Chapitre 13

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Melia

Lundi 5 décembre 2011 ~ Clamart

Nan mais c'est une dinguerie, râle Elie, t'as jamais cours toi.

Et Moctar rigole puisque, encore une fois, il finit plus tôt que nous parce que sa prof de physique est absente.

On s'est installés à notre coin habituel, mais sans Justine car elle est allée retrouver ses potes en sortant du self.

Eh ouais mon gars, se vente Moctar, c'est ça la vie d'artiste.

Une nouvelle vague d'insulte à son égard de la part des gars s'abat sur lui tandis qu'il se tord de rire.

Ça va Melia ? Toute les têtes se tournent vers moi quand Ad' me pose cette question. T'as pas de ouf parlé aujourd'hui.

— Si si, ça va, je leur dis en hochant la tête. Enfin, fallait que je vous parle d'un truc, j'avoue en me rappelant des messages de menace.

Ouais, y'a quoi ?

— Euh, bah en gros y'a deux semaines j'ai reçu un message et... ma phrase se perd dans le silence quand je leur tend mon téléphone.

Je vois leurs yeux s'écarquiller lorsqu'ils lisent les deux messages.

Wesh, c'est qui ce fils de pute ? Jure Mathieu. Pourquoi tu nous l'as pas dis plus tôt ? Il relève les yeux vers moi. J'vais le buter à te menacer comme aç là.

Et voilà, c'est exactement la réaction que je voulais éviter.

Tu crois pas que c'est mieux de ne pas nous foutre encore plus dans la merde avec tes idées là ?

— Mais ma reuss, intervient Rayan, on va pas laisser passer ça, quand même. Faut réagir. On va le retrouver, t'inquiètes.

— Grave, Elie me regarde sérieusement, il va douiller sévère c'batard.

Je souffle.

Nan les gars, vous savez même pas qui c'est. Je récupère mon téléphone quand la sonnerie retentit. Ça se trouve c'est un psychopathe qui peut vous planter et tout. Je vous demande juste de faire attention.

C'est au tour de Moctar de soupirer d'exaspération.

Déso, Melia, mais nous on laisse pas passer des bails comme ça. T'inquiètes on va lui faire comprendre que te menacer c'était la pire idée.

— Mais vous comprenez rien, c'est dingue, je me lève. Je vous l'ai pas dis la première fois pour éviter que vous fassiez une connerie. J'ai peur pour vous, moi, j'attrape mon sac quand je sens mes yeux piquer. Vous êtes les premiers visés dans ces menaces, donc faites gaffe, c'est tout ce que je demande.

Et je m'en vais en cours de techno seule, les larmes aux yeux. Peut-être que ma réaction est exagérée mais les histoires de quartier comme ça, ça me fait vraiment peur. Les choses arrivent si vite. Dans mon ancien collège, y'avait souvent des mecs de quartier qui arrêtaient de venir, soit parce qu'un de leur proche était blessé ou décédé, soit parce que c'était eux qui l'étaient.

Alors peut-être que c'était un endroit plus craignos que Clamart, ça n'empêche pas que ça peut être dangereux. Je préfère savoir que les garçons ne font pas partis d'embrouilles de ce genre.

Je rentre dans la classe dans les derniers, puisque j'étais un peu en retard, et m'assois à ma place habituelle. Je sors mes affaires en silence et les deux gars insupportables de devant se retournent.

𝑮𝒓𝒂𝒏𝒅𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 ~ 𝑷𝑳𝑲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant