Underblood TOME 1

Périssone

Officiellement la pire nuit de ma vie.

Le bâteau n'arrête pas de basculer à droite puis à gauche. Tout ça parce qu'on s'est retrouvé dans une tempête. Un cauchemar. Calix a été obligé de me veillé toute la nuit tant j'étais malade.

Un soupir de soulagement quitte mes lèvres lorsque l'on accoste et que je peux retrouver le sol ferme sous mes pieds.

Merci Éione.

J'attend dans la calèche que Calix finisse de remercier les marins et leur capitaine. De ce qu'il m'a dit, le navire et son équipage vont repartir et reviendront dans dix jours pour nous ramener à Nolambur. J'espère que le voyage retour se passera plus tranquillement que celui-ci. Je ne supporterai pas d'être malade une seconde fois.

— Et voilà, on peut y aller. prononce Calix en tapant sur le toit tout en s'asseyant près de moi. Tu te sens mieux?

— Bien mieux, oui. La traversée pendant une tempête, c'est horrible.

Le regard de mon mari se veut aussi tendre que sa caresse sur mon visage. Je ferme les yeux et pose ma tête contre son épaule. J'ignore si sa demeure se trouve loin mais, je veux dormir un peu. Je suis épuisé et de cette manière je ne verrais pas le temps passé.

Le carrosse se stoppe devant un manoir. La principale différence avec le château, c'est l'absence de rempart. Le manoir qui s'élève devant nous est assez grand pour accueillir une bonne vingtaine d'invités à vue de nez, peut-être plus. Calix est le premier à descendre de la calèche et me tend la main pour m'aider. La bâtisse en face de nous possède une toiture bleu et les murs extérieurs sont de couleur beige. Très basique mais j'aime cet aspect simple.

— Il y a un jardin derrière. Clôturer.

— Il y a d'autres gens sur l'île? le questionné-je en tournant ma tête vers lui.

— Non, normalement.

— Alors pourquoi le jardin est-il clôturé alors qu'au château ça ne l'est pas?

Il me lâche et se tourne vers moi.

— Parce que contrairement au château, c'est une propriété privée. Cela sera notre repère loin de tout.

Notre repère. Voilà les mots qu'il utilise pour décrire ce manoir où nous nous trouvons. L'utilisation du futur fait battre mon cœur un peu plus vite et donne place à un rictus sur mes lèvres.

— As-tu déjà emmené des gens ici? dis-je curieuse.

— Tu veux savoir si j'ai déjà emmené des femmes?

Je hoche la tête tandis qu'il tient mon menton avec ses doigts et plonge son regard clair dans mes yeux verts.

— Jamais. Tu es la première et sera l'unique femme à mettre les pieds ici.

Il scelle cette nouvelle promesse avec un baiser. Je commence à prendre goût à ses lèvres sur les miennes. On se sépare seulement lorsqu'une femme s'approche de nous. La femme me semble être humaine à en juger par les rides qui marques sont visages. À moins bien sûr qu'elle ait été transformée tardivement.

— Ravi de vous revoir majesté.

— Heureux d'être de retour, Magnolia.

Il sourit en s'approchant de la dame.

— Je te présente Nemerys, mon épouse.

Il fait un geste vers moi pour m'inciter à m'approcher. Je m'exécute et souris à mon tour à notre interlocutrice. Il n'est pas compliqué de deviner qu'elle est la femme à tout faire du manoir.