Chapitre 2

57 6 0
                                    

La nuit était tombée, enveloppant la route désertique d'un voile d'obscurité. La Harley filait sans aucune discrétion à travers les ténèbres, son phare perçant la noirceur et dessinant un faisceau lumineux sur l'asphalte. Derrière Stanley, Donnie conduisait le camion et son embarrassante cargaison.

Stanley roulait l'esprit hanté par l'échec du raid. Il s'était sérieusement planté. Il allait devoir avoir une sérieuse discussion avec sa taupe. Ses informations, en plus d'être fausses, allaient lui occasionner de sacrés soucis. Il jeta un coup d'œil dans ses rétroviseurs, regardant le camion. Il pourrait régler le problème rapidement, en faisant disparaître les caisses, mais si la loyauté de Donnie lui était acquise, il avait une confiance aveugle en lui -c'était son frère après tout- il n'en était pas sûr pour les autres. Ils étaient amis, ils ne lui devaient rien et, au contraire, ils disposaient d'une information monnayable pour l'éjecter du MC. Tout n'était qu'une stratégie.

L'amitié n'était rien, c'était échangeable.

Se garant près du Club House, Stanley descendit de sa Harley avec fluidité, retirant son casque et secouant légèrement la tête pour libérer ses cheveux bruns en bataille. La chaleur de la nuit désertique était étouffante. Il attendit que son frère verrouille le camion pour tirer la porte et entrer, saluant les membres présents avant de chuchoter à l'oreille de son frère.

« Reste ici et quoi qu'il se passe, n'intervient pas.

- D'accord. »

Expirant l'air de ses poumons, Stanley approcha d'une table où Declan était installé, téléphone en main, bouteille de bière dans l'autre.

« Est-ce que je peux vous parler, Monsieur ?

- Va me chercher une autre bière, » répond Declan en posant sa bouteille vide sur la table, Stanley s'exécutant aussitôt, décapsulant une bouteille pour la rapporter, attendant l'autorisation de parler.

« Je t'écoute, » dit simplement Declan.

« Il est possible que j'ai commis une erreur, Monsieur. »

Declan pose son téléphone à plat sur la table et relève la tête. Ses yeux brun se fixent sur Stanley, sans aucune émotion, attendant la suite d'une confession qui ne vient pas, obligeant Declan à aller chercher plus d'informations.

« Tu as mis une fille enceinte ?

- Non, Monsieur. Enfin, je ne crois pas.

- Tu as tué quelqu'un ?

- Non.

- Alors qu'est-ce que tu as fait ?

- Dans l'optique de prouver ma valeur, j'ai braqué un camion sur l'autoroute, en Californie. Je pensais qu'avec la valeur du stock... »

Declan lève une main pour l'arrêter, ce qui est mauvais signe. Declan est le genre d'homme qui ne prend aucune décision sans avoir toutes les informations en mains.

« Tu as braqué un transport ? Sous quelle autorité ?

- Je... de mon propre chef, Monsieur. J'ai entraîné les autres avec moi.

- Et ?

- Nous avons chargé la marchandise sans faire de blessé, nous sommes repartis comme nous sommes arrivés, rapidement et discrètement.

- Et elle est où cette marchandise ?

- Dehors, dans le camion.

- Allons voir ça. »

Tendant la main pour récupérer les clés que lui tend son frère, Stanley est de plus en plus nerveux. Il craint la réaction de Sergent d'armes et les conséquences. Si Joseph a raison, et qu'il a braqué un partenaire d'affaires, ça risque de mal finir pour lui. Débloquant la porte, Stanley remonte la porte coulissante avant d'allumer son téléphone pour éclairer l'intérieur.

Rebel HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant