Chapitre 15

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Dennis Garrett a laissé sa voiture devant le motel où il est logé et a attendu qu'on viennent le chercher le conduisant à travers le désert jusqu'à une installation qui ne figure pas dans le dossier de la milice, une véritable petite ville au milieu du désert organisée comme un camp militaire. Là, il a dû acheter son équipement, son treillis et ses deux paires de jumelles. Son budget en a pris un sérieux coup, mais il comprend qu'il faut de l'argent pour faire fonctionner cette fille, à moins que l'État les subventionne en cachette. Il jubile en imaginant le dossier qu'il va monter en recherchant qui possède les terres où est construite cette ville et qui a accordé les permis. Il se mêle aux autres et suit lorsqu'on l'appelle pour aller surveiller la frontière.

Il passe la journée à entendre des personnes se plaindre de la politique, que ce soit celle des démocrates ou des républicains, de celle des mexicains ; se plaindre du manque de travail, du travail volé par les mexicains ; de l'augmentation de la criminalité, des vols et viols causés par les mexicains ; des hôpitaux engorgés à cause des mexicains ; des SDF que l'on voit partout, qui sont quasiment à chaque carrefour dans les villes, tous des mexicains ; des restaurants classiques américains qui disparaissent aux profit de restaurants mexicains ; des food trucks qui ne vendent plus que des plats mexicains. Garrett en a mal au crâne. Peu importe la raison, si un truc va de travers c'est à cause des mexicains. Quand il va se coucher dans le dortoir, il est épuisé. Ils sont douze dans la même pièce, sans aucune intimité, ce qui fait qu'il met du temps à s'endormir, entre ceux qui gesticulent et ceux qui pètent, à cause du repas composé de haricots, mexicains forcément, il se réveille au milieu de la nuit après avoir fait un cauchemar. La mort venait le chercher, avec un sombrero sur la tête et une guitare en guise de faux, sur un fond de trompettes de mariachis.

Quand on le reconduit en ville après cinq jours, il est épuisé, mais un des conspirationnistes à un travail pour lui. Alors qu'ils discutaient sous la douche après une ronde de nuit. Gardien de nuit dans un complexe de mini-entrepôts. Parfois des individus s'introduisent sur le site pour fracturer des unités. Mais impossible d'attraper ces mexicains, ils sont en sous-effectifs et les mexicains courent vite, c'est pour ça qu'ils arrivent à franchir la frontière tous ces speedy gonzalès.

Garrett savait qu'il allait le regretter, mais il avait besoin d'argent pour payer son séjour dans la milice, sinon ce serait suspect qu'il ne travaille pas. À moins d'être riche, il devait travailler.

« Putain de mexicains, » avait simplement répondu Garrett en tendant la main avant de finir de s'essuyer, acceptant le travail.

Dans sa chambre de motel, il complétait son rapport en détaillant la ville du désert. Se notant toutes les recherches qu'il devrait effectuer avant de baisser l'écran de son ordinateur alors qu'une des femmes de ménage passe devant sa fenêtre.

« Putain de mexicaine, » gromela-t-il avant de se lever, de récupérer ses affaires et de sortir de sa chambre.

Donnie avait attendu que Trish vienne chez lui le soir où elle avait quitté le club, jouant sur sa console de jeu avant de s'endormir. Il l'avait cherché au Club House le lendemain, l'attendant alors qu'il devait conduire les filles au Club, jusqu'à ce que son frère s'approche de lui.

« Les filles t'attendent, Donnie.

- Elle est où Trish ?

- Elle est partie, elle ne travaille plus ici. Monsieur Declan va arriver, emmène les filles au Club.

- D'accord. Si tu vois Trish, tu lui diras que je voudrais l'inviter au restaurant.

- C'est promis, dépêche-toi ! » le presse Stanley alors que la porte du bureau s'ouvre. Pour Donnie, même si Trish ne travaillait plus pour le Club, elle habitait au Club House, il n'arrivait pas à faire le lien. Il déposa les filles et retourna au MC pour servir Declan. Celui-ci l'observait, mais Donnie était Donnie, il était difficile de savoir ce qu'il pensait réellement.

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