C'que c'est chiant les cours d'histoire. Le prof qui fait un monologue pendant une heure et quart, avec un tons de voix monotone et un rythme si lent que tout le monde s'endort. Ça fait trois cours qu'il parle de la même chose en faisant des réflexions dont toute la Terre entière s'en contre balance. Genre on a besoin de trois fois une heure et quart pour savoir la différence entre les peuples nomades et sédentaires.
Je regarde les alentours, le plafond, les autres élèves, la porte. Je soupire, puis me couche la tête sur mes bras. Seulement, je me relève très vite quand je reçois une boule de papier sur la tête. Je me retourne afin de voir qui m'a lancé ça et voit Sidjil et ses potes qui rigolent.
Je les dévisage et reviens à ma position initiale. Je déplie la boulette et lis le p'it message.
« ton p'tit cul de pd il est nomade ou sédentaire? »
Je déchire son papier et leur fait un fuck. Je sais que c'est pas Sidjil le problème, mais ses potes. Lui, il fait que de faire ce qu'ils disent. J'le connais du primaire et il est pas méchant du tout, il a juste tellement peur d'être seul, qu'il préfère être mal entouré.
La période se termine enfin quand la cloche sonne. Le prof nous donne mille pages de devoirs pour le prochain cours et le potes chiants de Sid me bouscule dans le cadrage de porte.
Je marche les quelques pas qui m'éloigne de mon casier et retrouve mon meilleur ami, Elian.
—Mec, j'ai tellement dormis que j'ai bavé dans mon cahier de math. Téma la tache! Il ouvre son cahier et effectivement, c'est imbibé de salive.
—Ew, mais c'est vraiment degueulasse! Je le regarde avec dégoût, puis range mes affaires dans la case partagée.
—Tu viens manger avec nous ce midi pu tu vas encore à la bibli?
—Je sais pas. J'ai pas envie de les croiser plus que je ne le fait déjà. Je réponds, soupire, sort mon sac, puis ferme la porte en métal.
—Maxou, tu peux pas les éviter toute la vie. Oui ils sont cons, mais donne leur pas raison. Soit plus intel-
—Eli, c'est facile à dire quand c'est pas toi qui te fait intimider, parce que t'es gay.
—Mh, j'avoue. J'suis désolé. Du coup, tu vas à la bibli? Il sort son téléphone en même temps.
—Non, j'vais aller dehors. Je préfère être seul pour mieux finir mon devoir d'histoire. Je lui souris et me dirige vers la porte de sortie.
Y'a pas grand monde dans la cours, du coup je serai tranquille. Je vais m'assoir à l'ombre, aux tables à pique-nique. Je sors mes trucs et ma sandwich. Je soupire en me rappelant le nombre de pages que j'ai à faire. Genre le gars il pense qu'on a pas capté le cours, alors que ça fait trois fois qu'il en parle.
Le midi avance et mon devoir aussi. J'ai mal au poignet et j'ai encore super faim. Malheureusement, je n'ai pas d'autres choses à graille et ma bouteille d'eau est vide.
Je décide de me donner une petite pause, parce que là, j'en peux plus. Je m'étire en regardant ailleurs. Mes sourcils se froncent lorsque mes yeux se posent sur une silhouette qui m'est malheureusement connue.
Mais qu'est-ce qu'il fou là?
Il me regarde en s'avançant vers moi. Il a l'air bien trop gêné d'être là et c'est perturbant. Il se plante à quelques mètres de ma table et reste là sans rien dire.
—Quoi? Je lance, le dévisageant.
—Salut. Il dit timidement.
—Qu'est-ce que tu veux Sidjil? Je dis avec un tons sec.
—Je... Je peux m'asseoir avec toi? Sidjil s'approche doucement, puis dépose son sac sur la table.
—Mais non, tu vas attraper ma maladie. Je dis ironiquement, faisant allusion aux propos de ses potes.
Il baisse la tête, le regard abattu.
—Je l'ai... déjà. Mes sourcils se lèvent d'eux même. Pourquoi il me dit ça?
—Ok?
—Bref, hum, dis, tu peux m'expliquer le devoir, je capte rien.
Je suis choqué de sa demande. Genre il fait ses devoirs lui. Je mord l'intérieur des mes joues afin d'éviter de sortir une connerie et fait un faut sourire.
—Bien sûr. Qu'est-ce que tu comprends pas?
Le plus grand sort son cahier et tourne les pages. Arrivé à celle du devoir, il me pointe la question.
Décidément, il est vraiment imbécile. Je sais que c'est méchant et tout, mais putain, il fait exprès ou quoi? Genre il sait pas ce qu'est un peuple nomade?
Je soupire, puisque j'appréhende le temps interminable que je devrai lui expliqué et commence par le début.
Lorsqu'il est temps de retourner en cours, Sidjil m'arrête et me donne un bout de papier.
—Ouvre le quand je serai parti. Merci pour la leçon, en vrai, j'adore l'histoire et j'ai très bien compris le sujet. Je voulais juste un moyen de pouvoir passer du temps avec toi. Il me sourit simplement, puis s'en va.
Je reste planté comme un con, réalisant ce que ce têtard vient juste de me balancer. J'ouvre le papier et vois un numéro ainsi qu'un message.
« Désolé de t'avoir dérangé, la prochaine fois, je vais te rizz autrement qu'avec les nomades et sédentaires »
Quel con lui.
Ok, c'était nul à chier, mais j'avais vraiment, mais vraiment aucune idée quoi faire.