" Ne fais pas comme si j'étais mort ! "
Ce ne fut que lorsque Mat jugea que j'étais calmé qu'il fini par me lâcher. Pourtant, l'air ambiant me parût presque glacé une fois en dehors de ses bras. Nous restons face à face un long moment, lui accroupie sur le sol et moi assise sur son lit. Je n'ais plus envie de sortir de la chambre. Je n'ais plus envie de rejoindre le monde réel parce que ce monde là est devenu totalement fou. Ce mode là est une torture pour moi. Pourtant, j'y suis forcé.
"- Est-ce-que tu crois que je peux aller voir Sam maintenant ?
Ma voix est brisée. A ce son, le souvenir d'un hiver glacial s'impose à moi. Je me souviens de la grippe qui m'avait maintenue au lit alors que les autres enfants jouaient à faire des boules de neiges et la voix de ma mère raisonne dans ma tête. " On fera un bonhomme de neige bien plus grand que les leurs, tu verras. "
Non. Nous n'en referons plus jamais désormais...- Carla ?
- Oh... Oui ?Mat me regarde un instant perplexe avant de se relever et me tendre la main.
- Je pense qu'on doit pouvoir aller le voir maintenant.
J'attrape sa main et il me tire hors de la pièce. Au moment où nous rejoignons le couloir et que la porte de la chambre se referme derrière nous, je sais que le Mat qui m'a écouter pleurer vient de laisser la place au Mat froid et distant.
- On y va ?
- O-Oui... "Le trajet jusqu'à l'infirmerie me semble interminable. J'ai conscience de ne pas m'être changé et de toujours porter le t-shirt trop long de Mat mais je me fiche des regards qui s'accrochent à nous au moment de notre passage dans la salle commune. Tout ce qui m'importe pour le moment, c'est de voir Sam. Et enfin, nous arrivons devant deux grande portes que Mat pousse avant d'entrer.
Face à moi, assis dans un fauteuil roulant, Sam rit avec Margaux. Pourtant, à la vue de ses jambes inertes posées sur les cales pieds, j'ai un mouvement de recul. Je m'imagine à sa place. Je m'imagine assise dans ce même fauteuil et, durant un instant, je me demande s'il me déteste. S'il regrette de m'avoir sauver. Si...
Un coup de coude dans les côtes m'empêche de poursuivre ma dégringolade psychologique. C'est Adrian qui m'a frappé discrètement. Je me retrouve au milieu des deux garçons qui ne s'adresse pas un seul regard. Lorsqu'Adrian baisse les yeux sur ma tenue et affiche un air dégoûté, je vois les lèvres de Mat frémir à cause du sourire qu'il tente de retenir. Fatiguée de leur jeu, je m'approche."- Salut Carla, me lace Margaux. Je suis désolée de t'avoir laissé tout à l'heure... Mais je savais bien que tu allais être entre de bonnes mains. Pas vrai Mat ?
Celui-ci ne répond pas alors je souris. Difficilement.
- Effectivement...
- Carla !Sam s'approche de nous en poussant les roues de son fauteuil. Je vois les muscles de ses bras se contracter à chaque fois qu'il répète le geste.
- Comme je ne t'ais pas vue en me réveillant j'ai crus que tu y été passé ! J'ai vraiment eut la peur de ma vie quand cette gamine a pointé son arme sur toi... Je suis désolé de t'avoir inquiéter... Carla ?
Serrant les poings, je baisse la tête.
C'est lui qui s'inquiétait ?! C'est lui qui a eut peur ?! C'est lui qui s'excuse ?! Non mais je crois rêver ! Pourquoi... Pourquoi...- Pourquoi...
Le mot n'est qu'un son étouffé lorsqu'il franchit mes lèvres. Je ne regarde personne, je me contente de fixer le sol. La colère qui bouillonne en moi est telle que des larmes de rages ne tardent pas à envahir mon champs de vision.
- Pourquoi est-ce toi qui t'excuse ?!
J'a hurlé. Et je n'ais pas pus m'en empêcher parce que j'ai l'impression que si je retiens encore cette boule qui me brûle la gorge, j'exploserais comme une grenade.
- Carla !
- Margaux, intervient Mat. Tais-toi.
- Pourquoi est-ce à toi d'être cloué dans ce fauteuil ?! Pourquoi est-ce-que tu t'es jeté devant moi ?! Pourquoi est-ce que toutes les personnes que j'aime finissent par souffrir ! J'ai l'impression d'être une... Une grenade ! Et quand je vais exploser, tout le monde va en subir les conséquences ! Si j'étais morte... Si tu m'avais laissé mourir dans l'herbe, tu ne serrais pas cet état ! Tu pourrais marcher, sauter, courir... Tu serais revenue ici en marchant, sur tes deux jambes ! Alors pourquoi est-ce-que tu agis comme si tu ne me détestais pas ?! Après tout, tout est de ma faute ! Parce que je... Parce que...
- Parce que quoi ?La voix de Sam est plate. Comme s'il ne ressentait absolument rien.
- Parce que tout est de ma faute ! Si je n'avais pas insisté pour aller là bas, si je n'avais été aussi faible, si j'avais réagi tu serais en bonne santé ! Tu serais sain et sauf !
- Ne fais pas comme si j'étais mort ! Je vais bien ! Et je vais bien parce que vous m'avez sauvez la vie ! Je n'ais pas pris une balle pour t'entendre te plaindre d'être en vie Carla ! Je ne t'ais pas protéger pour que tu me sois redevable ! Je l'ais fais parce que tout ce que disent les autres c'est totalement vrai ! Tu as beau être faibles, tu as beau être fragile, avoir peur et paniquer, tu es notre amie ! Je ne crois pas me souvenir qu'il est écrit qu'on doit laisser mourir nos amie sous prétexte qu'on veut garder nos jambes en état ! Carla... Relève la tête et regarde moi.J'obéis. J'ai conscience de mes lèvres et de mes poings tremblants, des larmes qui brouille ma vue et de mes joues rouges. Mais lorsque son regard accroche le mien, je peux y lire toute la sérénité qu'il ressent. Je comprends le calme avec lequel il gère la situation et, petit à petit, ma colère diminue pour ne laisser de place qu'à un immense puie de douceur.
- Je ne te déteste pas, continue-t-il en souriant. Alors, ne te déteste pas à notre place s'il te plait.
Autour de moi, tout le monde sourit. Sauf Mat qui, comme à son habitude, sourit de l'intérieur. Adrian s'approche avant de passer un bras autour de mes épaules sous le regard peu amen de Mat. Margaux s'installe sur les genoux de Sam en souriant.
- Le point positif, c'est que maintenant tu pourras me servir de taxi !
- Bien sûr ! Où allons nous madame ?
- A la cafétéria ! Je meurs de faim !Alors que nous suivons le joyeux groupe en dehors de cette salle qui sent le désinfectant et les médicaments, Melvin attrape mon épaule et me tire violemment en arrière.
Alors que le reste de mes amis se fige, Mat se retourne presque immédiatement. Cette fois, ce n'est plus une expression neutre qui est ancré sur son visage mais une inquiétude qu'il ne cherche pas à cacher.- Melvin...
- Ce qu'ils ont fait est grave Mat.Sa voix rauque me donne des frissons et alors que je lance un regard interrogateur vers Mat, celui-ci attrape ma main et me tire vers lui. Néanmoins, Melvin ne semble pas vouloir me laisser partir et resserre sa prise sur mon épaule. Il sert maintenant si fort qu'il me fait mal.
- Attends... Tu crois pas qu'ils ont assez payer ?
- Mat, si on laisse passer ça ça deviendra l'anarchie ici et tu le sais tout autant que moi.
- Peut-être mais je dis juste que...
- Non. Elle va venir avec moi et nous allons avoir une petite discussion. Je te promet de ne pas la toucher. D'accord ?Malgré l'hésitation que je lis toujours sur visage, Mat finit par me lâcher alors que Melvin m'entraîne vers une salle que je ne connais pas.
- J'attends ici, soupire Mat. N'ais pas peur...
Alors que Melvin referme une lourde porte derrière moi, je me retourne une dernière fois pour entendre la fin de la phrase de Mat.
- Sois courageuse. "
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Une dernière fois.
Roman d'amourQue feriez-vous si votre monde venez à disparaître tout entier ? ***Cette histoire n'est pas la mienne, je ne fais que la partager..