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  En fin de soirée, après avoir regardé un Almodóvar blotties l'une contre l'autre, Charlène et moi gagnons sa chambre. Cependant qu'elle se déshabille, alors que je suis assise sur son lit, je la découvre dans un ensemble de lingerie en dentelle noire ma foi extrêmement sexy. Le soutien-gorge laisse paraître ses tétons, par la délicatesse d'une subtile transparence, et le string met parfaitement en valeur la courbe de ses reins. Elle doit sentir mon regard sur elle car elle tourne la tête dans ma direction alors que je mords ma lèvre inférieure et que mon bas-ventre se contracte.

CHARLÈNE. – Tu aimes ?
MOI. – Ton joli cul dans un string ? J'adore !

   Charlène me lance un sourire aguicheur alors que je suis moi-même surprise par la trivialité de ce que je viens de dire.

CHARLÈNE. – Et le haut, t'en penses quoi ?
MOI. – Mais t'es vraiment d'accord pour que je te mate, là, comme ça ?
CHARLÈNE, m'adressant un clin d'œil. – Si je te demande...
MOI. – Je te le dis comme je le pense ?

   Elle hoche la tête tout en se rapprochant de moi.

MOI. – T'es putain de belle, Charlène.

   Elle saisit alors mes mains et me fait me lever.

CHARLÈNE. – Merci...

   Ses doigts entrelacés dans les miens, elle plonge ses beaux yeux au fond de mon âme tout en m'embrassant doucement, presque timidement. Elle me laisse le choix d'aller plus loin ou non. Je mets plus d'intensité dans le baiser, lâchant ses mains pour pouvoir la caresser en même temps. Nos langues se retrouvent et la tension monte rapidement. Elle glisse ses mains sous mon chemisier et me le retire, me découvrant dans une lingerie bien moins fine que la sienne, mais n'y prêtant pas plus attention que ça. M'embrassant toujours, elle colle sa poitrine à la mienne et m'excite par de divines caresses dans mon dos et sur mes hanches. Elle me fait ensuite pivoter, tout en détachant mon soutien-gorge pour en libérer mes seins, et s'assoit sur son lit, mettant un terme au baiser. Elle passe ses bras autour de mon corps pour m'attirer contre elle.

CHARLÈNE. – Est-ce que j'ai le droit de goûter ta divine chair ?
MOI. – Oui, tu as le droit.

   Aussitôt, elle engloutit mon sein gauche alors que je m'agrippe à ses épaules. La voir ainsi faire, la sentir me dévorer de la sorte me fait beaucoup d'effet. Elle change de sein et je gémis. Elle descend une main sur mes fesses, dézippant au passage la fermeture-éclaire de mon pantalon et le laissant glisser à mes pieds, me suçant toujours aussi avidement. Elle prend son temps en caresses, tout en lèchant chaque parcelle de peau que mon buste lui offre. Elle remonte ensuite le long de mon sternum, de ma nuque, et unit à nouveau sa bouche à la mienne, langoureusement. Nous nous laissons tomber sur le matelas. Je touche doucement le haut de ses seins mais m'arrête, me souvenant de la masse.

MOI. – Je peux te toucher là ?
CHARLÈNE. – Oui, mais fais doucement.

   Je m'exécute, consciencieusement, la pelotant avec délicatesse tout en l'embrassant. Puis nous nous redressons. Elle me retire ma culotte et m'interroge du regard.

MOI. – Doigte-moi.

   Ainsi agenouillées l'une en face de l'autre, elle obéit, posant ses doigts contre ma vulve gluante d'envie. Je pousse un gémissement. Elle masse mon clito, qu'elle n'a désormais plus aucun mal à trouver. Un spasme me traverse. Elle sait y faire. Je mouille abondamment contre la pulpe de ses doigts. Le plaisir monte, encore et encore. Je vois qu'elle prend beaucoup de plaisir à m'en donner.

CHARLÈNE. – Plus fort ?
MOI. – Oui.
CHARLÈNE. – Comme ça, tu aimes ?
MOI. – Tu peux encore y aller.
CHARLÈNE. – Oh, je vois...

   A la limite de la brutalité, elle fait exploser mon sexe fièvreux tant je dégouline de cyprine. Elle est très douée de ses doigts. Mais le fait est que je veux plus. Je veux me sentir remplie. Le gode.

MOI. – Haaan... Charlène ?
CHARLÈNE. – Ouais ?
MOI. – Ton gode...
CHARLÈNE. – Tu veux ? Il est vraiment large, hein.
MOI. – Je m'en fous ! Han ! T'as vu comme je mouille ? Mets-moi quatre doigts, et ensuite le gode : ça passera tout seul.
CHARLÈNE. – Tes désirs sont des ordres...

   Elle se penche, ouvre son fameux tiroir et attrape l'objet en verre, qu'elle pose à côté d'elle. Ce fait, elle revient vers moi, baise fortement mes lèvres chaudes et pénètre en moi. Je me tends aussitôt, sentant le plaisir monter encore. Elle entame des à-coups auxquels je réagis en gémissant en rythme, commençant à avoir très chaud. Je m'agrippe à elle, prenant pleinement conscience de la matérialité de son corps uni au mien, de ses doigts en moi. Puis elle se retire et attrape le gode, tout en me poussant à me déplacer, toujours à genoux, de quelques centimètres afin d'être sur un plaid.

CHARLÈNE. – Prête, ma belle ?
MOI. – Oh ouais !

   Elle présente l'objet froid à l'entrée de mon vagin tout en posant sa main libre à ma taille. Elle l'enfonce très lentement en moi...

MOI. – HAAAN !... Hmm... Oui... Ahaaan...

   Je plante mes ongles dans sa peau, répondant machinalement à la pénétration de mon corps, de mon sexe hyper excité par le jouet. Je me sens incapable de réfléchir ou de faire le moindre mouvement. Pourtant ma compagne sort un peu l'objet, puis le rentre, et commence alors des va-et-vient doux. Je me concentre pour ne pas oublier de respirer alors qu'elle prend un malin plaisir à me voir lutter ainsi contre l'arrivée de l'orgasme.

CHARLÈNE. – Ça va ? Je peux y aller plus fort ?

   Cherchant son regard, je hoche la tête en guise d'approbation. Elle intensifie le mouvement. Mes muscles se contractent. Elle se colle à moi, me tient fermement contre elle et me pilonne avec force.

MOI. – Han ! Ahaan ! Haaan ! Oui ! Encore ! Hmm ! Putain, c'est bon !!! HAAAN !

   Elle continue, prenant soin de me garder consciente le plus longtemps possible. Le sentiment ressenti est indéfinissable. Je me sens à la fois extrêmement bien et extrêmement mal. Mon désir de pénétration est au-delà de satisfait. Alors qu'elle tape dans le fond de plus en plus fort, je finis par ne plus pouvoir retarder l'orgasme et m'y laisse aller, criant de plaisir. Je jouis ainsi dans ses bras, mon vagin contracté comme pas permis autour du gode en verre. L'intensité immense de l'acte me fait squirter à trois reprises. Le plaid est trempé de ma jouissance et je suis à bout de souffle. Je me laisse tomber contre mon amante qui me regarde de son désormais habituel air satisfait tout en retirant le jouet de mon corps transi.

I Never Thought - Coup d'un soir pour la vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant