RAD ( SF, Romance )

Les Murs du Temps

La nuit tombait lentement sur la vallée de Vérian, alors que Rad, Kael, et Ira avaient quitté la Porte des Mondes. Le fragment de Luxem qu'ils avaient acquis n'était plus un simple artefact, mais un fragment du temps lui-même, une relique capable de réécrire l'histoire. Cependant, à mesure qu'ils s'éloignaient de ce lieu mystique, un nouveau défi se profilait à l'horizon. Le pouvoir du fragment ne serait pas laissé sans conséquence. Les échos du passé et les ombres de l'avenir se bousculaient, comme des vagues déchaînées prête à engloutir tout sur leur passage.

Ira, fidèle à son rôle, observait les signaux émanant de l'objet, mais elle ne savait pas exactement ce que cela signifiait pour eux. "Les murs du temps sont en train de s'effondrer," avait-elle murmuré, une étrange inquiétude dans sa voix, comme si quelque chose de terrible se préparait.

Le groupe avait décidé de se rendre à Tervaniss, la capitale, un bastion où les forces humaines se sont réorganisées après la guerre des technologies et des intelligences artificielles. Mais ce n'était pas un retour joyeux. La guerre était loin d'être finie, et Rad savait que ce qu'ils avaient découvert à Vérian allait bientôt attirer des forces bien plus puissantes qu'eux. Le fragment de Luxem n'était pas seulement une arme, il était la clé pour accéder à un pouvoir ancien – un pouvoir que certains voulaient pour asservir le monde, d'autres pour le sauver.

En arrivant dans la ville, une tension palpable régnait dans l'air. La population, autrefois unie par l'espoir de la paix, était maintenant déchirée entre ceux qui cherchaient à rétablir l'ordre, et ceux qui croyaient que l'avenir ne pourrait être rétabli que par le chaos.

Musique suggérée : "The Host of Seraphim" de Dead Can Dance.

Scène 1 : Les Rumeurs de Rébellion

Les premières heures passées dans Tervaniss furent emplies de rumeurs. Des murmures sur la rébellion grandissante, des rumeurs selon lesquelles les factions qui contrôlaient les fragments de Luxem préparaient quelque chose de terrible. Kael, qui n'avait cessé de se battre pour la paix, semblait plus inquiet que jamais. Mais il n'était pas seul. Rad, ayant vu les effets du pouvoir sur les anciennes civilisations, ne croyait pas que la guerre s'arrêterait de sitôt.

"Les murs du temps... ils ne sont pas seulement faits de pierre et de métal," dit-elle un soir, en observant les ruines de l'ancienne cité. "Ils sont faits de décisions. Et chaque décision que nous prenons ajoute un bloc à ces murs."

Ira, calme comme toujours, observa les informations qu'elle collectait à distance, envoyées par des drones invisibles. "Nous devons nous préparer," dit-elle finalement. "Les forces qui se cachent dans l'ombre ont déjà fait un premier mouvement. Ils ont trouvé un moyen de manipuler les fragments."

Scène 2 : La Convergence des Époques

La situation à Tervaniss était plus complexe que prévu. En marge de la ville, les tribus rebelles s'étaient organisées, cherchant à faire tomber les dirigeants actuels. Ils voyaient en Luxem la seule voie possible pour libérer le peuple de l'oppression des élites technologiques. Mais Rad savait que ces fragments étaient aussi dangereux que puissants. Leur contrôle pouvait mener à un régime de terreur aussi rapidement qu'à une prospérité utopique. Qui déciderait du destin du monde ?

Un vieil homme, Eldrin, un érudit des anciennes civilisations, rencontra le groupe. Il portait des lunettes en forme de cercles parfaits, et ses mains étaient marquées par les épreuves du temps. "Vous comprenez, n'est-ce pas ?" dit-il en observant le fragment dans les mains de Rad. "Le pouvoir que vous avez découvert n'est qu'une petite partie d'un tout. Une porte vers un autre monde, un autre temps. Mais ce monde n'acceptera pas d'être manipulé. Les murs du temps sont là pour une raison : les ancêtres ont bâti des protections contre ceux qui chercheraient à revenir en arrière."

Eldrin leur expliqua que les fragments étaient liés à un mécanisme temporel complexe, caché dans les montagnes de Vérian. Si quelqu'un tentait de combiner tous les fragments, il risquait d'ouvrir un portail vers un passé où le monde était gouverné par des entités surnaturelles – des formes de vie anciennes ayant vécu avant l'ère humaine.

Scène 3 : Le Choix de Rad

Alors que les rebelles approchaient, prêts à prendre le contrôle des fragments, Rad se rendit dans le cœur de la ville pour rencontrer les dirigeants. Mais cette rencontre ne se passa pas comme prévu. Derrière les murs de la capitale, des forces invisibles avaient déjà agi, et la corruption semblait s'être infiltrée jusqu'au plus haut niveau.

Rad se tenait devant le conseil des chefs, une salle immense avec des vitraux qui dépeignaient des scènes d'anciennes batailles. Le regard fixé sur l'horizon, elle savait que le temps pressait. Le fragment en sa possession résonnait, son pouvoir de plus en plus fort. "Je ne peux plus choisir seule," dit-elle à voix basse. "Les époques se rejoignent, et chaque mouvement que nous faisons fait naître une nouvelle vérité."

Le conseil, composé de chefs militaires, de scientifiques et d'anciens leaders, débattait sans fin, mais la décision de Rad était prise. "Nous devons utiliser ce pouvoir. Mais pas pour dominer, ni pour sauver. Nous devons l'utiliser pour comprendre, pour permettre à chaque époque de s'équilibrer."

Dans le ciel au-dessus de Tervaniss, une lueur étrange se fit sentir. Les fragmentés, comme on appelait ceux qui cherchaient à maîtriser Luxem, se rassemblèrent, prêts à se jeter dans l'oubli du passé pour prendre ce qu'ils pensaient être leur droit. Mais Rad savait que c'était là la vraie épreuve : non pas celle de prendre un pouvoir, mais de comprendre ce que le passé pouvait offrir sans risquer de détruire l'avenir.

Un vent violent souffla soudainement, éteignant les feux de la ville. Le temps se suspendit, et la première bataille de la convergence des époques commença. Rad, Kael et Ira se tenaient prêts, armés de leur détermination et de la connaissance qu'ils avaient acquise, mais il était déjà trop tard pour revenir en arrière.

Musique suggérée pour la fin du chapitre : "Elegia" de New Order