Chapitre 19

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Melia

Samedi 24 décembre 2011 ~ Montpellier

Et toi, tu le fêtes avec qui ?

— Ma mif du côté paternel, hein, comme d'hab tu connais, il me répond. On change pas une équipe qui gagne.

Ça fait maintenant une semaine que j'ai quitté Paris et franchement j'aimerais bien revoir les gars. Ils ont tous prit une place importante dans ma vie, et là, savoir qu'il me reste encore une semaine loin d'eux rend mon cœur lourd.

Alors j'ai appelé Mathieu et ça fait environ deux heures qu'on discute de tout et de rien, sachant que je vais devoir bientôt raccrocher puisque mes grands-parents vont arriver.

On fait le réveillon tous les quatre, comme presque chaque année. J'ai hâte qu'ils arrivent, comme ça on sera tous réunis. C'est moments simples pourtant remplis d'amour et de jovialité, sont mes préférés.

Bon, j'te laisse, Mathieu me sort de mes songes, mamie m'appelle pour que je l'aide à préparer le repas.

— Ok, pas de soucis. Bisous, cuisines bien.

— Tu parles, il souffle, j'vais carrément être son esclave là.

— Mais nan, je rigole.

— Tu la connais pas en train de cuisiner, il secoue la tête de droite à gauche, un vrai calvaire.

Je pouffe.

— Ça va être trop bon alors.

— Mouais, il fait la moue.

Passe-lui le bonjour de ma part, je lui souris.

Ouais, pareil pour ta mère, ses lèvres s'étirent.

Bisous, je dis avant de raccrocher, un grand sourire scotché à ma bouche.

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement, me faisant sursauter au passage, et ma mère apparaît de suite dans l'encadrement.

Ils sont là !

Je souris grandement à cette nouvelle. Je me précipite hors de ma chambre pour dévaler les escaliers. Ma mère me suit, presque autant excitée que moi. On fait la course jusqu'à leur voiture garée dans l'allée et on arrive à leur niveau en un temps record.

Je me jette dans les bras de mon grand-père, qui me serre fort contre lui. Il rigole et je m'écarte pour lui faire la bise et ensuite faire la même chose avec ma grand-mère.

*****

Les retrouvailles sont conviviales, comme chaque année. Les discussions fusent, chacun pressé de savoir comment va l'autre. Toute l'après-midi on a discuté, et là on aide tous tonton Seb à préparer le réveillon.

C'est un repas minime, puisqu'on a pas non plus les moyens de s'acheter du foie gras ou une belle bûche de chez le boulanger. Mais on fait avec ce qu'on a, et franchement je pense que ça nous va à tous.

On a tous une mentalité simple, parce qu'on a tous vécu comme ça. Mes grands-parents aussi, avaient des soucis d'argent. Même pires que nous.

Une fois mon grand-père m'a raconté qu'ils avaient tellement de dettes qu'ils avaient dû déménager à l'autre bout de la France parce que les gars étaient capables de s'en prendre à maman et Seb pour les faire rembourser. Ils sont partis de Lille pour aller à Bordeaux, et ils y vivent toujours d'ailleurs. Ils se sont trouvé une cité calme sans trop de problèmes, en tout cas c'est moins pire que Clamart.

Mais du coup, ça fait qu'on est tous éparpillés dans toute la France et qu'on se voit très peu. En plus, avec le prix de l'essence, c'est très compliqué d'organiser un trajet. Mais au pire c'est pas grave, les retrouvailles sont encore mieux, comme ça.

*****

La table mise, on s'installe tous pour se régaler. On a fait un trop bon repas, je suis trop contente. Moi j'ai fait la bûche, du coup je sais pas trop ce qu'on mange en plat, mais au vu de l'odeur, c'est succulent. La bûche sera pas glacée, pour le plus grand malheur de Papi, qui l'adore glacée, comme je fais chaque année. Mais là, on s'y est prit trop tard, on était trop absorbés par nos discussions, du coup elle a pas le temps d'aller faire un tour au congèle.

— Joyeux Noël à tous, dit mon oncle, à toute la tablée.

On lui répond en chœur et on attaque le plat. Franchement, c'est une dinguerie. Même si c'est pas les aliments les plus extraordinaires du monde, ni les plus rares, c'est trop bon.

Aller, lance mon tonton en emportant le plat dans la cuisine, à la bûche maintenant.

— On va voir si tu t'es foiré Melia, m'avertis mon Papi, fais gaffe à toi, il me menace avec son doigt.

Je pouffe.

Elle va être incroyable, tu vas voir.

Seb arrive avec le dessert et nous sert tous une part.

Et je me suis pas trompée. Elle est succulente.

Je te dois des excuses, dit mon papi en joignant ses deux mains pour m'implorer. Je croise les bras et lève le menton en fermant les yeux dans un geste théâtrale. Pardonne-moi, il me supplie.

Je ne bronche pas mais finit par exploser de rire quand il m'attaque avec des chatouilles.

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Coucouuuu

Le chapitre est court mais pas grave, la suite ça va tout rattraper 👀

Bises 💋

𝑮𝒓𝒂𝒏𝒅𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 ~ 𝑷𝑳𝑲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant