Chapitre 24

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Alexandra n'est jamais venue à Tucson. Avant, elle était adolescente, elle n'avait rien à faire là-bas, après elle travaillait comme une dingue pour entretenir Steve, ensuite elle avait rencontré Nathalie. Elle avait trouvé l'entrepôt sur internet. Pour les besoins de son mensonge elle avait trouvé un quartier où auraient pû habiter ses parents avant de déménager à Phoenix pour le travail après sa naissance. Le conseiller municipal fut surpris lorsqu'elle entra dans son bureau. Nathalie Carter était grande, la trentaine. Sa femme était petite et faisait très jeune.

« Je sais, » dit-elle d'emblée en serrant la main du conseiller. « Vous verriez ma grand-mère, on dirait qu'elle n'a que quarante ans, ma mère passe pour ma sœur. Nous avons des gènes qui rendent jaloux les compagnies qui fabriquent des crèmes de soins du visage. » La glace était brisée. Le conseiller l'écouta, regarda les photos du site qui l'intéressait, étudia le dossier du projet, la banque qui les soutenait, tout comme la NRA. Le dossier était solide et Alexandra connaissait son projet sur le bout des doigts. Le secrétariat du conseiller décala ses rendez-vous suivants, les vingt minutes allouées était dépassée depuis plus d'une heure quand elle sortit enfin du bureau avec une poignée de main franche. L'entrepôt était sur le marché depuis longtemps, la ville allait intervenir pour accélérer la vente à rabais, en plus d'accorder une subvention pour le réhabilitation. Finalement, non seulement elle ne payait pas un centime mais en plus elle allait recevoir de l'argent sous diverses subventions pour la création des emplois. Un employé du cadastre lui apporta même les plans avec un café. Elle avait une entente de principe, elle devait juste attendre la ville pour signer les droits d'acquisition.

Sortant de l'hôtel de ville, elle alla rejoindre le café où l'attendait Trish.

« C'est fait.

- Putain, mais t'es qui en fait ? » chuchota Trish en se penchant.

« Ta future femme. On se trouve un restaurant pour déjeuner ? Ah, il faut t'acheter un téléphone, je dois te parler, donc téléphone. Je voudrais bien t'acheter une bague, mais je suis mariée, ça serait bizarre.

- Tu ne portes pas ton alliance ? » demande Trish en pointant sa main, curieuse de ne jamais l'avoir vu avec une bague au doigt.

Alexandra pouffe de rire en se penchant sur la table.

« T'es dingue ? J'avais vingt ans quand je me suis mariée à une femme, déjà, de trente ans en plus. Tu imagines la tête de mes parents si je leur avais présenté Nat? Non, je ne porte pas d'alliance, elle est dans la table de chevet de la chambre de Nathalie.

- J'ai trente-deux ans et je suis une femme.

- Je n'ai plus vingt ans, est-ce que l'âge est un problème ? » questionne Alexandra en changeant de ton. « Mentalement, je suis plus vieille, selon les circonstances.

- Je sais, j'ai vu hier. Tu étais redoutable et autoritaire.

- L'attitude, c'est la clé. J'aime une femme, mes parents accepterons. Écoute-moi, Patricia, » Trish a soudainement toute son attention, c'est la première fois qu'elle l'appelle par son prénom. « Mes plans sont en constante évolution et je t'ai placée en plein milieu, j'avais plusieurs routes me conduisant à toi et à ta protection. Tout ceci n'est plus valide depuis le moment où je suis tombée amoureuse, ok ? Le reste n'existe plus. Il y a toi et moi. À l'origine, je t'ai choisie pour te sauver puis je t'ai choisie pour me sauver. Peu importe la raison qui a fait que nous ayons fait l'amour la première fois. Besoin, envie, pulsion. Peu importe. C'était magnifique. Tu ne l'as peut-être pas ressenti comme moi, tu as une plus grande expérience sexuelle que moi et j'exclue tu sais quoi. Ok je ne connais rien à l'amour, mais je sais que les orgasmes que j'ai dans tes bras sont les plus intenses que je n'avais jamais eu. C'est au-delà des mots. Si tu ne m'aime pas assez pour...

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