Épilogue

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As'Selem Alaykoum wa rahmatu' الله ta'ala wa barakatu'
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Il l'a fait. Il a véritablement honoré sa promesse.

Il me plonge dans une existence de misère, où chaque jour se déroule sans exception dans la douleur. Il semble tirer un sadisme particulier à me faire endurer des souffrances tant physiques que morales, avec l'assistance de ses nombreux acolytes.

Nous avons changé de lieu. Je ne me trouve plus dans le même sous-sol qu'auparavant. Peut-être avons-nous déménagé dans une autre maison, une autre ville, un autre pays, voire même un autre continent, mais je n'en ai pas la moindre idée. Je suis complètement perdue et n'ai plus la moindre connaissance de ce qui se déroule dans ce monde.

Cela fait probablement des jours, des semaines, voire des mois que je suis enfermée ici. Je ne parviens plus à le déterminer avec précision. Le temps s'étire interminablement dans cet endroit, me donnant l'impression d'une éternité.

Mon cœur est aussi meurtri que mon corps, et chaque jour, je subis de multiples coups. Certains d'entre eux sont moins violents que d'autres, mais chacun d'eux inflige une douleur profonde et lancinante.

Parfois, ils sont plus de cinq à s'acharner sur moi, me frappant collectivement sans le moindre remords. Ils se déchaînent tous ensemble, prenant un plaisir sadique à infliger de nouvelles cicatrices sur mon corps déjà marqué par de nombreuses blessures.

Je n'aurais jamais imaginé qu'il était possible d'être aussi cruel envers une femme innocente.

Il m'arrive parfois de me poser la question de ce qui a pu se produire dans leur vie pour qu'ils en viennent à infliger du mal à une personne qui ne le mérite en aucun cas.

J'ai arrêter de pleurer lorsque je subis leurs coups. J'ai appris à maîtriser mes larmes, choisissant ainsi de ne plus leur offrir le plaisir de contempler la souffrance de leur victime en larmes.

Je ne cesse d'implorer le pardon de Dieu pour l'ensemble des péchés que j'ai pu commettre au cours de ma vie. Je lui demande instamment de m'accorder sa miséricorde infinie ainsi que son aide précieuse dans ma quête de rédemption.

Je lui demande de m'accorder son pardon pour les jours où, accablé par les blessures atroces infligées par les hommes, je n'ai pas trouvé la force de m'adresser à lui dans la prière.

Je sollicite humblement qu'il accorde son pardon à mon frère pour l'ensemble des péchés qu'il a pu commettre, et qu'il lui ouvre les portes du paradis, ainsi qu'à tous les membres de ma famille qui ont quitté ce monde.

J'ai trouvé un drap dans un coin de la pièce, je l'ai déchiré afin d'en faire un voile destiné à couvrir mes cheveux. Je ne l'enlève jamais, sauf lorsque je dois effectuer mes ablutions avec le peu d'eau dont je dispose.

Parfois, certains hommes semblent éprouver un plaisir malicieux à essayer de me dérober ce qui m'est cher, mais je me mets à supplier. Certains m'écoutent, tandis que d'autres choisissent d'ignorer mes appels. Cependant, je demeure résilient, car je me suis jurée, depuis mon arrivée ici, de ne plus laisser couler de larmes.

Je n'ai droit qu'à un pain dur et un fruit tous les deux jours. J'ai perdu une quantité considérable de poids, comme en témoignent mes jambes et mes bras, désormais si fins. Toutefois, je continue à exprimer ma gratitude envers Dieu, malgré ces épreuves.

Je ne parviens plus à me souvenir de l'apparence que j'avais autrefois, et je n'éprouve aucune envie de le découvrir, car je crains d'être une vision effrayante à contempler.

Je m'efforce de me redresser du sol humide sur lequel je passe mes nuits, un gémissement involontaire s'échappant de mes lèvres. Je m'efforce de toute mon énergie pour ignorer la douleur lancinante qui irradie de mes côtes.

Cœur meurtri dans cette Dunia éphémère  [ EN CORRECTION ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant