Chapitre 2

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Les mots de Benjamin tournent en boucle dans ma tête, et je sens la panique monter. Mon cœur s'emballe, je ne peux plus rester là. Sans réfléchir, je me mets à courir, comme si c'était la seule chose à faire pour échapper à tout ça.

_ Vite ! Chopez-le. J'entends le garçon lancer quelques secondes après.

J'essaye de courir de toutes mes forces, quand Je sens une main froide et ferme attraper mon bras. J'essaye de me débattre, mais deux autres mains finissent par me saisir.

Puis, sans prévenir, un coup s'abat sur mon ventre. Une douleur intense me traverse, me coupant le souffle. Mon esprit se vide, et tout ce qui reste, c'est cette souffrance écrasante. Des larmes incontrôlables coulent le long de mes joues. Je ne comprends pas pourquoi ils s'acharnent sur moi.

Deux des garçons me redressent, je reprends difficilement ma respiration.
Je les entends rire, comme si ça n'avait pas d'importance comme si je n'étais rien.

_ Laissez-moi partir, je ne vous ai rien fait. Mes mots se brisent, presque inaudibles.

Benjamin, le grand blond, s'approche si près que je peux sentir la chaleur de sa respiration sur mon visage. Son sourire me glace le sang.

_ On a envie de passer le temps. Me répond-il.
Et puis t'a une tête à aimer les mecs toi, je suis sûr que ça te plaît, hein ?

Les deux autres se mettent à rire.

_ Ouais t'as raison Benj, une vraie tête de PD, on a qu'à lui faire comprendre qu'ici, on n'aime pas ça.

Et d'un coup tout se bouscule, je suis poussé violemment et j'atterris par terre, ma tête cogne contre un arbre.

Je ressens une douleur au front, puis je sens quelque chose de chaud coulé jusqu'à ma joue.

J'essaye de me relever, mais je reçois un coup de pied, puis un autre.

J'essaye de me protéger le visage, je ne vois que le sang sur mes mains, probablement celui de mon front.

Les coups continuent de pleuvoir, j'ai l'impression de ne plus rien ressentir, je ferme les yeux, cherchant une fuite, un refuge dans l'obscurité.

Et puis, soudain, tout s'arrête. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Est-ce que c'est ça, le moment où la douleur devient tellement écrasante qu'on ne la sent plus ? Pourtant, je sens encore cette douleur, vive, brutale, comme si une voiture m'avait percuté. Alors pourquoi ces coups ont-ils cessé ?

J'entends toujours les coups pleuvoir, mais je n'ai plus l'impression qu'ils sont dirigés contre moi.

Je retire les mains de mon visage, je ne comprends pas ce qu'il se passe, tout va très vite.
Les trois garçons sont à terre.

Et que fait-il là, à me dévisager.

Le nouveau voisin, celui qui m'avait intrigué, celui que j'observais de loin. Ses yeux, aussi perçants que troublants, se posent sur moi. Il est calme, mais son regard est profond, insondable.

Il vient de me sauver de mes agresseurs.

Je n'ai pas le temps de comprendre, ni de formuler une pensée claire. Tout devient noir. Je m'effondre.

Je suis réveillé par une forte douleur au niveau des côtes, je réalise en regardant autour de moi, que je ne suis pas dans mon lit.

Je ne reconnais pas cette chambre, où est-ce que je suis ?

Malgré la douleur, j'essaye de mettre mes idées au clair, et de me rappeler ce qu'il s'est passé.

Je les revois s'acharner sur moi, un moment qui me parut sans fin.
Et puis je le revois, lui, son regard, ses yeux magnifiques.
Pourquoi était-il là ? Pourquoi m'a-t-il aidé ?

Solitaire (BxB) Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant