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La sorcière aux boucles corbeaux criait, hurlait sa douleur et sa peine. Elle se trouvait dans le parc du château, seule. Le couvre-feu était déjà passé depuis longtemps, tous les élèves devaient être en train de dormir dans leur dortoir. Elle s'était isolée assez loin pour être certaine que personne ne puisse l'entendre. L'endroit où elle avait l'habitude de se poser pour lire, ou parfois simplement pour être loin du bruit constant de Poudlard. Un endroit ou elle était déjà très souvent pendant sa scolarité et ou elle n'avait jamais croisé personne d'autre qu'Hermione.

Elle avait besoin d'éclater depuis des heures et elle pouvait enfin se le permettre. Elle-même ne comprenait pas comment elle avait pu se contenir si longtemps. Toute cette haine la rongeait, et faire semblant empirait la situation un peu plus à chaque seconde. Ne boire que la moitié de la potion que Minerva lui avait donné plus tôt avait été une mauvaise idée. Elle le savait bien, mais elle savait aussi que la professeur de métamorphose n'en avait qu'une seule et vu l'état d'Hermione, elle en avait aussi largement besoin.

Rogue ne pouvait pas lui en fournir autant que d'habitude ce soir là, mais elle ne l'avait appris qu'après, par manque des ingrédients nécessaire dans la réserve de Poudlard. Minerva n'avait pas eu le temps de l'informer des quelques problèmes lors de l'après midi avant le repas du soir, moment ou il avait déjà préparé la potion. Il n'avait pas le temps d'en préparer davantage, même en prenant des ingrédients dans sa réserve personnelle et Bellatrix avait décidé de lui dire que la moitié d'une dose normale lui suffirait. C'était un mensonge, évidemment, puisqu'une dose complète ne lui suffisait déjà pas pour passer une nuit complète, mais cela, elle ne lui avait pas dit non plus.

Sa stupidité face à la situation la rendait d'autant plus en colère. Depuis quand en avait-elle quelque chose à faire de l'état des personnes extérieure à sa famille? Elle avait toujours fait un effort pour Severus, après tout elle lui devait beaucoup. Mais pour d'autres? Jamais. Pourquoi par Salazar se retrouvait-elle dans cet état à présent, pour une sang de bourbe qui plus est.

Bellatrix avait déjà envoyé valser tout ce qui se trouvait dans sa chambre. Les draps avaient fini déchirés et les meubles envoyés contre les mur contre lesquels la plupart s'étaient brisés. Les meubles, à force de tapés les murs de la pièce avait finit par y laisser des traces de peinture, voir des trous. Peu importe, elle y réparerait plus tard d'un coup de baguette. Pour le moment, elle avait besoin de chaos. Le désordre de sa chambre lorsqu'elle en était sortie reflétait son état physique comme mental. En effet, à force de tout détruire, elle avait finit par se prendre quelques coups des objets qui tapaient contre les murs et y rebondissaient parfois. La serpentard saignait par endroit et des bleus se formaient à d'autres mais elle y était trop habituée et depuis trop longtemps pour le ressentir ou pour en avoir quoi que ce soit à faire.

C'est à ce moment la qu'elle avait vu un éclair à travers sa fenêtre. Elle avait regardé au dehors quelques secondes. Le vent soufflait à tel point que certaines branches d'arbres étaient tombées. Il pleuvait des cordes. Bellatrix était peut-être dans un état déplorable mais elle sortit tout de même. Au vu de l'heure, elle ne risquait pas de croiser quelqu'un. Elle restait d'une incroyable beauté, cependant elle semblait sortir d'une guerre. Ce n'était pas tout à fait faux. Une guerre qu'elle menait depuis des années face à elle-même. Une guerre où elle était la seule à se battre. Une guerre infinie que personne ne semblait remarquer, signe que sa carapace fonctionnait à la perfection.

Ses cheveux dégoulinaient à cause de la pluie qui continuait de s'abattre à torrent et ses belles boucles noires n'avaient plus vraiment de forme. Certaines mèches étaient plaquées contre son visage ou tombaient sur ses yeux. Le maquillage qu'elle portait sur ces derniers avait coulé le long de ses joues suite aux larmes qu'elle continuait de verser et à la pluie. Sa respiration était saccadée bien qu'elle ait déjà prit la potion calmante que Severus lui avait préparé. Elle cria à nouveau à s'en déchirer les poumons, sans savoir qu'au même moment, une élève de l'école venait d'arriver à la tour d'astronomie pour regarder les étoiles après un cauchemar de plus.

Quand la haine embrasse la peurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant