Francesco. 47

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A genoux, les mains menottés derrière le dos, Messina crache des insultes tandis que son môme se pisse du sang. Ce matin,  alors que je m'apprêtais à aller à Rome, Amadeo m'avait contact pour passer à l'acte. 

Cette nuit a été sanglante, et il y a eu de nombreux blessés dont Ernesto, le jeune frère d'Amadeo, dont le pronostic vital n'est pas engager, heureusement. 

Il faudra des semaines pour remettre en ordre le périmètre de Catane. Et Amadeo va probablement changer d'avis quant à la gestion de la ville, qui devait en revenir à Ernesto, désormais blessé. 

- Que croyais-tu, Messina? Que tu pouvais continuer tes petites magouilles dans notre dos?, demande Amadeo en s'approchant dangereusement de lui. 

- Ton père le savait mais il n'a jamais rien dit, répond Messina sans sourciller. 

- Il pensait, à tort, que vous aviez un minimum de cervelles et surtout du respect pour sa parole. De toute évidence, non, poursuit nonchalamment  Amadeo, alors qu'il commence à jouer avec son couteau favori. 

- Tu comptes faire quoi, hein? Me butter? lance Messina, avec un rictus déformant son visage meurtri. Tu n'as pas encore le grade de Don pour ça, fanfaronne-t-il avec un sourire moqueur.

Cet abruti a signé son arrêt de mort, ou peut-être c'est ce qu'il recherche après tout, mourir avant d'être torturé.

- C'est vrai, je ne le suis pas encore, admet Amadeo. Mais j'ai le pouvoir de te garder aux frais, toi, ton fils, du moins ce qu'il en reste, et..., Amadeo s'interrompt brusquement, lançant un regard significatif à Léo, son garde du corps et ami. Ce dernier sort rapidement et revient accompagné d'une jeune fille apeurée,  Angelina, la fille de Messina.

- Qu-que fait-elle ici?, demande-t-il, où brille une étrange lueur dans ses yeux. Messina est une crapouille, il cherchera toujours une porte de sortie, quel qu'en soit le prix. 

- Tu peux y aller. Nous discuterons de la suite demain, déclare Amadeo, trop concentré sur Messina. 

Je fixe Angelina un long moment, puis détourne mon regard vers Amadeo. Je ne peux rien faire pour elle, désormais, elle devra payer les torts de son père et de son frère. Avec un dernier signe de tête, j'acquiesce avant de m'éclipser. 

Vœu sicilien, Le Clan CesareoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant