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- T H E J O Y S O F H U M A N
N A T U R E -


« C'est moi! » cria Jeongin dans une entrée des plus dramatique.

Aussitôt la porte claquée, il se sentit immédiatement à son aise. Le papier peint daté eut un effet considérable sur sa personne qui se défendit d'un coup d'un seul.

Empreint d'une chaleur familière qu'il ne trouvait qu'auprès de bien peu de personnes.

« Ah! Hé bien, t'es un rapide toi pardi! »

Le sourire de Jeongin ne fit que grandir lorsqu'il vit apparaître celle qu'il était venu chercher. Ainsi, il se vit envahir par une seconde vague de réconfort.

« J'ai même pas eu le temps de finir mes bigoudis, c'est à peine si je suis présentable. »

« Je m'en fiche de ça Nini, moi c'est toi que je viens voir, bigoudis ou pas. » Répondit le jeune homme en ferrant le propriétaire dans ses bras.

« Comme t'es mignon toi. » elle soupira dans leur échange. « Comment tu vas mon petit Innie? »

« Ça va. » il répondit en s'écartant finalement. « Et toi mamie? »

« Ah tu sais, comme les vieux. » elle lâcha en retour faisant pouffer le plus jeune. « Tiens, assieds toi je t'ai fait du cake aux olives. »

Jeongin obtempéra, s'installant à la grande table de la cuisine. Sa grand mère s'installa à ses côtés,

« Et ton frère alors? Comment il va, le ronchon? »

Le garçon ricana à nouveau à sa remarque, se laissant aller à une pointe de moquerie face à son franc parler habituel.

« Comme d'hab' » lâcha Jeongin en baladant ses doigts distraitement dans la boîte de quality street qui traînait la. « Toujours il râle. »

« Bah il est bien de la famille lui, pas de doute. » ricana la vieille dame.

Véritable madeleine de Proust à ses sens, Jeongin appréciait tout particulièrement les fins d'après-midi qu'il écoulait chez sa grand-mère. L'odeur planante et insistante de cannelle et de biscuits au beurre, le cliquetis régulier de l'horloge en porcelaine et le coucou réglé à la seconde qui, chaque heure passant, le faisait sursauter légèrement. Mais, ce qu'il préférait, lui, ce qu'il affectionnait tout particulièrement, c'était l'habitante des lieux elle-même. La personnalité débordante de sa grand-mère qui, aussi vibrante que sa toile cirée, ne manquait jamais de lui accorder sa bonne compagnie.

Cette toile cirée, aux motifs plus que datés, s'étendait sous les mains délicates de Jeongin, lui qui sirotait distraitement le verre de jus d'orange que la propriétaire lui avait servi. De ce geste habituel et presque mécanique qu'elle avait gardé de la petite enfance du garçon. Jeongin ne s'en était pas plaint, après tout, il était bien rare pour lui de se voir ainsi traité. Avec tant de précautions.

En y pensant, il avait bien connu ce genre de traitement, une fois. Et ce souvenir là, accolé au  plus mélodieux des noms, parvenait toujours à raviver les couleurs de ses idées, en particulier les plus récentes.

Il pensait à lui, qu'est-ce qu'il pensait à lui.

« Hé Nini. »

« Oui mon ange. »

« Qu'est-ce que tu considérerait comme un gros écart d'âge toi...du genre- un écart bizarre. »

« Hé bah! C'est une sacrée colle ça. » elle commenta de son air impliqué, réfléchissant visiblement à la question. « Bah j'imagine que si ta vieille mémé fricotait avec des petits mignons de ton âge ça te ferait bizarre quand même... »

Orange Wednesdays Lovers {SKZ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant