Chapitre 40

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Épilogue

Depuis toujours, je me sens different, Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment, être différent ? Est-ce ne pas entrer dans un moule, ne pas appartenir à un groupe ?

Finalement, après toutes ses années, ça ne me gêne plus tant que ça d'avoir eu une vie différente des autres, de ne pas être allé à l'école comme tout le monde et de ne pas avoir eu pleins d'amis.
Parce qu'au fond, c'est ce qui a fait de moi ce que je suis.

Au fond de moi, je sais maintenant qu'il y a quelque chose de beau à être différent. Toutes ces nuances qui me séparaient des autres, je les vois aujourd'hui comme des couleurs uniques, et j'ai appris à les apprécier.
Je ne ressens plus cette solitude étouffante d'autrefois, J'ai trouvé des amitiés sincères et des liens qui me permettent enfin d'être moi-même, en sécurité et accepté. Et surtout, j'ai compris que c'est cette différence qui fait ma force.

HUGO

Je m'appelle Hugo et je viens d'avoir 28 ans. Le temps a passé mais Je suis toujours moi, le petit garçon solitaire, enfin plus si solitaire maintenant.

La lumière dorée de cet après-midi d'automne glisse à travers les grandes baies vitrées de notre maison, posant des reflets chauds sur le parquet. Assis dans le fauteuil du salon, je tiens un livre ouvert sur mes genoux. Mais je n'arrive pas à me concentrer. Mon regard se perd au-delà des fenêtres, vers le jardin où les feuilles tombent doucement, poussées par un vent léger.

Cela fait dix ans qu'Eliot et moi partageons nos vies. Dix ans depuis cette époque où tout était encore incertain, fragile. Je repense souvent à ce que nous étions à 18 ans. À cette époque, j'aurais été incapable d'imaginer ce que nous avons construit aujourd'hui : cette maison, notre quotidien, cette paix que je ressens enfin.

Mon petit ami entre dans la pièce, une tasse de café dans une main et un léger sourire sur les lèvres. Il a toujours cette manière de se mouvoir, calme et assurée. À 28 ans, il a mûri, mais quelque chose en lui reste éternellement jeune.

_ Tu rêves encore ? murmure-t-il en s'asseyant sur le canapé, sa tasse posée sur la table basse.

Je referme mon livre et hausse un sourcil en le regardant.

_ Peut-être, je lui lance, tout en lui souriant avec tendresse. Je pensais à nous, à tout ce qu'on a traversé. Dix ans, El. Ça me paraît à la fois si loin et si proche.

- À nous ? C'est mignon. Mais laisse-moi deviner : tu pensais aussi à la première fois où je t'ai fait à manger et que tu as failli pleurer ?

Je ris malgré moi.

- Ce gratin, El. C'était une agression culinaire. Je suis encore surpris d'avoir survécu.

Il fait semblant d'être offensé, mais je vois son sourire en coin.

- Pour ma défense, personne m'avait dit que le sel, c'était important.

- Tu veux dire qu'à 18 ans, tu ne savais pas qu'il fallait saler les pâtes ?

Il attrape un coussin et me le lance sans prévenir. Je le bloque d'un geste dramatique.

- Bon, ok, peut-être que j'étais un désastre à l'époque, admet-il. Mais regarde où on en est aujourd'hui : une maison, une vie qu'on aime, des voisins sympas, et... nos parents juste à côté.
On a traversé tellement de choses, murmure-t-il. Mais regarde-nous, Hugo. On a réussi.

Ces mots m'emportent dans un tourbillon de souvenirs. Les débuts. Les épreuves. Ces nuits blanches où les cauchemars ne me laissaient aucun répit, ces journées où le poids du passé m'écrasait. Eliot était toujours là. Patient. Présent. Même quand je lui disais de partir, de me laisser seul, il ne bougeait pas.

Avec le temps, tout s'est transformé. Lentement, comme une rivière qui change de cours sans qu'on s'en rende compte. J'ai repris mes études, reconstruit ce qui était cassé en moi. Eliot, lui, a trouvé sa voie, un travail qui le passionne. Ensemble, nous avons économisé, rêvé, et un jour, cette maison est devenue la nôtre. Elle n'est pas immense, mais elle respire la lumière, les souvenirs et les rires. Elle est tout ce que nous sommes.

Je prends sa main dans la mienne, entrelaçant nos doigts, et je le regarde avec un sourire complice.

_ Tu crois qu'on aurait pu imaginer ça, il y a dix ans ?

Il rit doucement, son rire toujours aussi rassurant.

_ Pas une seconde. À 18 ans, j'étais tellement perdu que je ne voyais même pas plus loin que le lendemain. Mais franchement, je préfère ne pas avoir su. Ça aurait gâché la surprise.

Je souris à cette réponse, sentant une chaleur familière se répandre dans ma poitrine. Je me lève pour venir m'asseoir à côté de lui. Immédiatement, sa chaleur m'entoure, et je repose ma tête contre son épaule.
Par la fenêtre, je regarde le vent faire danser les feuilles dans une valse silencieuse. Au loin, des rires éclatent. Je les reconnais : nos parents, probablement dans leur jardin, partageant un verre de vin comme à leur habitude.

_ Ils ont l'air heureux, dis-je à voix basse.

Mon beau rouquin acquiesce, un sourire dans la voix.

_ Ils le sont. Et ils le méritent.

Je ferme les yeux, savourant cet instant suspendu. Dix ans. Dix ans pour bâtir bien plus qu'un foyer. Nous avons construit une vie. Un espace où l'amour, la confiance et la sérénité règnent, malgré les épreuves.

Mon petit ami dépose un baiser sur mon front, et je sens son souffle chaud contre ma peau.

_ Je t'aime, Hugo, murmure-t-il.

J'ouvre les yeux, plongeant dans les siens. Même après toutes ces années, ces mots me touchent comme au premier jour, parce que je connais tout ce qu'ils renferment.

_ Moi aussi, El. Plus que jamais.

Nous restons là, enlacés, à regarder les feuilles s'éparpiller sous la brise. L'avenir, encore vaste et inconnu, s'étend devant nous. Mais pour l'instant, rien d'autre ne compte. Nous sommes ici. Maintenant. Ensemble.

Fin

Ainsi s'achève cette histoire, mon histoire, que j'espère avoir su partager avec vous d'une manière qui a touché votre cœur. Elle n'existe que grâce à vous, qui m'avez offert le plus précieux des cadeaux : votre attention et votre temps.

J'espère que ces mots, ces personnages, et leurs émotions ont su vous emporter ailleurs, ne serait-ce que l'espace d'un instant, et peut-être vous ont-ils fait rêver, réfléchir ou vbrer et Je vous remercie tous d'avoir pris part à cette aventure, de m'avoir accompagné jusqu'à la dernière ligne.

Merci pour votre confiance, votre curiosité et votre présence. À bientôt, peut-être, pour d'autres récits à partager ensemble.

Et bien sûr, n'hésitez pas à m'écrire pour me partager vos émotions et vos avis.

😊😊


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