Chapitre 18

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Melia

Samedi 17 décembre 2011 ~ Clamart

Je regarde maman fermer le coffre et se placer à côté de moi dans la voiture, côté conducteur.

T'as rien oublié ? S'assure-t-elle et je secoue la tête, un grand sourire aux lèvres. Alors c'est parti, elle appuie sur play pour lancer la musique et sort de la place de parking pour s'engager sur la route.

On est samedi 17 décembre, et c'est enfin les vacances. On part à Montpellier, chez mon tonton pour fêter le réveillon avec mes grands parents. J'ai trop hâte, ça fait tellement longtemps que je les ai pas vus tous les trois.

Mon tonton Seb, c'est le frère de ma mère. Il s'appelle Sébastien, en vrai, mais personne ne l'appelle comme ça. Mais il a pas d'enfants, ce qui fait que je suis la seule enfants dans notre mini famille. Parce que oui, on est que quatre. Enfin, il y a bien des cousins cousines éloignés mais on les voit jamais, je suis même pas sûre de les avoir déjà vu au moins une fois.

Ça me pèse un peu parfois, d'être fille unique, et même cousine unique. J'aimerais bien qu'on soit un peu plus, mais je sais très bien que ça sera jamais possible puisqu'on a trop de galères pour pouvoir s'occuper d'un nouvel arrivant.

Ça va me faire trop du bien de quitter la capitale, un peu. Les gars vont me manquer mais j'ai besoin de changer d'air. Avec les cours, les galères d'argent et Éléonore, Chloé et tout la bande, je me sentais un peu oppressée.

D'habitude, on part jamais en vacances parce que l'essence coûte trop cher mais maman m'a dit qu'elle avait un peu économiser pour me permettre d'aller voir ma famille pour Noël.

Je regarde le paysage défiler, la ville s'estompant de plus en plus pour laisser place à la campagne. Mon téléphone vibre dans ma poche.

De Moctar à Bende Mafia :
City les gars ?

À Bende Mafia :
Grave

De Ad' à Bende Mafia :
Tro drole sa melia

Leur orthographe est assez spéciale. Je leur ferais des cours, un jour, parce que là c'est vraiment catastrophique.

À Bende Mafia :
Ah oui c vrai js pas la

De Math' à Bende Mafia :
Pas besoin de remuer le couteau ds la plaie hein

À Bende Mafia :
Jte manque déjà Polak ?

De Math' à Bende Mafia :
Grv

Mes joues chauffent et je sens même pas mes joues s'étirer. C'est ma mère qui me fait une réflexion dessus.

— Orh, ils ont juste fait une blague, c'est tout.

— C'est pour ça que t'es toute rouge ?

J'écarquille les yeux et me tourne vers la vitre en croisant les bras. Ma mère rit.

— Aller, c'est bon je te laisse tranquille.

Je grogne pour simple réponse et je change de sujet pour éviter le malaise.

*****

Le bruit des roues sur le gravier me fait ouvrir les yeux. Je baille en m'étirant, tout en observant la petite maison de tonton Seb, que j'ai pas vu depuis si longtemps.

Il m'a beaucoup manqué. Je l'aime trop, il a toujours le mot pour faire rire mais il sait très bien être très sérieux quand il le faut. Et il donne toujours aux autres avant de penser à lui.

J'aurais tellement aimé avoir un père comme lui.

Un père qui m'aime, qui est fier de moi et de ce que je devient. Un père présent et à l'écoute. Un père qui me soutient dans mes projets. Mais au lieu de ça, j'ai eu droit à quoi ? Rien. Le vide absolu. Je remercierais jamais assez ma mère de prendre le rôle des deux parents simultanément, au détriment de son temps à elle.

Ma puce ! S'écrie mon oncle, le sourire aux lèvres, en me voyant sortir de la voiture, me sortant de mes songes.

Je cours alors vers lui et me jette limite dans ses bras.

Tu m'as manqué, j'articule contre son sweat.

Toi aussi, ma chérie, toi aussi, il murmure.

On se relâche et ma mère, chargée de nos bagages, lui fait la bise et on rentre tous à l'intérieur.

Après avoir retiré nos chaussures, on part ranger nos affaires dans nos chambres respectives. Je me pose un peu sur le lit, exténuée du voyage alors que j'ai vraiment rien fais mais bon. Mon tonton me rejoint, un sourire au bord des lèvres et il s'assoit à côté de moi sur le lit.

— Alors, comment ça se passe dans ton nouveau collège ?

Même si on se voit pas beaucoup, il tient énormément à être au courant de comment on va ou de ce qu'il se passe chez nous. Au moins dans les grandes lignes. C'est pour ça qu'il nous appelle régulièrement. Ce que mes grands-parents ne font pas forcément, je suis même pas sûre qu'ils sont au courant que j'ai changé d'établissement.

— Grave bien, je souris, je me suis fait des potes, ils sont trop cools.

— Trop bien, il ébouriffe mes cheveux.

Ouais, je hoche la tête en repoussant sa main, mais l'ambiance là-bas elle est trop bizarre, mon sourire diminue un peu et mon oncle fronce les sourcils en penchant sa tête sur le côté pour que je m'explique. Bah les gens sont pas gentils entre eux. Y'a aucune forme d'entraide entre eux.

— Faut les ignorer, ils ont rien compris eux. Tes potes ils te soutiennent ?

— Oui, mais c'est pas ça le soucis, je dis sous le regard interrogateur de mon tonton. Même les profs ils rabaissent les élèves en difficulté. Par exemple, ils lâchent pas la grappe de Mathieu parce qu'il vient de Clamart alors qu'il fait rien de méchant en cours.

Laisse tomber, faut pas faire attention aux cons comme ça.

— Et toi ? Je change de sujet. Ton livre il avance ?

Tonton seb il est écrivain, et franchement ses romans sont incroyables. C'est de la science-fiction, mais ça renvoie quand même une image assez réelle de notre société. Ça fait beaucoup réfléchir, aussi. Aux inégalités, aux injustices...

Ouais, ça avance pas mal. J'te montrerais s'tu veux, il me dit, avec un clin d'œil et un sourire aux lèvres.

Mes lèvres s'étirent grandement avant que je ne lui saute dans les bras, trop heureuse de pouvoir une nouvelle fois lui donner mon avis sur les quelques chapitres qu'il m'autorise à lire. Pour son dernier roman, il m'avait souvent sollicitée pour que je l'aide sur les réactions des personnages etc. Il est tellement absorbé que parfois, il oublie si ça coordonne avec leur tempérament ou pas.

Je te montre pas tout, par contre. Y'a quelques passages que j'aimerais que tu découvres plus tard.

— Oui, oui, t'inquiètes. 

— Ça fait des cachotteries, ici ? Ma mère fait irruptions dans la chambre, un sourire aux lèvres.

Grave, mon oncle réponds, et on se lève du lit pour descendre à la cuisine pour dîner.

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Coucouuuu

Désolée du retard 🙏 ,
petit mad mood en ce moment mais trkl

Chapitre un peu court aujourd'hui, j'en publie un autre demain pour me faire pardonner

Bises💋

𝑮𝒓𝒂𝒏𝒅𝒔 𝒆𝒏𝒇𝒂𝒏𝒕𝒔 ~ 𝑷𝑳𝑲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant