Quand la haine embrasse la peur

13.

 Le lendemain matin, tous les élèves se retrouvèrent dans la grande salle pour le petit-déjeuner. La plupart des gryffondors de dernière année avaient une tête d'enterrement. Beaucoup étaient amis avec Harry, ou Neville, et même ceux que les garçons ne considéraient pas comme des amis mais plutôt comme des connaissances, ils se connaissaient très bien. Autant dire que personne n'avait envie de passer une après-midi entière avec une femme qu'ils considéraient comme folle, et s'ajoutait à cela leur compassion pour les deux garçons. Elle avait fait tellement de mal à des personnes qu'ils côtoyaient tous les jours qu'ils ne pouvaient pas aire comme avec les autres invités et penser suivre le cours calmement.

Hermione voyait la plupart de ses amis en colère et Neville, Harry et Ron à bout de nerfs. C'était normal, bien sûr, et elle s'en voulait de ne pas être en colère autant qu'eux. Elle savait que la mangemort avait commis des actions atroces et lui en voulait pour cela, mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle n'était pas purement mauvaise. A ses yeux, ce n'était pas ancré en elle, dans son âme, comme la plupart autour d'elle semblait le penser.

Ils eurent du mal à se traîner dans leur salle pour voir ce que Dedalus Diggle avait à leur apprendre lors de leur matinée avec lui. Ce qu'il racontait était tout de même intéressant, ce qui motiva certains élèves à écouter et ainsi, à oublier le reste. Pourtant de leur côté, Ron et Harry était fou de rage, Neville semblait sur le point de vomir, ou de s'évanouir tellement il était blanc et Hermione ne décrochait pas un mot depuis son réveil. Elle avait à peine répondu lorsqu'on lui avait parler lors du déjeuner. Ron avait bien tenter d'insister mais Harry et Ginny l'en avait empêché et pour une fois, il les avait écouté.

Diggle l'avait bien remarqué mais le professeur Flitwick l'avait prévenu avant le début du cours que ce serait certainement compliqué pour certains élèves. Il avait préféré prendre ses précautions, au cas ou, en voyant la tête de ses élèves lors du petit-déjeuner. Étant donné que Minerva était la directrice de maison des gryffondors, le professeur de sortilège en avait discuté quelques minutes avec elle à table et cette dernière avait accepté qu'ils sortent prendre l'air en cas de problème, mais elle préférait qu'ils suivent un maximum de cours tout de même.

Ainsi, cela ne devait pas faire plus d'une heure qu'ils étaient installés dans la salle, face à l'homme venu du ministère, lorsque Neville leva la main. Il avait l'impression d'être la depuis bien plus longtemps, depuis des heures, il l'avait murmuré au trio d'or. Il demanda à sortir et Flitwick accepta, en lui demandant de revenir quand il se sentirai un peu mieux. Cependant, le professeur refusa qu'il se fasse accompagner, puisque le jeune homme avait dit lui même qu'il saurait se débrouiller.

Près d'un quart d'heure après, Filius sortit lui même et retrouva Neville plié en deux devant la salle. Il se mit à le rassurer comme il le pouvait puis la conversation dériva un peu, ce qui permit au jeune gryffondor d'oublier, en partie, la situation et de se sentir mieux. Il put donc retourner en cours, sans être au top de sa forme, mais au moins pour finir la matinée et essayer de suivre aussi l'après-midi. Une fois que Dedalus eut finit de parler et que toutes les questions eurent été posées, les élèves furent libéré et Neville en profita pour aller s'excuser d'avoir dû sortir. Le trio d'or l'attendait à la sortit de la salle, ne voulant pas le laisser seule. Pas aujourd'hui.

Lorsqu'il sortit, ils allèrent tous ensemble à la grande salle pour le déjeuner mais ni Hermione ni Neville ne mangèrent. Ils avaient tous deux l'estomac noué et un nœud dans la gorge qui les empêchait de dire quoi que ce soit. Harry et Ron partirent du principe que c'était surtout qu'Hermione était très compatissante vis à vis de Neville, sans remarquer qu'elle n'avait pas décroché un seul mot depuis le matin.