As salam aleykoum,
Je pense que vous avez su visualiser mon personnage, celle que je suis au plus profond de moi, j'espère bien !
Le lendemain matin
Je me suis réveillée, il fallait que j'aille à l'école, il fallait que je sorte.
Je me suis réveillée très tôt, très tôt, pour ne croiser personne à la maison.
Je me suis préparée, et je suis sortie.
J'ai tellement peur de sortir, j'ai cette peur constante de sortir, ils me font tous peur, tous ces hommes, ils me font tous peur.
Je marchais la tête baissée comme une imbécile, je pensais que j'allais y aller seule, mais j'ai entendu un klaxon, je me suis retournée.
Jenna : Allez, monte, on y va.
Je suis vite partie, c'était très fade, mais j'aimais ça, je suis habituée, j'aime vraiment ça, mais ça n'a pas duré longtemps.
Jenna : Il te manque hein ?
Je ne voulais pas, je ne voulais pas parler de ça, je ne voulais pas.
Jenna : Il ne te manque pas, vrai ? On se rapproche de sa mort, c'est pour ça que t'es comme ça.
Moi : Il me manque, oui.
Jenna : Je sais que tu l'as mal vécu, je suis désolée de ne pas avoir été là pour toi, je suis vraiment désolée, Ilhem w' الله, ma sœur, je ferai tout pour revenir en arrière, je suis désolée.
Moi : C'est pas grave, nana, c'est rien, on était tous tristes.
Jenna : Comment tu te sens en ce moment ?
Moi : Moi ?
Jenna : Oui, toi.
Moi : Je suis fatiguée.
Jenna : Dans quel sens ? Physique, mental ?
Moi : Je suis épuisée.
Jenna : Pourquoi tu te renfermes tout le temps ? Dis-moi ce qui se passe, ce qui te dérange, peut-être que je pourrais t'aider, Ilhem, dis-moi.
Moi : Tu ne pourras pas. Comment tu veux aider une personne qui n'a même pas la volonté de vouloir s'en sortir ?
Jenna : Je veux t'aider w' الله, je ferai de mon mieux. Dis-moi ce qui ne va pas.
Moi : Tout va bien, al hamdoulilah.
Jenna : Alors pourquoi t'aimes être seule ? Tu te renfermes toujours sur toi, tu parles pas, tu parles jamais, tu fais rien. Des fois, on oublie que tu existes. Pourquoi t'aimes être seule ?
Moi : Parce que je me sens incomprise. La présence des gens me stresse, elle m'angoisse, ça m'étouffe. Mais à la fois, je déteste être seule, nana, je déteste ça.
Jenna : Écoute-moi, quand tu te sens seule, quand tu es triste, viens me voir, d'accord ? Je te remonterai le moral, on ira faire un tour, tu sais, comme avant avec Isleym.
Moi : J'y arriverai pas, je déteste parler.
Jenna : Je sais que t'aimes pas ça, je sais aussi qu'Ilhem, ma petite sœur, mon petit cœur, tu sais, dans la vie, il y a plusieurs sortes de désespoir. Ceux qui ont le cœur noir s'attirent. Bon, changeons de sujet, parlons de choses plus joyeuses.
Moi : Joyeux ? C'est quoi ?
Jenna : Être joyeux, être heureux, Ilhem.
Moi : Je ne sais pas ce que c'est. Je préfère qu'on reste comme ça, nana, j'aime pas parler, je ne sais pas m'exprimer. Tu penses que j'aurai des amis au lycée ?