Chapitre 15

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  " C'est ma faute. "

Au dîner, l'ambiance est tendue. Margaux et Sam fixe sagement leur assiette pendant qu'Adrian me lance de petits regards en coin.
Je ne lui ais pas adressé la parole depuis l'épisode de la salle d'entraînement et je dois avouer que sa voix me manque. Aussi, alors que je plante ma fourchette dans un morceau de viande, une idée me vient à l'esprit.

''- Pourquoi on n'irait pas à la rivière ? Demandais-je en posant doucement mes couverts.

Margaux relève la tête et me lance un regard curieux alors que Sam me sourit. Je ne le lui ais jamais demandé mais je me pose la question : quel âge a dt-il ?

- Je ne pense qu'on en ait le droit, m'explique-t-il.
- Et alors ?

Margaux sautille déjà sur sa chaise bien qu'elle n'ait pas prononcé un mot.

- Eh bien ça pourrait être dangereux...
- Nous n'avons qu'à emporté les armes !
- Je ne sais pas...
- S'il te plait Sam ! "

Voilà que je lui sors le coup des yeux de chien battue. Même mon père n'a jamais put résister à ça et je risquerais de mal le prendre si lui fait exception à la règle. Mais mon coup marche et Sam finit par céder à condition que nous emmenions les armes qu'on nous a confié le matin même. Discrètement, nous " empruntons " une voiture trouvé dans l'entrée de la grotte et fonçons jusqu'à la rivière.
Le ciel est encore clair bien que parsemé de couleur rose et orange. Derrière d'épais nuages noirs, le soleil se couche et je sais que la lune fera bientôt son apparition. Sam est le premier à sauter, suivit par Adrian qui ne m'a toujours pas adressé la parole. Margaux et moi profitons des derniers rayons de soleil pour réchauffé nos peau bien trop pâle pour cette saison. A côté de nous, un buissons bourgeonnant de rose blanche embaume l'air. Durant un temps, je contemple les pétales brillante et ne me rend pas immédiatement compte que Margaux me parle depuis déjà un moment.

"- Carla ?
- Oh, pardon ! J'étais perdue dans mes pensées... Qu'est-ce-que tu disais ?
- A quoi est-ce-que vous jouez avec Mat ?

Sa question me prend de court. Que répondre à ça alors que je me pose moi-même la question ? A quoi jouons-nous ?

- Je... Je ne sais pas du tout, soupiré-je en décidant de jouer la carte de la franchise. Il est plutôt changeant... Et je ne comprends rien à son manège ! C'est vrai... Nous passons notre temps à nous disputer...

Margaux me regarde en souriant jusqu'à ce qu'un mouvement attire mon attention. Derrière le buisson de rose blanche, une silhouette surgit et Margaux plaque une main sur ma bouche et me poussant plus loin.
Mon coeur bat trop vite, je le sens qui pulse dans ma poitrine. Accroupit dans l'herbe, Margaux fait signe à Sam qui s'approche en silence, bientôt imité par Adrian qui ne semble pas comprendre la situation. A son inverse, Sam ne tarde pas à repérer l'homme qui se trouve toujours derrière le rosier.
Plutôt grand, il doit avoir une trentaine d'année et, comme tous ces gens que j'ai croisé dans les rues, il a ce regard éteint qui me me terrifie. Je sens mon souffle me manquer lorsqu'il tourne la tête vers nous d'un geste brusque. Des yeux d'un bleu pâles nous scrutent maintenant et je le voix ouvrir la bouche pour appeler quelqu'un mais Margaux ne lui en laisse pas le temps et lui saute dessus. Lorsqu'elle tombe avec lui sur le bord du rochet, j'entends le bruit sourd du corps de mon amie contre la roche marine. Puis, les garçons se mêlent à la bataille et ce ne sont plus les corps de mes amis que je vois mais des jambes et des bras qui volent en tous sens. Puis, quelque chose me fait tourner la tête et je remarque une seconde personne. Une fille d'à peine treize ou quatorze ans me scrute. Un visage d'ange aussi froid qu'une plaque de glace.
De long cheveux blond tombent dans son dos comme une cascade d'autant d'étoiles. Ses yeux verts sont aussi pâles que ceux de l'homme qui est maintenant presque inconscient sur le rocher. Cependant, contrairement à lui, elle n'est pas aussi innocente que lui et pointe vers le canon d'un revolver brillant. L'arme reflète les derniers rayons du soleil et je n'ais que le temps de fermer les yeux. Lorsque je les ouvre, ce n'est pas moi qui suis allongée sur le sol mais Sam. Allongé à plat ventre dans l'herbe, il ne respire que difficilement et je mets un moment à en comprendre la cause. La balle s'est logée dans son dos, juste au dessus des reins.

- Non !

Ce n'est pas un cris mais Adrian finit par se retourner et, voyant l'état dans lequel se trouve son frère, il s'approche en courant. Entre-temps, Margaux a assommé la fillette avec une pierre de la taille d'un ballon de foot.

- Non, continué-je en posant une main sur le dos de Sam, à l'endroit où une marre de sang se forme.

A côté de moi, les roses ne sont plus blanche mais rouges, recouverte par le sang de Sam. Devant se spectacle, une partie de mon cerveau se dit que je pourrait me mettre à haïr cette couleur autant que je haïs désormais ce monde.

- On a pas le temps, lâche Margaux à bout de souffle. Portez le il faut bouger ! "

Alors que je lui lance un regard horrifié pendant qu'Adrian soulève son frère inconscient, je vois des larmes couler sur ses joues. Alors, je comprends que malgré son ton froid et calme, elle est tout aussi terrifié que moi. J'ordonne à mes jambes de bouger et ne tarde pas à me relever.
C'est ma faute.

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant