Chapitre 4

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" Il est temps de commencer à se relever. "

Cette nuit là, c'est dans le dortoir réservé aux femmes que je m'endormis et non à l'infirmerie.
Le lendemain matin, c'est Margaux qui me réveille en secouant doucement mon bras.

"- Réveille toi, murmure-t-elle. On va bientôt commencer.
- Commencer quoi ?

Petit à petit, les restes d'un sommeil lourd s'efface et je distingue mieux ses cheveux courts en batailles et sa tenue sombre. Elle arbore toujours son petit sourire qui me semble si dérangeant dans cet endroit où nous avons tous perdue ce que nous avions. Un jour, il faudrait que je lui demande comment elle peut sourire d'une telle façon alors qu'elle non plus n'a plus rien. Mais pour l'instant, je suis curieuse de savoir ce qui ce passe pour que les femmes qui se trouvaient dans le dortoir la veille aient disparût.

- L'entraînement, sourit-elle.
- De quoi est-ce-que tu...

Je n'ais même pas le temps de finir ma phrase. Margaux m'entraîne avec elle jusque dans une salle que je ne connaissais pas. Accroché dans le mur du fond se trouve un grand miroir qui me renvois mon reflet. Sur le côté droit de ma mâchoire repose maintenant une marque qui tire bizarrement vers le violacé, contrastant avec ma peau de porcelaine. Je grimace en repensant au coup que m'a porter mon professeur avant que je ne me réveille et ne sorte de la salle de cours.

- Est-ce-que tu vas me dire ce que tu fais à la fin ? Grommelé-je, soudain d'une humeur de chien.
- Enfile ça et ne discute pas !

Sans prendre la peine de vérifier la taille, je m'empresse de m'habiller des vêtements qu'elle vient de me jeter et sursaute en regardant mon reflet dans le miroir. Le pantalon noir qu'elle m'a donné est tellement moulant que j'ai l'impression qu'il s'agit en vérité d'une seconde peau. Et le débardeur bleu foncé est la seule touche de couleur qu'elle a prit la peine d'ajouter à ma tenue. Sans rien dire, elle passe derrière moi et attache mes cheveux à l'aide d'un élastique qu'elle détache de son poignet. Puis, elle sourit en appliquant une touche de rouge à lèvre sur mes lèvres et, tout en effectuant ce geste, elle plisse ses propres lèvres dans une grimace de concentration qui me fait rire.

- Parfaite, m'assure-t-elle.
- Qu'est-ce-qu'on fait maintenant ?
- Suis moi. "

Elle me conduit dans une grande salle se situant dans le fond. Après avoir tourné deux fois à droite en partant de la salle commune, j'essaye de retenir le chemin à suivre et oublie tout à coup comment marcher quand je me rends compte du monde qui se trouve dans cet endroit. Devant moi, une vingtaine de personnes sont attroupé autour de grands tapis en mousse semblables à ceux que nous utilisions en cours de sport. La salle est aussi équipé de sac de frappe et de matériel de musculation qui me fond plus penser à des instruments de torture.

"- Bien, lance une voix derrière moi. Ceux qui sont en retard nous rejoindront plus tard.

Lorsque je me retourne, un homme d'une trentaine d'année se trouve derrière moi et me domine d'au moins deux têtes. Son visage est marqué d'une longue cicatrice qui lui ferme l'oeil droit et lui donne une allure effrayante.

- Je m'appel Melvin et je serais votre entraîneur avec Mat.

Derrière lui, appuyé au mur de roche se trouve ce dernier. Les bras croisé sur son torse, il est à nouveau vêtu sombrement et se contente de nous adresser un mouvement de tête.
Il ne me regarde pas une seule fois.

- Je suppose que vous avez tous conscience de ce qui se passe dehors, continue Melvin. Et c'est pour ça que vous devez vous entraîner. Parce qu'on ne compte pas rester cacher ici pour tout jour. Bien que vous soyez libre de nous suivre ou non, nous tenons tout de même à ce que vous sachiez vous défendre en cas d'attaque de l'ennemie. Des questions ?

Seul le silence lui répond. Autour de moi, constate deux types de personnes. Celles qui hochent la tête, un large sourire sur les lèvres dans un rictus menaçant et les autres qui chuchotent entre eux, gémissent et ont même les larmes aux yeux. Margaux fait partie de la première catégorie et, quant à moi, je me retrouve encore au milieu des deux. Quelque chose me dit que je ne trouverais jamais ma place, même pas ici.

- Bien, sourit-il, alors je vous propose de commencer. Vous allez vous séparer en deux groupes, d'un côté ceux qui veulent apprendre plusieurs technique de combats, de l'autre ceux qui veulent se renforcer au niveau musculaire. "

A ma grande surprise, Margaux se dirige vers les instruments de torture que j'ai vus plus tôt alors que je pars à l'opposé. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la désagréable sensation d'avoir été totalement vulnérable devant mes camarades classes et je sens le goût amère de la défaite me remplir la bouche.
Avec moi ce retrouve tout ceux qui affichaient un sourire sadiques quelques instants plus tôt. Cependant, devant le regard assassin de Mat, tous ne tardent pas à baisser doucement la tête.

" - Devant un sac de frappe, se contente-t-il de marmonner.

Où est passé le Mat qui m'a réconforté ? Peut-être l'ais-je rêvé tout compte fais.

- Je ne vais pas être tendre avec vous sous prétexte que vous avez sûrement tout perdue, lâche-t-il comme s'il venait de lire dans mes pensées. Si vous voulez abandonner, c'est le moment. "

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Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant