomber sur d'autre membre de la grotte et s'ils tombaient sur Liana ?! Une bouffée de culpabilité m'envahie lorsque je les imaginent se jetant sur le petit corps frêle de Liana. Alors, poussé par une décharge d'adrénaline, je me précipite à leur suite en priant pour les trouver en premier.

"- Carla ?

C'est Mat qui m'appel. Il est juste derrière moi mais je ne prends même pas le temps de me retourner. D'un signe de main, je lui demande de me rejoindre et il ne se fait pas prier. En quelques foulées, il se retrouve à ma hauteur.

- Il y a... Il y a des... Des pantins...

Bon Dieux que mes poumons me brûlent, j'ai besoin de reprendre mon souffle.

- Ici ?!
- Oui !

Pas de temps à perdre. Nous nous précipitons dans les couloirs, nous séparant pour nous retrouver, bredouille. Ils n'ont pas put disparaître, c'est clairement impossible.
Alors que nous ralentissons, un cris aiguë sort des douches femmes.

- Liana ! Crié-je en accélérant.

Je fais consciemment taire mes jambes et mes poumons qui hurlent de douleur et pousse la porte de toutes mes forces. L'homme la tien par les deux poignets, ses pieds ne touchent plus le sol et elle est complètement nue. Lorsqu'elle me voit, son regard change et un sourire s'affiche sur ses lèvres.

- Accroche toi, soufflé-je.

Elle hoche la tête, une lueur déterminée dans les yeux. Ses pieds battent l'air avec violence pendant qu'elle essaye de se libérer des grandes mains de la brute. Peut-être que si je me jette sur lui de toutes mes forces...
Alors que je réfléchis encore à un plan d'attaque, Mat entre dans la pièce et se rut sur l'homme qui part sur le côté, lâchant Liana qui tombe sur le sol en grimaçant. Rapidement, j'attrape une serviette et l'enroule dedans en priant pour qu'elle n'ait rien de cassé.

- Est-ce-que ça va ?
- Carla !

Je ne crois pas que ça réponde vraiment à ma question mais elle se jette dans mes bras. Derrière nous, Mat et l'homme se battent sur le sol. Les violent coup de poings de Mat raisonnent à mes oreilles comme des coups de marteaux. Le sang du pantin coule sur la roche pourpre qui se teinte un peu plus de rouge. Alors, dans un reflex maternelle, j'enfouis visage de Liana contre moi.

- Ça y est, souffle Mat en se relevant.

Par là, je suppose qu'il entend qu'il est mort. J'ai l'impression qu'on me sert le coeur lorsque mes yeux se pose sur le visage déformé et écarlate du pantin. Cependant, je n'ais pas le temps de voir grand chose. Mat pose une main sur ma joue, me forçant à le regarder. Il s'est accroupie devant nous et caresse les cheveux humides de Liana qui respire rapidement contre moi.
Bientôt, on entend dans bruits de monteurs et des pas précipité dans les couloirs puis, c'est l'anarchie. Des cris et des détonations déchirent l'air et résonne dans toute la grotte.

- Il faut qu'on bouge! Hurle Mat en me tirant par la main.
- Quoi ?! Non !

Accroché à mon poignet blessé, Liana tente d'enfiler une robe et de courir en même temps.

- Carla ! Cris-t-il en me faisant face. Il faut bouger !

Je sens la panique dans sa voix et sa main me serrer plus fort que nécessaire. Bien sûr qu'il voudrait d'abord retrouver son frère, comme moi je voudrais retrouver Margaux et les garçons. Mais nous n'en avons pas le temps. Bien sûr.

- D-D'accord. "

Rapidement, Liana grimpe sur le dos de Mat et nous nous précipitons dans les couloirs devenus étrangement dangereux.

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant