Chapitre 17

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Melia

Mercredi 14 décembre 2011 ~ Clamart

Ma tête posée sur la paume de ma main, je suis le cours d'espagnol d'une oreille distraite. J'ai pas trop bien dormi cette nuit, et je sais même pas pourquoi. Je me perdais trop loin dans mes pensées, et du coup je réfléchissais à trop de trucs en même temps.

On se met ensemble ? Mathieu me tapote le bras, me sortant de la rêverie.

Hein ? Je me demande si j'ai bien entendu.

Pour l'exposé, il désigne le tableau d'un mouvement de tête, on se met ensemble ?

— Ah, euh, oui, je bégaye et il hoche la tête et lève la main pour l'annoncer à la professeur.

J'ai sûrement viré au rouge écarlate, tant cette situation est gênante.

— C'est pour quand ? Je demande à mon voisin quand je me sens de moins en moins gênée.

— Juste après les vacances, je crois.

— Roh, je soupire, on est assommés de devoirs là.

— Grave, on pourra même pas profiter des vacances, là, il me dit avec ironie, puisqu'il ne fera pas le quart de ce qui est demandé.

Mathieu, je souffle, on le fait, cet exposé, je rigole pas, j'ai pas envie d'avoir une mauvaise note.

— Oui, ok, il bougonne.

Si tu veux on le fait cette aprem, comme ça c'est fait et ça nous encombrera pas pendant les vacances, je propose en écrivant le devoir dans mon agenda.

Vas-y on fait ça. Viens manger chez moi, ce midi, comme ça on travaille direct après.

Surprise, je relève la tête vers lui.

T'es sûr ?

— Oui, oui, t'inquiètes, mon père est pas là aujourd'hui. Et puis, ça fera plaisir à mamie. Je t'assure, il rajoute face au doute qui peint mon visage, elle est super contente à chaque fois qu'un des gars vient manger à la maison, alors toi, ça sera pareil.

— Ok, je préviens juste ma mère.

Il hoche la tête et je range mon agenda dans mon sac.

*****

Arrivés en bas du bâtiment de Polak, je stresse un peu. Je m'imagine déjà rentrer chez moi car la grand-mère de Mathieu ne m'apprécie pas et qu'elle veut pas que je mange chez elle. Il y a bien une vois dans ma tête qui me dit que tout va bien se passer, mais face à elle, il y a un torrent de doutes  qui me tiraillent l'esprit.

Arrête de stresser, me dit Mathieu quand on commence à monter les marches, je te dis que ça va bien se passer. Elle va t'adorer, c'est sûr.

Je hoche la tête, pas très convaincue. J'ai tendance à stresser pour tout et pour rien, alors c'est plutôt compliqué de me rassurer. C'est seulement une fois l'épreuve angoissante passée, que je me rends compte d'avoir paniquer pour rien.

Mais là, vraiment j'ai l'impression d'abuser, c'est pas comme si c'était la rencontre de ma vie ou encore que j'étais sa meuf. Mais c'est plus fort que moi, je panique, comme à chaque fois que je me retrouve devant un obstacle ou un moment important.

— Oui, désolée, je réponds enfin quand on arrive à son étage.

T'excuse pas, il me sourit doucement.

𝑮𝒓𝒂𝒏𝒅𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 ~ 𝑷𝑳𝑲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant