02. ♕

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Aslam aleykoum.

Je ne sais toujours pas comment me lancer, mais je saute ! Il y a 3 mois, j'ai déménagé dans cette ville inconnue où je ne connais personne, personne.

Je suis inscrit dans un lycée à 30 min de chez moi, donc il fallait me lever très tôt.

Je n'étais pas si enthousiaste d'aller à l'école, je n'aime pas l'école, mais qu'est-ce que j'aime ?

Enfin bref, je me suis réveillé et je me suis préparé, mon père était au salon.

Papa : Où tu va ?

Moi : je vais a l'école baba

Papa : Pourquoi ? Tu n'iras pas, tu te crois où ? Enlève-moi ce maquillage.

Moi : Baba, c'est ma rentrée et je ne suis pas -

Papa : Je m'en fous, va dans ta chambre.

Maman : Pourquoi elle ne peut pas aller à l'école alors que Jenna, elle y est allée ? Il est où le problème qu'elle y aille ?

Papa : J'ai pas envie, elle reste là.

Il s'est levé et il est sorti. Je ne vais pas vous faire un dessin de la relation que j'ai avec lui, vu que je n'en ai pas.

Je me suis retourné vers ma mère.

Moi : Mama, c'est ma rentrée, je veux seulement aller à l'école, c'est tout.

Maman : T'as entendu ton père, va dans ta chambre, tu n'as pas intérêt à pleurer.

Moi : Pourquoi moi, je n'ai pas le droit ? Maman, ça me fait mal au cœur de ne pas...

Maman : Cache ta douleur et tout ira bien.

Elle est repartie. En fin de compte, chez moi, c'est comme ça : ouvrir son cœur, c'est risquer d'être vulnérable. Exprimer ses sentiments dans cette maison, c'est comme arracher son cœur, une douleur vive et amère, un acte de peur, une peur très profonde.

L'être humain, vous savez, est parfois très vulnérable mais doté d'une grande force. Il peut détruire ce qui l'entoure mais aussi créer des merveilles. Malgré cette dualité, il reste toujours en quête de sens, cherchant à comprendre sa place dans cette dounya et les raisons de son existence.

Je n'ai pas pris en compte ce qu'elle m'a dit. Je suis allé à l'école, je savais que ce que je faisais n'allait pas bien se passer à mon retour, mais j'avais besoin de sortir. Je devais sortir. Mais comment vous dire ? J'ai cette peur constamment présente dès que je pose un pied dehors. Je ne peux pas m'arrêter de pleurer, j'ai constamment peur, très peur. Et si ça réarrive, Soubha n'a Allah, je ne peux pas tomber maintenant, pas maintenant. Il fait chaud, je sens tous leurs regards sur moi, je vais rentrer, c'est le mieux à faire.

Je suis rentré en courant comme un enfant à la maison. Maman était toujours dans sa chambre, je suis rentré dans la mienne. Ça me rappelle l'année dernière, la nostalgie... La nostalgie, cette cicatrice sur le cœur et l'empreinte, l'image de cette période. Elle est une invitation à veiller la nuit avec le solitaire, elle est l'invitée du soir, qui arrive lorsque tu cherches tes propres traces dans ce qui t'entoure et que tu ne les trouves pas. C'est la douleur de chercher une joie passée, mais ce n'est pas grave, c'est une douleur saine parce qu'elle me rappelle que je suis malade d'espoir et sensible.

J'y arrive plus, je sens leurs mains partout sur mon corps, ça me fait mal, ça me stresse, j'en peux plus, j'arrive plus à respirer. Soubha n'a Allah... Soubha n'a Allah, qu'Allah nous facilite tout.

Ma grande sœur est rentrée dans ma chambre, je n'étais toujours pas calme, je stressais encore. Elle a compris. Vous savez, avant, je lui racontais tout, je lui disais tout ce que je ressentais, mais j'ai arrêté d'un coup. Mais j'ai besoin d'elle, j'ai besoin de ma grande sœur.

Moi : j'ai menti, je rechute, j'ai menti, je ne mange plus, j'ai menti, je ne me sens pas bien, Jenna, je ne vais pas mieux, je rechute de plus en plus, je ne vais pas bien. Jenna, je déteste cette partie de moi qui fait ressortir des émotions trop fortes qui gâchent toute ma vie.

Jenna : Si tu pries plus, tu serais plus en paix.

Moi : Jenna, je prie tous les jours, je le fais tous les jours, ça ne change rien, rien ne change, j'ai toujours autant mal, je souffre toujours autant, Jenna .

Jenna: Sabr, patiente, tout viendra, qu'Allah te facilite. Lève-toi, on sort faire un tour, je te conduis où tu veux.

Moi : Je veux dormir, c'est tout, car quand je dors, je ne pense plus à rien, je ne pense clairement plus, je suis en paix. Mais si toi tu veux aller faire un tour, tu peux. Je n'oublie jamais ce qui est parti, alors vas-y, ce n'est pas grave.

Elle est sortie de ma chambre. Avant, elle n'était pas comme ça, je lui disais tout, réellement tout, mais les temps ont changé.

Ce n'est pas grave. Je me suis accroupi sur mon lit et je me suis endormi. J'aime dormir, car quand je dors, je ne pense plus.

J'ai repensé aux paroles de ma sœur. J'avais déjà prié, mais je suis retourné prier.

Je l'ai fait, je me suis accroupi. Rien n'arrêtait mes larmes, rien mon mal de cœur constant, rien ne l'arrêtait. W'Allah, j'avais tellement mal. J'ai eu mal, w'Allah, j'ai posé ma main sur mon cœur, j'avais l'impression qu'on me le plantait à coups de couteaux.

Moi : y'a Allah... y'a Allah... y'a Allah... je t'en supplie, je t'en supplie enlève-moi la vie, je t'en supplie prends-moi y'a Rabbi... y'a Rabbi prends-moi y'a Rabbi.

Avant, j'attendais juste qu'Allah prenne mon âme au plus vite, chaque jour m'apportait son lot de souffrance et de tristesse, je suis fatiguée de vivre sans exprimer la moindre émotion, je suis épuisée.

Je revois tout, toutes les images, je le revois dans son cercueil, je revois mon grand frère dans son cercueil, il était tellement serré, il était serré mon cœur, il devait avoir mal mon amour.

Vous savez, je n'ai jamais autant eu mal au cœur que le jour où j'ai dû lui dire au revoir pour de bon. Dire au revoir à quelqu'un qu'on aime, c'est comme un deuil, c'est un deuil, une part de nous s'échappe pour y laisser un vide qui se comblera ou pas, parce que parfois le vide que laissent certaines personnes est impossible à combler, alors on apprend seulement à vivre avec et c'est très dur, w'Allah, très dur. C'est mener un combat contre son cœur, je ne le souhaite à personne, à personne, w'Allah.

Je n'ai plus goût à rien, je n'ai plus goût à la vie, vous savez. Pour pouvoir survivre, il faut avant tout avoir la volonté de vivre. Survivre, ce n'est pas seulement exister, c'est lutter à chaque instant, chaque seconde, chaque souffle pour chaque espoir. Ceux qui possèdent cette force peuvent se perdre, mais je ne dois pas me laisser abattre. Mais ils l'ont abattu, mon grand frère, mon amour, mon exemple, mon tout sur cette dounya. Ils me l'ont abattu, ils me l'ont enlevé, ils m'ont tout pris, tout mon seul et unique bonheur. Mais ce n'est pas grave, c'est la vie. La vie, elle m'a rendu si calme. Je veux juste écouter plus de discussions, plus de disputes, plus d'explications, juste... le silence.

La mort ne prévient pas mais Allah nous a prévenu..🥀





                                          IHLM.♕ᥫ᭡

"De l'ombre a la lumière."Where stories live. Discover now