𝑮𝒓𝒂𝒏𝒅𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 ~ 𝑷𝑳𝑲

Chapitre 30

Melia

Samedi 10 mars 2012 ~ Clamart

Je vois Marcel, courir, le ballon au pied, dans ma direction, sans aucune défense pour m'aider, et sachant que je suis nulle au foot, le but peut être célébré d'avance. Mais ça, c'est sans compter le tir de merde de Les' et donc mon arrêt.

Toute mon équipe hurle et saute sur moi, sachant que c'était la dernière action du match.

— Mais frère t'as branlé quoi ? Râle Ad' auprès de son coéquipier.

— Mais j'sais pas gros, j'ai glissé, se plaint Marcel.

Et ça provoque le rire du polonais.

— Ferme ta gueule, elle est juste trop forte pour toi.

Mes lèvres s'étirent tandis que les autres garçons de mon équipe, sachant que je ne connaît pas la moitié, se mettent à faire des bruits de gorille pour célébrer. J'éclate de rire et l'équipe adverse ne sourit même pas un peu.

C'est seulement une fois l'euphorie redescendue qu'on rejoint les gars qui font la gueule.

— Oh, ça y'est, faites pas la gueule, dit Elie, ça arrive à tout le monde de perdre.

Ils répondent en grognant et on s'éloigne du city pour se diriger vers chez Rayan, puisque son appartement est libre.

Je remet ma veste, maintenant que le match est fini, j'ai moins chaud. Sauf que mon côté frileux n'étant pas satisfait, je me mets à trembler de froid.

Je sens quelqu'un derrière moi me mettre un bonnet sur la tête. Je la tourne alors pour voir mon héros et je vois que c'est Mathieu. Il me fait un clin d'oeil et rejoint Hugo et Adrien qui marchent un peu plus devant.

Je souris en remettant bien comme il faut le bonnet et Moctar vient marcher à mes côtés.

— Melia ? Je tourne la tête vers lui. Il se passe un truc avec Polak ?

— Quoi ? Mes joues chauffent. Pas du tout, pourquoi ?

— Bah j'sais pas, vous êtes vachement proches et tout, alors j'me posais la question. Mais maintenant, j'ai ma réponse, il rajoute avec un sourire en coin taquin.

— Bah, euh, comment ça ? Je bagaye.

— Bah tu l'aimes bien nan ? Je rougis encore plus.

— Oui, fin en tant qu'ami quoi.

— Oui oui, pas à moi Melia.

— Bon vous vous bougez ou quoi ? Hurle Rayan depuis la porte d'entrée du hall. On accélère alors un peu, pour rejoindre le groupe à l'intérieur de l'immeuble. Toujours les mêmes qu'on attend, souffle-t-il.

— Racontes pas d'la D toi, Moctar le pousse, j'suis h24 à l'heure.

Je me contente de sourire, heureuse que le sujet précédent soit passé à la trappe. On commence donc à monter les escaliers, les garçons toujours en se chamaillant, au moins jusqu'à ce qu'on arrive devant la porte d'entrée de l'appartement de Rayan.

On entre tous, et Rayan nous propose un chocolat chaud. Tout le monde accepte avec joie et je laisse les autres s'installer pour aller dans la cuisine aider l'hôte.

— Tu veux de l'aide ? Je propose.

— Euh ouais j'veux bien, il sourit. Tu gères, merci beaucoup.