Chapitre 19

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  " J'ai quelqu'un à protéger. "

Je n'ais pas eus la force de rejoindre Margaux et les autres à la cafétéria. Alors, depuis environs une demi-heure, je ne fais que contempler le plafond. Est-ce-que cette journée s'est vraiment déroulée ? Sam vient-il de perdre ses jambes ? Ais-je vraiment pris Mat dans mes bras avant de le regarder partir sans se retourner ?
Pour la cinquième fois, je soupire. Autour de moi, j'entends le souffle régulier des filles qui sont venues se coucher avant que je n'arrive. Toutes dorment d'un sommeil profond sans se douter que la personne qui les commande est un dangereux malade à tendance violentes.
Ne voyant pas Margaux arriver, je décide de prendre l'air et me dirige vers la salle d'où je peux voir la lune. Avant d'entrer, je m'assure que Mat n'y soit pas et me rends compte avec soulagement que nos deux sac de couchages sont toujours en place, seuls au milieu des rayons lumineux de la lune. Mes pas raisonnent dans les salle, brisant le silence reposant qui régnait avant mon arrivée. Nouveau soupire.
En m'allongeant, j'ai l'impression que la lune se moque de moi. Je n'ais pas pris le temps de me changer et l'odeur de Mat flotte toujours autour de moi. Qu'est-ce-qui m'a prit de désobéir ainsi à toutes les règles que je m'étais imposé ? Pourquoi ais-je agis de la sorte ? J'ai l'impression de sentir à nouveau le corps tendue de Mat contre le mien.

"- Tu es là..

Je sursaute sans me retourner. Je ne veux pas croiser son regard. Je ne veux pas voir la pitié qui, j'en suis certaine, s'est installée dans ses yeux. Alors je fais semblant de dormir en priant pour qu'il croit à cette ruse enfantine et qu'il parte dormir dans sa chambre. Pourtant, je devrais savoir que Mat ne se laisse pas avoir à se jeu là et je ne suis pas surprise lorsque le bruit de ses pas se répercute contre les parois de roches. Quelques minutes après que le silence se soit à nouveau installé, je sens sa main courir sur les marques rouges qui vrillent mon cou, souvenir douloureux de mon entre-vu avec son frère.

- Pourquoi fais-tu ça si tu sais que ça va t'énerver ? Murmuré-je sans me retourner.
- Je ne sais pas, soupire-t-il avant de se coucher prêt de moi.

Je prends le risque de jeter un coup d'oeil. Les mains derrière la tête, le regard perdue dans le ciel remplit d'étoiles, il semble fatigué. Comme après une longue réunion. Pas d'une fatigue physique après avoir courut cinq kilomètre sous la pluie mais une fatigue psychologique.

- Mon frère n'est pas quelqu'un de méchant, commence-t-il. Je n'ais pas la moindre idée de la raison qui l'a poussé à agir comme il l'a fait... Et je suis désolé pour ça. C'est vrai que ça m'a mit en rogne mais... Pourquoi m'as-tu empêcher d'aller lui démolir la figure ?
- Parce que tu as la chance d'avoir quelqu'un ici, soufflé-je sans le quitter des yeux.

Alors, nos regards s'accrochent et durant une toute petite minute, j'ai l'impression d'être une fille normale, dans un monde normal. J'ai la sensation de flirter avec un garçon rencontré par hasard qui me plait et à qui je plais également. Cependant, ce n'est pas le cas. Je ne suis pas normale, ce monde est fou et je ne plais pas à Mat.

- C'est drôle, soupire-t-il, quand je lui ais demandé pourquoi il t'avais traité comme ça, c'est ce qu'il m'a répondue.
- Il t'a répondue quoi ?
- J'ai quelqu'un a protéger.

Je soupire à nouveau. Ais-je quelqu'un à protéger, moi ? En ais-je seulement la capacité ? Je suis exagérément faible pour avoir la prétention de vouloir protéger quelqu'un.

- Et toi ?

Pourquoi ?! Pourquoi les mots sortent-ils de ma bouche avant que je n'ais le temps de réfléchir à leur conséquence ?! Idiote !

- Pardon ?
- As-tu... Enfin... Est-ce-que tu as quelqu'un à protéger ici ?
- Plus ou moins...

Encore une fois, une réponse évasive qui n'en est pas vraiment une.

- Et toi alors ?
- Moi ?
- Tu as quelque chose à protéger ?

J'ai envie de rire. Je suis bien trop pathétique pour pouvoir protéger quoi que ce soit. Dans mon état actuel, je ne pourrais même pas protéger un chaton !

- Ce n'est pas drôle.
- Je ne cherche pas à l'être.
- Non, je n'ais rien a protéger. Mon rôle est visiblement d'être protéger...
- C'est faux Carla, soupire-t-il en reportant son attention sur le ciel noir. Tu es bien plus forte que ce que tu crois et si tu te donner du temps, tu t'en rendrais compte toi aussi. Enfin... C'est ce que je pense.

Je ferme les yeux en souriant. Si je me donnais du temps ? J'en ais déjà tellement perdue... Alors que je sens le sommeil m'envelopper, Mat m'attire doucement contre lui avant de se mettre à caresser mon épaule nue. Si la seule source de lumière n'avait pas été les rayons de la lune, il aurait put voir à quel point mes joues ont virées au rouge. Cependant, ce n'est pas le cas et je remercie la faible lueur de cet astre.

- Mat...?
- Je suis désolé de m'être emporté tout à l'heure.
- Je...
- Je te promet de te lâcher avant que tu ne sois réveillée. Je me suis juste... Inquiété jusqu'à maintenant.

Je l'ais entendue sourire en disant la fin de sa phrase. Il était inquiet... Pour moi ? Timidement, je me blottis un plus contre lui et sa chaleur.

- Ne vous échappez plus jamais comme ça, l'entendis-je murmurer avant de sombrer totalement dans un sommeil bercé par son odeur sucré. "

Une dernière fois.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant