Solitaire (BxB) Terminée

Chapitre 37

ELIOT

La forêt est tranquille, baignée par une douce lumière, un silence apaisant nous entoure. Mon petit copain ferme les yeux, prenant une profonde inspiration, et je me rends compte à quel point ce moment est précieux. Je n'ai jamais vraiment su ce qu'il ressentait pour cet endroit, mais aujourd'hui, je comprends que c'est bien plus qu'un simple lieu pour lui. C'est un refuge, une part de lui-même qu'il retrouve.

Je le regarde en silence, essayant de graver chaque détail de cet instant dans ma mémoire. Pour lui, c'est peut-être un retour en arrière, mais pour moi, c'est une première, je n'étais venu ici qu'une seule fois, le jour où je l'ai trouvé, blessé et entouré de ses trois agresseurs. Ce souvenir me revient comme une vague, et je serre un peu plus sa main, comme pour éloigner cette image. Aujourd'hui, il est là, à mes côtés, et c'est tout ce qui compte.

Après un moment, il ouvre les yeux et me regarde, un sourire paisible sur le visage.

Je lui rends son sourire, sans rien ajouter, parce que pour la première fois, je sens que tout est exactement comme il doit être. Juste lui et moi, dans cette forêt qui semble veiller sur nous, comme si elle nous offrait un moment suspendu hors du temps.

Après un moment, il brise le silence, sa voix douce, mais pleine d'émotion.

_ Tu sais, je n'aurais jamais cru pouvoir revenir ici sans que ça me fasse mal.

Je serre un peu plus sa main.

_ Mon coeur... Maintenant, je ne te quitte plus, tu n'auras plus jamais mal.

Il me regarde, ses yeux remplis de cette douceur fragile que j'aime tant chez lui.

_ Je t'aime, Eliot, dit-il dans un souffle, comme si ces mots lui échappaient malgré lui.

Ces simples mots suffisent à me faire chavirer. Je me penche doucement et dépose un baiser tendre sur ses lèvres.

_ Moi aussi, Hugo. Plus que tout.

Nous restons là, enlacés, un long moment, savourant la tranquillité de la forêt.

_El?...

Je tourne la tête vers lui.

_ Je...je me demande comment tu fais pour supporter tout ça... je veux dire, tout ce qu'il y a dans la tête, dit-il doucement, fixant un point devant lui.

Je comprends très vite où il veut en venir. Il parle de ma Capacité à lire en lui, littéralement.

_ Parfois, c'est intense, c'est vrai, admis-je. Surtout quand tes émotions sont fortes. Mais, d'un autre côté, ça m'aide à te comprendre, à être là quand tu as besoin de moi. Et puis... je crois que je n'arrêterais jamais de vouloir tout connaître de toi, je murmure en souriant.

Il esquisse un sourire, mais je vois bien dans son regard une lueur de tristesse, un soupçon d'inquiétude. Ses pensées défilent dans ma tête, des fragments de doutes, des questions qu'il n'ose pas poser.

- Hugo, tu n'as pas à te censurer avec moi, tu sais. Tu peux tout me dire, dis-je en pressant doucement sa main.

- Je sais, mais... et si un jour ça devenait trop pour toi ? demanda-t-il en plongeant son regard dans le mien.