Salam aleykoum.
Je porte en moi une souffrance pesante que je ne peux pas effacer. Chaque souvenir me ramène à mon passé, à la souffrance que j'ai causée sans même comprendre pourquoi. Ils m'ont blessée et pourtant je n'avais rien fait de mal, juste parce que j'étais silencieuse. Depuis, chaque jour je me noie dans ce silence, espérant que ça me protège de la honte que je ressens, mais elle ne part jamais.
Mais ce n'est pas grave, il vaut mieux être blessée que d'être blessante. Je suis très heureuse comme ça.
Je suis arrivée à l'école, j'étais très en retard, mais les filles étaient énormément en retard.
Quand je suis arrivée dans ma classe, ils me regardaient tous, ça me gênait tellement, mais j'ai vu Aya, elle m'avait gardé une place, super gentille !
Je suis allée m'asseoir à côté d'elle.
Aya : Ça va ? T'es grave en retard, meuf.
Moi : Oui, je sais, j'ai raté le bus.
Aya : Bon, ça va, tu vas bien ?
Moi : Oui, et toi ? Mon Dieu, comment il fait froid, je déteste !
Aya : Oh non, ma meilleure saison, mon kiffe-kiffe !
Avec elle, je me sens tellement bien, elle est tellement douce. Elle m'inspire énormément confiance. Auparavant, ça ne m'était jamais arrivé, je n'ai jamais fait confiance, du moins c'est très rare, et pourtant avec elle, c'était tellement fluide.
Quand on a fini les cours, on est re-aller manger au même endroit. Franchement, c'est tellement bon. La journée se passait super bien. Pour une fois, je me sentais moi-même, c'était si apaisant.
Mais vous savez, j'avais aucune envie de rentrer chez moi, vraiment aucune. Quand je suis chez moi, je pleure tout le temps, je me sens enfermée. Alors qu'avec elle, je me sens super bien, tout va bien, al hamdoulilah. Mais bon, j'ai dû rentrer, on a fini super tôt, donc je devais rentrer.
La routine, ça ne change pas, la pluie continue, mais c'est de plus en plus fort, le vent m'emporte. Pour vous dire à quel point c'était haute tension.
Arrivée en bas de chez moi, toujours pas d'ascenseur, j'ai dû prendre les escaliers. Je ne pouvais pas aller vite, j'étais déjà super mouillée.
J'étais au 2 encore une fois. Il était là, il est toujours là, je pense qu'il habite ici parce qu'il avait changé de vêtements. Je n'ai pas calculé plus que ça, j'allais partir, mais...
..: hechek, aide-moi s'il te plaît.
Ça m'a donné des frissons, subhanallah, elle était tellement grave et fatiguée, je ne sais pas pourquoi je me suis retourné et je les ai regardés.
.. : Hachek, je t'en voudrais pas, wallah, s'il te plaît, aide-moi.
Moi : Je... t'aider à quoi ?
.. : Tu sais coudre ?
Moi : Oui, coudre un vêtement ?
.. : Un peu comme ça, mais coudre une blessure, tu sais faire ?
Moi : Oui, je suis en médecine.
.. : Hachek, aide-moi.
Je les regardais pendant un moment, il avait l'air si fatigué, il avait le regard de ces gens maudits qui n'arrivent plus à pleurer, ces gens qui sont là devant nous mais qui, au fond de leurs yeux, sont déjà partis depuis longtemps. Il me faisait tellement mal au cœur. Vous savez, il est grand, il doit faire 1,94 m, très grand. Il est stock aussi, on aurait dit qu'il dort à la salle. Il a un regard effrayant, wallah, effrayant, mais à la fois, son regard avait l'air fatigué, vraiment fatigué. Il a les cheveux longs, très bouclés, et son nez était plus que parfait, mais il a une carrure plus qu'imposante, il fait vraiment peur.