Rebel Hearts

Chapitre 4

Nathalie Carter n'était pas le genre de femme à se laisser impressionner. Un gang de gars en motos la faisait sourire plus qu'autre chose. S'ils pensaient que des tatouages, un blouson patché et une arme l'intimidaient, elle pouvait leur montrer des tatouages et des armes bien plus effrayantes que le glock 19 que le biker cachait dans son dos. La porte à peine refermée, elle retourna à ses affaires, plaçant des articles en vitrines, changeant sa sélection de couteaux en démonstration avant de placer ses nouveaux livres et DVD. Son employée continua de s'occuper de la boutique pendant qu'elle s'installa dans le bureau pour répondre aux messages postés à travers le site internet et sur Facebook, remerciant les clients qui vantaient les mérites des formations reçues. Elle passait ses avant-midis au magasin avant de partir sur le terrain, comme elle l'appelait, une fois son déjeuner pris.

Au volant de son Ford Maverick, elle s'éloigna pour gagner les installations du Club de tir sur les terrains appartenant à la milice. Elle possédait un complexe d'entraînement militaire tactique complet. C'était chez elle, sa mère avait accouché sur le champ de tir un fusil entre les mains. Elle avait appris à tirer avant de savoir marcher. Quand elle était enfant, ses amies avaient des poupées, elle avait une collection d'armes.

En arrivant, elle salua son équipe avant de se changer, enfilant un pantalon cargo et un t-shirt portant le logo de la boutique avant d'aller rejoindre son groupe de novices du jour.

Toutes étaient dans la salle de cours, l'attendant fébrilement.

« Mesdames, bonjour. Bien, hier nous avons étudié les différents types d'armes à feu, les étuis, les différents dispositifs de chargement, Nous avons passé en revue le dégainage, le chargement et le déchargement. Vous avez trouvé votre nouvel ami, pour certaines vous hésitez encore et c'est tout à fait normal, » dit-elle en posant une mallette sur son bureau. « Je vous présente mes deux amis d'enfance, Monsieur Colt King Cobra, 357 Magnum. C'était l'arme de prédilection de ma mère, la première que j'ai tenue en main et voici Monsieur Colt 1911, l'arme de mon grand-père, celle avec laquelle j'ai tiré jusqu'à mes douze ans, âge où je l'ai trompé avec mon petit ami de l'époque, Monsieur Glock 19. Je suis revenu de l'armée mariée, » sourit-elle en dégainant l'arme à sa taille, « avec mon amoureux Sig Sauer P320. J'en vois qui ont choisi un joli Ruger chromé, je vous comprends, il a son charme, Laura a choisi un discret Mossberg, idéal pour les soirées en ville, il tient dans une pochette. Mary, excellent, un Walter. Nous avons une fan de James Bond. Charline, nous en avons parlé hier, plus gros ne signifie pas forcément plus de plaisir, mais le Beretta est toujours très élégant. Pour celles qui ne sont pas encore décidées, vous allez tester plusieurs modèles pour vous aider dans votre choix. Prêtes à me suivre ? » demande-t-elle en souriant, « alors allons tirer quelques cartouches. »

Nathalie passe dans une autre salle, suivie des clientes enthousiastes qui s'alignent là où elle leur demande et écoute ses recommandations, puis toutes s'entraînent à charger et décharger leurs armes, les indécises pratiquant sur différents modèles puis elles pratiquent toutes des tirs "à sec".

« Bien, Mesdames, j'ai l'impression que vous êtes prêtes. Placez vous sur le stand, chargez vos armes et vérifiez que la sécurité est bien mise. C'est bon pour tout le monde ? Mettez les lunettes et vos casques, à la lumière verte, baissez la sécurité et caressez délicatement votre nouvel ami. Une seule fois, pour que vous réalisiez le ressenti de tirer avec une arme. La lumière verte s'éteindra, mettez la sécurité et posez votre arme puis retirez votre casque. N'oubliez pas, la sensation de recul et de puissance va vous surprendre. »

Casque sur les oreilles, Nathalie allume la lumière et une fois qu'elles ont toutes tirées, elle l'éteint et attend que tout le monde ait posé son arme.

« Alors, qu'est-ce que je vous avais dit ?

- C'est... Wow ! » éclate de rire une des femmes.

« C'est wow, en effet, » rit-elle aussi. « Allez, on recommence, on appuie deux ou trois fois sur la détente, on gagne en confiance et on se laisse aller. »