Chapitre 25

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" On est venue te sauver, quoi d'autre ? "

C'est impossible. C'est tout simplement impossible. Cet homme ne peut pas être mon père, en dépit de nos ressemblance, de sa voix et de son visage, ça ne peut pas être celui qui m'a élevée, qui m'a offert mes premiers cadeaux de Noël et qui m'a toujours promit de démolir n'importe lequel des garçons qui oseraient me faire souffrir plus tard.
Chacun de mes membres tremblent sous le poids de la colère et du trouble qui m'envahissent petit à petit. Non...

"- Changez la, ordonne-t-il à redressant la tête. Je veux qu'elle soit prête d'ici une heure.

Cette fois, j'ai la sensation que ma vie tout entière vient de s'écrouler. Est-ce-que tout n'était que mensonge ? Depuis de le début ? Ignorant la terreur dont je suis victime, un garçon plus vieux que moi aux cheveux blonds et aux yeux gris m'attrape ferment par le bras et soulève de la civière sur la-quelle j'étais assise. Mes jambes bougent sans que je ne leur en donne l'ordre. Elles bougent, c'est tout. Nous traversons plusieurs long couloirs tous du même blancs brillant avant que mon geôlier ne me pousse dans une pièce plus grande que toutes les autres.

- Laves toi, me lance-t-il en me regardant de la tête aux pieds. Tu ne peux pas t'échapper, il n'y a pas de fenêtre et même si tu y arrivais, tu mourrais dans quelques heures grâce au poison que nous t'avons injecté depuis que tu es ici. Si on ne t'envois pas ponctuellement des doses du sérum adapté, tu vas t'auto-détruire.

Je hoche lentement la tête sans réfléchir. Ma tête est vide. Le blond hausse un sourcil surpris avant de reprendre.

- Tu n'as pas l'air effrayée après avoir appris qu'un poison mortel circulait dans tes veines. Tu crois pouvoirs t'en sortir, c'est ça ?
- Non, répondis-je d'une voix rauque. Je me fiche de mourir.
- On ne peut pas ne rien ressentir face à la mort, c'est scientifiquement impossible. "

Je hausse machinalement les épaule en attendant qu'il sorte et referme la porte derrière lui. Enfin, je me tourne vers la pièce dans laquelle je me trouve. Il s'agit d'une grande salle de bain toujours aussi blanche. Sur le mur du fond, un miroir me renvois mon reflet. Je suis sale, et fatiguée. Des cernes ronges le contour de mes yeux tandis mes cheveux pointent vers le plafond, à la recherche d'une bon coup de peigne. Mon épaule est bleu et les bandages de mes mains sont tâchés de sang. Sans prendre plus le temps de me détailler, j'enlève le peu de vêtement qu'il me reste en grimaçant et m'enferme dans la douche aux parois vitrés. L'eau chaude glisse sur ma peau blême et mon épaule mais je ne la sens pas. Je n'ai pas l'impression de sentir mes muscles se détendre. Alors que je contemple les coulées d'eau rouges qui s'écoulent de mes mains, de la musique se met à retentir dans la pièce. Une musique joué au piano que j'aurais trouvé relaxante si je n'avais pas été ce robot qui exécute des gestes par habitude. Lorsque je sors, je sens un courant d'air froid caresser ma peau mais à nouveau, je m'en fiche.
Première musique, deuxième musique.
Je m'allonge sur le carrelage, la nue de mon dos se couvre de frissons au contact du sol glacé.
Troisième musique.
Une larme roule sur ma joue et vient s'écraser sur le carrelage froid, tout prêt de mon visage.
Quatrième musique.
C'est maintenant une cascade de larme qui dévale mes joues.
Cinquième musique.
Je suis secouée de frissons, quelqu'un frappe à la porte. Passa une main tremblante sur ma joue, j'essuie des perle salées et m'enroule dans une serviette. J'ouvre lentement, en prenant soin de me tenir à la poignée pour ne pas m'écrouler. Mes jambes tremblent sous l'effort et ma visions s'assombrit à nouveau. Je ne sais pas si c'est l'effet du poison ou juste de la mort qui me tend les bras. C'est le blond qui me jette un regard remplit de compassion. Peut-être n'est-il pas si méchant que ça. Doucement, il passe un peignoir autour de mes épaule et regarde ailleurs pendant que je l'attache. Puis, sans un mot, il me guide dans les couloirs qui pourraient former un labyrinthe à eux seul. Cependant, au lieu de tourner à gauche comme à notre venue, il prend la première à droite et accélère le pas. Brusquement, nous changeons de trajectoire et bifurquons dans un placard à balais. Là, il me jette précipitamment des vêtements qui ne sont pas les miens. Un short en jeans, et un débardeur noir.

"- Qu'est-ce-que...
- Tais toi et enfile ça, chuchote-t-il.

J'obéis avec une lenteur d'escargot pendant qu'il se retourne vers la porte, aux aguets. Une fois habillée, il attrape à nouveau mon bras et accélère encore la cadence. Je suis rapidement essoufflée et, au moment j'aperçois une porte de sortie de secours, des papillons noirs viennent danser devant mes yeux entre-ouverts. Heureusement, avant même que je n'ais le temps de m'effondrer pour de bon, des bras puissants m'attrapent et mes pieds quittent le sol.

- Mat, murmuré-je, qu'est-ce-que... Tu fais là ?

Autour de moi, Margaux, Adrian et Liana sont tous regroupés. Je sens que l'on se déplace au rythme régulier des pas de Mat. Quand nous franchissons la porte, il baisse enfin les yeux vers moi et sourit comme je ne l'avais plus vue sourire depuis l'attaque de la grotte. Alors, je sens mon coeur fatigué battre plus fort l'espace d'un court instant.

- On est venu te sauver, s'exclame-t-il, quoi d'autre ? "

Je sens la pluie et le vent me fouetter le visage et, juste avant que je ne sombre, j'entends Margaux crier quelque chose et Mat accélère le pas. Puis, plus rien.

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant