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En sentant le bras d'Hermione passer sous les siens, Bellatrix commença à la repousser. Elle ne voulait pas lui faire du mal et au vu de son état, elle était persuadée que c'est ce qui allait se passer. D'autant plus vu la façons dont son corps refusait habituellement tout contact physique, quel qu'il soit. Elle était habituée à se tendre, voir à s'écarter brusquement dans ses moments là, et ce avec tout le monde, y compris avec les personnes en qui elle avait le plus confiance.

Et pourtant, au contact de la brune, presque toute la haine qu'elle ressentait avait disparut, toute sa haine exceptée celle qu'elle ressentait contre elle-même, mais même cette dernière s'était atténuée. La tristesse et la douleur, physique comme mentale était toujours la, mais les voix qui hurlaient dans sa tête de faire souffrir Hermione s'était tut. Elles ne lui hurlaient plus de tout détruire, et c'était bien la première fois depuis des années que Bellatrix bénéficiait d'un peu de calme de ce côté là. Son corps s'était tendu, bien sûr, après tout, c'était devenu un réflexe. Il se passait la même chose lorsque des gens s'approchaient un peu trop près, même sans engager de contact. Cependant, même si elle ne pouvait pas contrôler cette méfiance corporelle, tout le reste était devenu tellement plus calme que ça lui faisait du bien.

L'effet avait été instantané, la mangemort se dit que c'était sûrement dû à tout l'alcool, bien qu'au fond, elle savait que ce n'était pas ça. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait alcoolisée à ce point, c'était une habitude, la seule chose qui la faisait tenir, et pourtant ça ne s'était jamais atténuée à ce point, au contraire, l'alcool avait plutôt tendance à empirer les choses sur la bataille mentale qu'elle menait à chaque instant. Pour autant, la serpentard préférait se voiler la face. Elle repoussa donc Hermione qui la lâcha, en veillant tout de même à ce qu'elle ne tombe pas mais ce brouhaha insupportable repris immédiatement. Bellatrix ne put retenir le soupir d'épuisement qui s'échappa de ses lèvres. Des tonnes de nouvelles questions lui venaient en tête. Elle aurait tout donner pour que la vie soit un peu plus simple, et pas seulement à ce moment là à cause de son état. Elle se demandait absolument chaque jour ce que serait sa vie si elle n'était pas née dans la famille Black, à tel point que pendant sa scolarité, malgré la fierté qu'elle portait à son nom, elle ne pouvait s'empêcher de jalouser les autres élèves, élevé dans une famille bien moins exigeante.

La serpentard tenta de faire quelques pas mais elle ne pouvait pas assurer les combats sur tous les fronts que lui imposaient son corps et son esprit et elle sentait son corps défaillir et ses jambes de plus en plus faible, si bien, qu'elle posa une main sur l'épaule d'Hermione afin de se maintenir debout. Une action significative, bien que c'était uniquement pour ne pas s'effondrer. Elle ne se résoudrait jamais à demander de l'aide à une personne comme Hermione,. Une gryffondor, la meilleure amie d'Harry Potter et par dessus ayant deux parents moldus? Jamais non, mais ce simple geste était un signe de faiblesse et donnait une sorte de pouvoir à Hermione que la mangemort détestait lui donner. Elle s'attendait à tout moment à voir la plus jeune s'écarter, la laissant dans sa souffrance, ou la voir profiter de la situation. Après tout si ces propres parents agissaient ainsi avec elle, les autres ferait de même, elle en était persuadé.

Elle fut étonnée de voir que ce n'était pas ce qu'il se passait. Au contraire, la brune comprit le message et enroula son bras autour de la taille de la plus âgée pour la soutenir à nouveau, et le calme revint dans la tête de Bellatrix. Enfin, un calme relatif puisque ses questions tournaient toujours en boucle. D'ailleurs, une lueur d'incompréhension passa dans le regard de cette dernière mais elle ne dit rien. La nuit noire et la tempête s'abattant autour des deux femmes avaient caché cette réaction. Elle n'avait définitivement pas la force de parler, de demander pourquoi elle n'en profitait pas. D'autant plus que suivant la réponse, elle devrait probablement s'expliquer et ça, il en était hors de question pour elle. Jamais elle ne s'abaisserait à cela face à une sang impure. Elle était déjà tombée bien assez bas dans sa propre estime pour ne pas en rajouter.

Quand la haine embrasse la peurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant