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RHINOCEROS

—Je te jure, je comprends pas ce qu'il c'est passer. On jouait tranquillement et il c'est mit à pleurer. J'ai tout essayé, je ne sais plus quoi faire. Explique mon mari, paniqué.

—Sid, ce n'est pas grave. Au moins tu as essayé. Maintenant il suffirait juste d'éteindre les lumières et de laisser se calmer lui même. Je lui répond calmement, afin d'éviter de le fait stresser plus.

—M-mais j-je-

—Respire, chéri. C'est pas grave. Il fait seulement une crise, il va revenir à lui sous peu. Je le prend dans mes bras, puis l'embrasse.

—J'suis pas un bon beau-père, Max.

—Non, mais ça va pas la tête? Tu t'écoutes parler ou bien? T'es pas un mauvais père Sidjil. Notre fils est simplement autiste, non-verbal. C'est normal de ne pas le comprendre et de ne pas savoir ce qu'il veut. Il faut simplement être vigilant et veiller sur lui quand il est comme ça. Rien fait de toi un mauvais père, mon amour. Il renifle en s'essayant le nez de sa manche.

—Du coup, on fait rien?

—Bah, c'est pas qu'on fait rien, c'est juste qu'on lui prête assistance si il en a besoin. Pour l'instant, il a besoin d'être seul. Garde un œil sur lui quand même, je ne voudrais pas qu'il tombe, mais pas besoin de le coller. Il a quatre ans, si il veut quelque chose, il va le prendre. Je reviens. Je lui fais un dernier bisou et sort de la chambre de Tristan.

Pauvre Sid. Croire qu'il est pas un bon papa, alors qu'il fait un travail merveilleux. Il est si attentionné et si bienveillant. Il aime Tristan plus que tout et je sais que même si c'est pas son fils, il le voit tout comme.

Mon fils de quatre ans est autiste non-verbal et il a un retard de développement. Il met tout dans sa bouche, il fait que des sons aigus et il ne prête aucunement attention à ce qu'il se passe autour de lui. Ça lui arrive de se crisper quand il est trop stimulé.

Rare les fois où il pleure, c'est l'enfant avec le moins de malice du monde. Quand il est dans ce genre d'état, c'est qu'il est malade, ou bien qu'il est trop stimulé. Suffit juste qu'il y ai trop de lumières ou bien trop de bruits.

Je prend un bac de jouait qui m'appartient, puis retourne les voir dans la chambre.

—Il a cessé de pleurer. Chuchote Sid en gardant les yeux sur le bambin.

—J'ai ramené des trucs, tu vas essayer quelque chose. Je dis en posant la boite à côté de lui.

Il me regarde incertain, mais intrigué. Je sors les jouets et lui montre.

—Wah, c'est vieux tout ça! Hé, j'avais le même! Il a carrément oublié et c'est lui l'enfant devant les jouets.

Ce qui me fait rire, c'est que mon plan fonctionne puisque Tristan s'approche de la boîte et saisie une cube en caoutchouc. Il le met évidemment dans sa bouche, puis le donne à Sidjil.

—Tu me le donnes? Merci, mon coeur. Il sourit, même si Tristan ne semble pas prêter attention. Mon mari est tellement fier je peux le voir au travers des ses yeux.

—Titi, est-ce que tu prend le cube? Sid demande en lui tendant. Notre fils ne nous regarde pas, mais il prend tout de même le bloc de caoutchouc.

—Ouais, bravo! Je m'exclame en tapant des mains.

La soirée passe comme ça, puis je décide qu'il est temps d'aller faire à manger. Seulement, un éclat de rire, m'arrête.

C'est Sid qui chatouille Tristan avec une peluche de rhinocéros.

C'est donc devenu leurs quotidien. Et je ne cesse de rappeler à Sidjil qu'il est le meilleur papa de tout les temps.