Chapitre 28

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" Et si tu me racontais ta vie avant aujourd'hui ? "

Alors que le silence s'installe entre nous, je sens le poids de tous les regards posés sur moi. Me mordant la lèvre inférieur, je tourne un regard timide vers Mat qui contemple ses mains.

"- Quoi ? Soupiré-je.
- Ecoute, commence-t-il. Tu viens à peine de te remettre de tout ça et... Enfin... On pensait y aller sans toi.
- Pardon ?

Je cherche désespérément les yeux de Margaux avant de comprendre qu'elle est du même avis que Mat. Peut-être était-elle celle qui lui a soufflé cette idée idiote. Quant à Adrian, il semble soudain fasciné par le planché abîmé qu'il à sous les pieds.

- C'est une blague, n'est-ce-pas ?
- Essaye de comprendre, murmure Margaux. Et au moins, tu pourras t'occuper de Liana.

Cette dernière se tortille nerveusement sur mes genoux. Je suis consciente du fait qu'elle rêverait de nous accompagner mais je refuse obstinément. Mais de là à rester sur place avec elle, je refuse. Je ne suis pas une enfant moi.

- Vous vous fichez de moi ?
- Arrête un peu de te comporter en gamine, marmonne Dan en levant les yeux au ciel.
- Toi, tu la ferme !

Toute la sympathie que j'avais éprouvé pour lui s'est brusquement volatilisée. Peut-être parce qu'il n'avait jamais employé ce ton condescendant avec moi jusqu'à présent.

- Tu es d'accord avec ça toi ? Lancé-je à Mat.

Je sais bien que non. Je le sais comme si je m'étais moi-même posé la question. Il n'est pas d'accord, il ne peut pas l'être.

- Oui.

Le mot raisonne encore un instant, comme suspendue dans l'air. Alors que la colère s'empare de moi, il me regarde droit dans les yeux, soutenant le regard assassin que je lui lance. Et nos amis, spectateurs de ma crise de nerfs gardent tous le silence, trop gênés pour parler.

- Très bien, lâché-je en me levant brusquement. Je ne vous accompagnerais pas, mais sachez qu'il est hors de question que je reste ici à ne rien faire. "

Et avant d'exploser d'avantage devant eux, je me remonte les escaliers en serrant la rampe si fort que mes jointures en deviennent blanche.
Je ne l'aurais jamais reconnue devant l'un d'eux, ma mon épaule me lance atrocement à ce moment là.

Plus tard dans l'après midi, alors que je suis assise sur le rebord de ma fenêtre, quelqu'un entre dans ma chambre sans même prendre la peine de frapper. Avant de me retourner, je sais déjà qu'il s'agit de Mat.
En silence, il s'installe à côté de moi et je remarque qu'il ne garde plus cet espace désagréable entre nous. A présent, il se trouve si prêt que je pourrais le toucher en prétextant l'accident. Cependant, je n'en ais aucune envie.

"- Qu'est-ce-que tu veux ? Marmonné-je. Me dire que je suis encore une gamine et que je dois faire attention ? Ou alors que je ne suis rien d'autre qu'un boulet peut-être ?
- Oh, excuse moi, ricane-t-il. Je venais chercher la Carla qui ne se comporte pas comme une gamine capricieuse. J'ai dus me tromper !

Il esquisse le geste de se relever puis, voyant que je ne réagis pas, soupire avant de s'asseoir à nouveau.

- Est-ce-que tu compte t'entêter comme ça longtemps ?
- Je vous ais dis que je ne vous accompagnerais pas, qu'est-ce-qu'il vous faut de plus ?
- Je sais très bien que tu iras par toi même, le fait de dire que tu ne nous accompagneras pas est un stratagème assez malin pour contourner le problème, je ne suis pas idiot.

Malgré moi, je dus retenir un sourire. Bien vue.
Le fait est que si j'y été aller de mon côté, je ne les aurais pas accompagné. Cependant, maintenant qu'il a vue clair dans mon jeu, je n'ai plus d'autre choix que de trouver un nouveau plan.

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant