𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟎 : 𝐃𝐫𝐚𝐦𝐞

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𝐒𝐚𝐛𝐚𝐡

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𝐒𝐚𝐛𝐚𝐡





Le crépuscule pèse lourd sur les murs du palais, enveloppant chaque couloir d'un voile sombre et oppressant. Les jours se sont étirés dans une attente douloureuse, une lente descente vers l'inévitable.

Cela fait maintenant une semaine que je n'ai pas quitté les appartements de mon père, excepté pour de brèves apparitions nécessaires. Chaque respiration dans ce lieu semble compter les secondes avant que tout ne s'effondre.

La maladie de mon père, le sultan, s'est intensifiée rapidement depuis son retour de l'oasis de Fayoum. Là où autrefois il trônait avec autorité et dignité, l'homme qui gît maintenant sur ce lit n'est plus qu'une ombre. Le pouvoir qu'il a incarné durant tant d'années se dissout avec lui, laissant un vide que je ne sais pas comment combler.

Je ne suis pas prête. Comment pourrais-je l'être ?

Cette semaine, je suis restée comme un fantôme à travers le palais. Mon esprit embrouillé par le chagrin, je n'ai plus la force de dissimuler mes émotions derrière le masque froid que je porte habituellement.

J'ai refusé de voir quiconque, sauf Shams, ma fidèle servante. Même Zouheyr, mon unique réconfort, n'a pas pu me voir. Le soir où nous devions nous retrouver, je me suis simplement éclipsée, incapable de supporter la moindre interaction.

— Sabah, tu ne pouvez continuer ainsi. Murmure Shams doucement, posant une main légère sur mon épaule. Tu dois te reposer. Le sultan..peux

— Je sais ce qu'il se passe. Coupé-je d'une voix lasse, sans même tourner la tête. Mais je ne peux... je ne veux plus voir personne. Pas maintenant.

Je n'ai plus la force de jouer un rôle. Jouer la fille digne et forte devant les courtisans, les serviteurs, et même devant Zouheyr, me paraît impossible. Shams est la seule à qui je peux encore montrer ma vulnérabilité, la seule qui ne m'étouffe pas sous des mots de réconfort vides de sens.

Mais même avec elle, j'essaie de cacher l'étendue de ma douleur. L'idée de laisser quiconque entrevoir ma peine m'effraie plus que la mort elle-même.

Pourtant, tout le palais sait ce qui se trame. Omar, toujours présent, rôde dans les couloirs comme un rapace, guettant le moment opportun pour bondir sur le pouvoir. Ses yeux, durs et calculateurs, ne sont plus dirigés vers mon père mourant, mais vers moi et mon frère. Il attend son heure, prêt à manipuler la situation à son avantage.

À chaque fois que nos regards se croisent, un frisson de dégoût me traverse. Je vois clair dans son jeu, je le sais. Omar n'a jamais caché ses ambitions, mais maintenant qu'il sent le trône vaciller, ses véritables intentions sont plus apparentes que jamais. Il glisse des sourires à Hayat, ma soeur, et cela ne fait qu'intensifier mon mépris.

Hayat joue aussi son rôle dans cette tragédie familiale. Sous ses airs affectueux à mon égard, je perçois une facade que je n'avais jamais vu de ma soeur, une femme froide calculatrice, une femme qui voit dans ce malheur une opportunité. J'ai toujours ressenti une certaine distance entre nous, mais cette semaine a révélé en elle une facette bien plus sombre.

𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝'𝐞́𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭𝐞́Où les histoires vivent. Découvrez maintenant