Chapitre 29

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HUGO

Lorsque j'ouvre les yeux, mes pensées sont en désordre et je ne réalise pas où je suis.

J'ai l'impression de n'avoir pas dormi. Toujours les mêmes cauchemars qui continuent de hanter mes nuits.

C'est en parcourant la pièce que les moments passés ici me reviennent en mémoire, ce qui m'apaise légèrement.

Je redécouvre l'endroit qui m'a vu grandir : de la fenêtre, qui a vu mes premiers échanges avec Eliot, au bureau rempli de photos de lui et moi ensemble.

Finalement, tout ici me rappelle qu'il n'est pas là avec moi, et c'est affreusement difficile à supporter.

Je soupire bruyamment.

— Bon, ça suffit la nostalgie, me dis-je en repoussant la couette.

Je quitte le lit, évitant de me prendre les pieds dans les affaires de maman.

Après mon départ, ma mère a dû utiliser ma chambre comme lieu de stockage. Des cartons sont entreposés ici et là.

Pas manqué, après quelques secondes, je me prends les pieds dans un sac et finis sur les fesses.

Quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s'ouvre.

— Mon ange, tout va bien ?

Maman est là, sur le seuil de la porte, me regardant avec inquiétude.

— Ne t'inquiète pas, rien de cassé. Mais je ne pensais pas que ma chambre deviendrait un débarras, lui dis-je taquin.

— Excuse-moi, mon chéri, mais j'avais besoin d'entreposer deux ou trois petites choses que notre voisin m'a gentiment offertes.

Je regarde autour de moi.

— C'est ce que tu appelles trois petites choses ? Je pourrais littéralement ouvrir une brocante dans ma chambre.

— N'exagère pas, mon ange. C'est quand même très gentil de sa part. Tu ne trouves pas ?

— Oui, maman. D'ailleurs, où en êtes-vous tous les deux ? Est-ce que je peux commencer à l'appeler beau-papa ?

— Arrête tes bêtises. Allan est un homme charmant, mais c'est tout. Ce n'est plus de mon âge de flirter.

— Arrête de dire ça, tu n'es pas si vieille. Et puis il n'y a pas d'âge pour tomber amoureux.

Maman s'approche de moi, me caresse les cheveux et me regarde tendrement.

— On ne devrait pas parler de moi, mais plutôt de toi. Je me doute déjà de ta réponse, mais comment te sens-tu ?

J'ai comme une douleur au ventre avant d'ouvrir la bouche. Qu'est-ce que je peux lui répondre ? Que, depuis ce qui m'est arrivé, je ne supporte plus qu'on me touche, et que même les caresses de mon petit ami me sont insupportables ?

— Ça peut aller, je suis juste un petit peu fatigué. C'est la seule réponse que je peux lui donner, je n'ai pas envie de l'inquiéter plus que ça.

Solitaire (BxB) Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant